Gunnarsdóttir : « Wolfsburg, c'est la mentalité allemande »
vendredi 28 août 2020
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Arrivée à Lyon en provenance de Wolfsburg le 1er juillet, la milieu de terrain Sara Björk Gunnarsdóttir se retrouve dimanche face à son ancienne équipe en finale de la Champions League féminine. Entretien exclusif.
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Sara Björk Gunnarsdóttir, 29 ans, se prépare à disputer la deuxième finale de sa carrière dans la plus prestigieuse des compétitions de clubs féminines. Mais dimanche à 20 heures à Saint-Sébastien, le moment sera particulier pour l'internationale islandaise (132 sélections, 20 buts), qui jouera contre l'équipe qu'elle a contribué à qualifier pour cette phase finale.
En fin de contrat à Wolfsburg, elle a signé pour deux ans à Lyon le mois dernier. Ensuite, la blessure d'Amandine Henry en quarts de finale contre le Bayern l'a propulsée à une place de titulaire qu'elle devrait occuper dimanche contre le club allemand. L'ancienne championne de Suède avec Rosengard s'est confiée en exclusivité à UEFA.com sur cet enchaînement d'événements.
UEFA.com : Sara, vous allez être l'espionne idéale pour l'OL avant ce match...
Sara Björk Gunnarsdóttir : Une espionne ? Je n'aime pas trop ce terme.
Pouvez-vous nous dire quelles sont les forces de Wolfsburg ?
La plus grande force de Wolfsburg, je dirais que c'est la mentalité allemande. Elles se battent jusqu'au bout. Elles n'abandonnent jamais. Physiquement elles sont très bien, prêtes pour les duels et les tacles. Je pense que leur force commence à se manifester après 60 minutes dans un match et va en augmentant jusqu'à la fin du temps additionnel.
Bien sûr, il y a aussi beaucoup de qualités individuelles dans cette équipe. Alors ça va être un match vraiment, vraiment difficile parce que je sais combien cette équipe a travaillé dur pour en arriver là. Ce sera très serré.
Vous allez jouer contre des amies, comme Pernille (Harder), que ressent-on dans ces moments ?
Nous avons échangé des messages. Évidemment, c'est particulier, ça va me faire bizarre de les voir en face de moi sur le terrain. Je pense que c'est souvent comme cela lorsque vous affrontez vos anciens coéquipiers ou votre ancienne équipe. Heureusement, quand le match débute, vous ne pensez à rien d'autre qu'à gagner.
Avant d'arriver à Lyon, vous connaissiez ses joueuses, comme Wendie Renard, pour les avoir affrontées. Est-ce que le fait de les côtoyer le quotidien a changé votre avis sur leur personnalité ?
Je connais bien Wendie maintenant. C'est devenue une très bonne amie. C'est une combattante, une lionne comme on dit. Son expérience est très importante pour toute l'équipe. On voit le rôle de leader qu'elle a, ce qu'elle apporte au club. Et comme je le dis, à l'entraînement, comme en match, c'est une combattante, une sorte de viking à l'islandaise. Mais, dans la vie, elle est d'une grande douceur, elle aime chanter et danser tout le temps.
Vous avez dit que ce match allait être serré. Est-ce que vous vous êtes préparées pour une séance de tirs au but ?
Non, j'espère que nous allons gagner sans en arriver là. J'espère que nous n'irons pas jusqu'aux tirs au but. Mais s'il faut en passer par là, eh bien, nous le ferons.
La demi-finale a été très difficile contre le Paris Saint-Germain (victoire 1-0). Quel a été votre sentiment sur ce match ?
Ce fut un match très intense. Je pense, comme vous l'avez dit, que ce match a été très dur. Nous savions que Paris était très fort et que ses joueuses étaient animées par un sentiment de revanche après la défaite en Coupe de France. Évidemment, tout le monde veut gagner ce tournoi et, sur un match, tout peut arriver. Je pense que les deux équipes ont tout donné mais que nous étions plus fortes.
Qu'est-ce qui a fait la différence, selon vous ?
Je pense qu'on a vu l'expérience et la soif de victoire d'une équipe qui arrive à se surpasser même lorsqu'elle est sous pression. Je pense que nous n'avions pas été à ce niveau contre le Bayern. Et nous avons fait preuve de caractère dans un match difficile et serré. C'est l'expérience qui a parlé.
Sur le plan personnel, comment abordez-vous cette finale ?
C'est ma deuxième finale après celle que j'ai perdue en 2018 (contre Lyon), et elle m'avait laissé un sentiment mitigé. Alors je suis très motivée à l'idée de brandir le trophée, cette fois. C'est mon rêve depuis mon passage à Rosengard, où j'ai commencé à évoluer en Champions League. Et maintenant, je peux remporter ce titre. J'espère y arriver dimanche.
Lyon a beaucoup d'absentes (Ada Hegerberg, Griedge Mbock Bathy, peut-être encore Amandine Henry que Gunnarsdóttir remplace en milieu de terrain, ainsi que Nikita Parris, suspendue) et cela vous a donné votre chance. Qu'est-ce que les fans de foot féminin français ne savent pas sur vous ?
Que je me mets beaucoup de pression sur les épaules. Je connais mes qualités et je sais que je suis une bonne joueuse, alors je veux en faire profiter l'équipe. Je veux démontrer ma personnalité et mes qualités. Comme vous l'avez dit, il y a pas mal de blessées et je veux démontrer que nous avons un groupe fort. C'est quelque chose qui n'est pas donné à tous les clubs.