Appuyer sur l’accélérateur de durabilité du football allemand
mardi 18 juin 2024
Résumé de l'article
Simon Rasch, manager Durabilité environnementale à la Fédération allemande de football, évoque les défis auxquels le football allemand est confronté en matière de durabilité, ainsi que les opportunités qu’ils offrent en matière de changements.
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En explorant des idées de thèse pour sa maîtrise en développement durable, Simon Rasch a été frappé par un moment de clarté. Passionné de football, il s’est demandé s’il y avait un lien entre le travail des clubs de football en matière de durabilité et le comportement de leurs supporters.
Rasch s’est convaincu de l’existence de ce lien après avoir étudié le comportement de plus de 200 supporters du Borussia Dortmund. De plus, le projet lui a ouvert la voie vers une carrière qu’il décrit comme étant « un accélérateur et un acteur de durabilité dans le football allemand », et vers son poste actuel de manager Durabilité environnementale Fédération allemande de football (DFB).
« J’aime le football et j’aime l’environnement. Il était donc naturel pour moi de combiner les deux », lance M. Rasch, qui est convaincu que le football « peut avoir des retombées positives sur le développement durable de la société », une vision qu’il soutient au sein du DFB à travers plusieurs domaines prioritaires.
« Le football peut certainement être un accélérateur de durabilité. »
UEFA EURO 2024 : un tournoi qui change la donne et qui fait l’histoire
Le rôle de Simon Rasch en tant que manager Durabilité environnementale au DFB est financé par le programme HatTrick de l’UEFA, qui distribue en moyenne plus de la moitié des recettes nettes de chaque EURO masculin aux associations de football européennes afin qu’elles les investissent dans le football national.
Débuter au niveau local
Avant tout, M. Rasch travaille en étroite collaboration avec les associations régionales afin que celles-ci développent leurs propres a ctivités liées à la durabilité environnementale, en particulier en ce qui concerne l’impact croissant du changement climatique sur les infrastructures de football de base allemandes.
Plus de sept millions de membres jouent pour 25 000 clubs dans 21 associations régionales, le tout sous la responsabilité du DFB. Parmi ces clubs, plus de 5000 ont demandé un soutien financier pour renforcer leurs infrastructures par l’intermédiaire du fonds pour le climat dans le cadre de l’UEFA EURO 2024. Lancée en 2023, cette initiative phare a réservé près de EUR 7 millions pour soutenir des projets de protection du climat des clubs amateurs allemands.
Projet « Kick-off for Green »
Au-delà du fonds pour le climat, le DFB cherche à soutenir ses associations régionales et ses clubs amateurs de différentes manières. Pour les associations régionales, trois manuels ont été rédigés avec une liste de contrôle en 100 points des mesures durables que les clubs peuvent prendre, des informations sur les coûts, les efforts et les répercussions, ainsi qu’une feuille de calcul qui aide les personnes travaillant pour les clubs à filtrer les mesures qui leur conviennent le mieux. M. Rasch donne aussi des séances de formation sur la gestion de l’environnement aux associations régionales intéressées.
« Pour les clubs amateurs, nous avons ce grand projet financé par l’État, "Kick-off for Green" [n.d.t. Coup d’envoi pour le vert], qui comprend des vidéos, des informations sur le changement climatique et un calculateur gratuit d’empreinte carbone, explique M. Rasch. C’est vraiment appliqué au football : énergie, eau et mobilité. C’est gratuit et très facile à utiliser pour eux. »
État d’esprit des employés
Un autre axe du travail de M. Rasch est la mise en œuvre de davantage de mesures en faveur du développement durable au siège du DFB, à Francfort.
Bien que cela implique des éléments opérationnels tels que le calcul de l’empreinte carbone et la gestion des installations, la plupart des efforts de M. Rasch se sont concentrés sur « l’intégration du développement durable dans l’esprit des employés » en organisant des ateliers et des initiatives de formation pour ses collègues.
Le soutien de ses collègues fait partie intégrante du travail de M. Rasch, en particulier lorsqu’il s’agit de matches organisés par le DFB, notamment les matches des équipes nationales masculines et féminines, les matches des M21 et les finales de la coupe. Le troisième pilier de responsabilité du manager Durabilité environnementale est essentiel et consiste à s’assurer que ces événements sont plus responsables du point de vue environnemental.
M. Rasch et l’équipe d’organisation événementielle du DFB ont développé une plateforme de covoiturage gratuite et ont également réussi à promouvoir les options de restauration véganes et régionales.
« Certains progrès ont été incroyables, déclare-t-il. D’une année à l’autre, nous avons augmenté les ventes de saucisses végan lors de la finale de la coupe féminine à Cologne de 577 %. »
Une autre tâche de Rasch consiste à soutenir les clubs des trois ligues masculines et de la ligue féminine par le biais d’ateliers, de documents, de mesures incitatives et de formations, et veiller à ce qu’ils respectent les 34 critères environnementaux, sociaux et de gouvernance intégrés dans le système d’octroi de licence du DFB.
Rôle de catalyseur de l’EURO 2024
Une partie difficile de la mission de M. Rasch est d’intégrer la durabilité dans la culture de l’équipe nationale et de l’académie junior.
« Ici, l’accent est principalement mis sur le sport, explique-t-il. Si l’équipe nationale fait de bons résultats, tout va bien. Mais si les performances ne sont pas bonnes, des choses comme la durabilité peuvent être critiquées par les supporters. »
L’environnement est l’un des trois piliers clés de la stratégie ESG de l’UEFA EURO 2024, aux côtés des questions sociales et de gouvernance. L’action climatique, les infrastructures durables et l’économie circulaire sont ainsi des priorités du tournoi. Il existe également des indicateurs clés de performance pour la mobilité durable, la gestion du carbone, l’énergie, l’eau et les déchets.
M. Rasch est convaincu que l’EURO 2024 sera un catalyseur, non seulement en accélérant son travail au sein du DFB, mais aussi en positionnant le football comme un acteur clé dans la transition vers un monde plus durable.
« Le football peut certainement être un accélérateur de durabilité, conclut-il. Il y a beaucoup de choses dont nous devons tenir compte. C’est difficile, mais je suis certain que nous pouvons avoir un impact positif. »