EURO, toutes les finales racontées
jeudi 11 juillet 2024
Résumé de l'article
Retour sur les finales de tous les championnats d’Europe de l’UEFA par ordre chronologique.
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1960 : Union soviétique 2-1 Yougoslavie (a.p.)
Grâce à son légendaire gardien Lev Yashin, l'Union soviétique n'a laissé les Yougoslaves inscrire qu'un seul but en 90 minutes, sur un tir contré de Milan Galic, malgré leur large domination. Slava Metreveli égalisait et le match s'engageait dans la prolongation, alors que la Yougoslavie commençait à s'essouffler. Victor Ponedelnik marquait de la tête pour offrir à l'Union soviétique son premier (et dernier) trophée.
1964 : Espagne 2-1 Union soviétique
Déjà champion d'Europe avec le FC Internazionale Milano, Luis Suárez venait ajouter de l'expérience à la jeune équipe d'Espagne. Après seulement six minutes de jeu au stade Santiago Bernabéu, le talentueux n°10 centrait pour Jesús Pereda qui ouvrait le score. Galimzian Khusainov égalisait rapidement, mais Marcellino marquait un second but de la tête à six minutes de la fin. « Les autres équipes d'Espagne dans lesquelles j'ai joué étaient bien meilleures que celle de 1964, mais nous n'avons jamais rien gagné », a déclaré Suárez. « C'était une équipe plus qu'une sélection de grands joueurs ».
1968 : Italie 2-0 Yougoslavie
Le jour de la finale, l'Italie était menée sur un but de Dzajic après 39 minutes, et semblait aller vers une défaite au Stadio Olimpico de Rome. « Honnêtement, nous ne méritions pas le match nul », reconnaît aujourd'hui le gardien Dino Zoff, mais Angelo Domenghini égalisait à dix minutes de la fin, obligeant les deux équipes à se rencontrer de nouveau deux jours plus tard. Le coach Valcareggi appelait Sandro Mazzola et Luigi Riva, et ce dernier ajoutait un deuxième but après l'ouverture du score de Pietro Anastasi. L'Italie battait la Yougoslavie 2-0. « Nous méritions de gagner ce match », ajoute Zoff. « Les souvenirs sont toujours là ».
1972 : Allemagne de l'Ouest 3-0 Union soviétique
La finale était à sens unique. Netzer et Beckenbauer étaient impériaux au milieu du terrain, et Müller de nouveau buteur à deux reprises. Herbert Wimmer inscrivait l'autre but et les Allemands s'imposaient sur le score retentissant de 3-0. C'est toujours le plus gros score d'une finale du Championnat d'Europe de l'UEFA. « Tout a bien fonctionné », a indiqué Müller. « Nous étions en harmonie. On se comprenait très bien. C'était également le cas sur le terrain. On ne peut rien demander de plus ». Les bases du succès de la RFA en Coupe du Monde de la FIFA deux ans plus tard étaient posées.
1976 : Tchécoslovaquie 2-2 Allemagne de l'Ouest (a.p., 5-3 t.a.b.)
Les hommes d'Helmut Schön étaient les favoris pour cette finale. Les Tchécoslovaques n'avaient pas perdu depuis 20 matches et cette défaite à Wembley, et menaient rapidement 2-0 face aux Allemands, qui répondaient par Müller et Bernd Hölzenbein à la dernière minute. Aucun but n'était marqué lors de la prolongation et la séance des tirs au but faisait sa première apparition dans un tournoi majeur. Sept penalties réussis plus tard, Uli Hoeness tirait au-dessus. Panenka réalisait un geste jusqu'alors inconnu, attendant le plongeon de Sepp Maier avant d'envoyer le ballon au centre du but d'une petite pichenette. « Si j'avais pu le breveter, je l'aurais fait », a-t-il un jour ironisé.
1984 : France 2-0 Espagne
Si les attentes de tout un pays semblaient crisper les Français lors de la première mi-temps de la finale au Parc des Princes, c'est encore Platini qui était décisif. Il marquait à la 57e minute sur un coup franc qui passait sous le corps de Luis Arconada, le gardien espagnol. Platini inscrivait ainsi son neuvième but en cinq matches. Yvon Le Roux était expulsé pour la France, mais Bruno Bellone marquait un deuxième but en fin de rencontre pour offrir son premier trophée majeur à la France (2-0).
1988 : Pays-Bas 2-0 Union soviétique
Près de 60 % de la population des Pays-Bas assistait à la victoire de leurs héros en finale, là où les rois du « Football total » des années 1970 avaient échoué. Facilement reconnaissable grâce à ses dreadlocks, Gullit ouvrait le score de la tête avant qu'un véritable chef d'œuvre ne vienne sceller le score. Sur un centre d'Arnold Mühren, Van Basten, dans un angle impossible, marquait d'une magistrale volée acrobatique qui trompait le gardien Rinat Dasaev au second poteau. Hans van Breukelen stoppait ensuite un penalty, et c'est ainsi que ce fabuleux deuxième but restera pour toujours dans les mémoires.
1992 : Danemark 2-0 Allemagne
Les joueurs de Møller-Nielsen affrontaient alors l'Allemagne de Berti Vogts à Göteborg, après que Karlheinz Riedle eut fait pleurer le pays organisateur (3-2). John Jensen marquait le premier but de la finale après 18 minutes. Kim Vilfort mettait un point final à cette histoire extraordinaire en seconde période alors que Schmeichel se montrait une nouvelle fois providentiel.
1996 : République tchèque 1-2 Allemagne (a.p.)
76 000 spectateurs assistaient à la finale dans l'ancien Wembley pour voir l'Allemagne remporter son cinquième trophée européen. Quatre ans après la surprise danoise, Patrik Berger montraient que les outsiders pouvaient prendre l'avantage. Le sélectionneur allemand Berti Vogts lançait alors Oliver Bierhoff et, après avoir égalisé de la tête, il marquait le but en or après quatre minutes dans la prolongation. Comme une passation de pouvoir au bénéfice de l'Allemagne, sacrée sur les terres qui avaient vu naître le football.
2000 : France 2-1 Italie (but en or)
L'Italie s'avançait pour la première fois en finale depuis 1968, et prenait l'avantage en seconde période grâce à Marco Delvecchio. Alors que le coup de sifflet final se profilait à l'horizon et que le destin de cette rencontre semblait scellé, Sylvain Wiltord égalisait en toute fin de rencontre en battant Francesco Toldo au premier poteau. La stupéfaction se lisait sur le visage de tout le banc de Dino Zoff, et à la 13e minute de la prolongation, tout était terminé : la fantastique reprise de volée de Trezeguet achevait un nouveau tournoi par un but en or.
2004 : Portugal 0-1 Grèce
Angelos Charisteas marque le seul but de la tête. L'étonnant succès de la Grèce donne un exemple au reste du continent : avec un travail acharné, de la confiance, le soupçon de chance nécessaire, et un indéfectible esprit d'équipe, tout est possible.
2008 : Allemagne 0-1 Espagne
L'Espagne a mis fin à 44 ans d'attente en remportant l'UEFA EURO 2008. À Vienne, les joueurs de Luis Aragonés ont couronné une compétition tournée vers l'attaque avec une victoire 1-0 sur l'Allemagne. À la 33e minute de la finale, l'arrière gauche, laissait filer Torres vers le seul but de la rencontre.
2012 : Espagne 4-0 Italie
Une Italie sur les rotules a été terrassée 4-0 par l'Espagne, le score le plus large jamais enregistré dans un finale de Championnat d'Europe des nations. David Silva a ouvert le score de la tête après 14 minutes. Jordi Alba (premier but en équipe nationale) doublait la mise. La sortie sur blessure de Thiago Motta, troisième remplaçant, déséquilibrait le match pour les 28 dernières minutes. Fernando Torres et Juan Mata étaient alors sans pitié et parachevaient le premier triomphe de l'Espagne sur l'Italie en compétition dans la limite des 90 minutes depuis 92 ans.
2016 : Portugal 1-0 France (a.p.)
Au Stade de France, Cristiano Ronaldo se blessait rapidement au genou suite à un contact musclé avec Dimitri Payet. Le capitaine portugais avait beau tenter de tenir sa place, rien n'y faisait, et il devait quitter ses partenaires. Cet événement avait le mérite de souder l'équipe portugaise qui tenait bon, malgré un Moussa Sissoko des grands soirs côté français. Quelques minutes plus tôt, déjà, Rui Patricio s'était employé pour sortir une superbe tête d'Antoine Griezmann, qui filait en lucarne. Le futur Joueur du Tournoi manquait de peu d'ouvrir le score.
Peu de choses, ou presque, à se mettre sous la dent par la suite. À l'heure de jeu, Kingsley Coman remplaçait Dimitri Payet pour tenter d'animer la rencontre. À son tour, il parvenait à servir Griezmann, dont la tête manquait le cadre. Un peu plus tard, Olivier Giroud tentait de tromper Rui Patrício, mais le portier restait vigilant. La seule fois où le dernier rempart du Portugal était battu manquait d'être fatale, mais c'est bien le poteau qui venait sauver les visiteurs dans le temps additionnel, sur une frappe à bout portant d'André-Pierre Gignac, qui venait de remplacer Giroud et avait parfaitement effacé Pepe.
Hugo Lloris, qui n'avait pas eu grand chose à faire durant les 90 premières minutes, était mis à contribution en prolongation, d'abord sur une tête d'Éder, puis sur un coup franc de Raphael Guerreiro, qui venait heurter la transversale. Mais, malgré ses efforts, le capitaine français ne pouvait rien faire quand, à la 109e minute, le Lillois Éder tentait sa chance de loin et le crucifiait d'un tir rasant qui terminait dans le soupirail et envoyait les siens sur le toit de l'Europe.
2020 : Italie 1-1 Angleterre (a.p., 3-2 t.a.b.)
Gianluigi Donnarumma était le héros des Azzurri, arrêtant deux tirs au but après que Marcus Rashford avait trouvé le poteau sur sa tentative, l'Italie s'imposant aux tirs au but.
2024 : Espagne 2-1 Angleterre
Williams 47e, Oyarzabal 86e; Palmer 73e
Olympiastadion, Berlin
Espagne: Unai Simón; Carvajal, Le Normand (Nacho 83e), Laporte, Cucurella; Rodri (Zubimendi 46e), Fabián Ruiz; Yamal (Merino 89e), Olmo, Williams; Morata (Oyarzabal 68e)
England: Pickford; Walker, Stones, Guéhi; Saka, Mainoo (Palmer 70e), Rice, Shaw; Foden (Toney 89e), Bellingham; Kane (Watkins 61e)
L'Espagne de Luis de la Fuente a remporté ses sept matches en Allemagne pour décrocher son quatrième titre de championne d'Europe, le remplaçant Mikel Oyarzabal inscrivant le but de la victoire en fin de match à Berlin.