L'Espagnol Álvaro Morata sur la finale de l'UEFA EURO 2024, ses émotions et l'accompagnement de Lamine Yamal

En 2008, lorsque l'Espagne remportait son première trophée dans ce siècle, Álvaro Morata quittait Getafe pour le centre de formation du Real Madrid. À 15 ans, l'attaquant prometteur a regardé la Roja affronter l'Allemagne en finale à Vienne, il y a 16 ans.

Quelqu'un a pris une photo mémorable de lui et de ses amis célébrant la victoire avec effusion sur une place près de chez lui lorsqu'Iker Casillas a brandi le trophée de l'EURO 2008. EURO2024.com lui a rappelé ce moment lors de l'interview de l'actuel capitaine de l'équipe d'Espagne, qui affrontera l'Angleterre dimanche à Berlin.

Pensez-vous souvent à cette photo, maintenant que vous êtes capitaine et que vous vivez le rêve que vous aviez à l'époque de réitérer les exploits de l'Espagne ?

C'est utile d'y penser et de l'imaginer : visualiser des choses positives, c'est bien. Mais nous devons encore jouer une finale contre une grande équipe comme l'Angleterre, ce sera difficile. Vous ne pouvez pas imaginer, et je ne peux même pas commencer à décrire, ce que cela signifierait pour moi d'être le capitaine de l'Espagne et de remporter cet EURO.

Le défenseur espagnol Dani Vivian a révélé que vous terminiez chaque match au bord des larmes à cause de l'émotion liée à la responsabilité. Est-ce difficile de vivre ainsi ?

Ce n'est pas à cause de la responsabilité, je ne pense pas. C'est de l'émotion pure. C'est comme un fan dans les gradins. Quand je joue, je suis concentré à 100 %. Je travaille. Quand on me sort, c'est comme si j'étais l'un des parents des joueurs qui regardent depuis les tribunes. Je suis sûr que les parents de Mikel Merino ont pleuré l'autre jour quand il a marqué (contre l'Allemagne en quart de finale). Puis les parents de Lamine (Yamal) quand il a marqué contre la France (dans le dernier carré). Je suis comme ça aussi. C'est ma personnalité. Il n'y a pas de honte à pleurer sur des choses positives et j'espère que j'aurai encore beaucoup de raisons de pleurer dimanche !

Comment essayez-vous de guider et de soutenir Lamine Yamal, 17 ans ?

En lui témoignant de l'affection et de la confiance. La plupart des joueurs ici disputent des matches ensemble depuis des mois et nous lui avons dit : « Nous allons gagner l'EURO ». Nous lui avons conseillé de réfléchir à la manière dont il pourrait nous aider à atteindre cet objectif. Nous essayons de le protéger dans les moindres détails, parce que c'est un footballeur qui est différent de presque tous les autres. Mais je pense que l'on peut dire la même chose de Nico (Williams), de Dani Olmo ; je pense qu'ils sont tous spéciaux. Je pourrais citer tous les joueurs de notre équipe. Nous sommes à deux doigts d'entrer à nouveau dans l'histoire, mais nous devrons nous battre avec acharnement car ce sera difficile.

Avez-vous eu le temps ou l'espace de vous amuser ?

Honnêtement, non. Pas encore. C'est probablement comme ça que ça doit se passer. Vous devez accorder toute votre attention à de nombreuses circonstances. Nous aurons le temps de nous amuser et d'être heureux. Si tout se passe bien, nous ferons la fête. Si ça ne se passe pas bien dimanche, c'est différent ; on souffre pendant quelques jours, puis on se remet à se réjouir de la façon brillante dont nous avons surmonté un parcours très difficile jusqu'à la finale. La vie n'est pas toujours faite de trophées et de coupes. Ce qui compte, ce sont les expériences que nous avons partagées tous ensemble depuis que nous sommes ici. Nous savons que nous serons tristes de mettre fin à cette période passée ensemble, parce qu'elle a été fantastique.