Retrouvailles entre Emery et Valence

Si Unai Emery commence à récolter les fruits de 15 mois de travail avec le Sevilla FC, il préfère jouer la carte de la prudence à l'heure d'affronter le Valencia CF, son ancien club, jeudi lors de la demi-finale aller de l'UEFA Europa League.

Après quatre saisons et 220 matches passés à la tête de Valence, le tacticien de 42 ans a quitté la côte est espagnole en 2012 avec un bilan impressionnant. Il est en effet l'un des trois seuls entraîneurs - avec Jacinto Quincoces et Alfredo Di Stéfano - à avoir engrangé plus de 100 victoires avec les Valenciens. Emery a par ailleurs permis aux vainqueurs de la Coupe UEFA 2004 de terminer troisièmes de Liga à trois reprises et de se hisser dans le dernier carré de l'UEFA Europa League et de Copa del Rey.  

Après être resté six mois sur le banc du FC Spartak Moskva, le Basque retourne en Espagne en janvier 2013 pour y entraîner Séville en lieu en place de Míchel. Vu l'état de forme de ses troupes récemment (12 succès en 15 sorties toutes compétitions confondues), Emery s'attend à une demi-finale 100 % espagnole passionnante face aux hommes de Juan Antonio Pizzi.

"Nos deux équipes se ressemblent beaucoup, à différents égards", expliquait l'ancien de la Real Sociedad de Fútbol. "Il serait erroné de se voir comme les favoris simplement parce que nous sommes devant en Liga (Séville est 5e et Valence 8e). Valence possède une très bonne équipe et notre objectif principal est de bien préparer le match de jeudi."

C'est d'ailleurs à la suite d'un match nul et vierge obtenu en février contre Valence à domicile, à l'Estadio Ramón Sánchez Pizjuán, que Séville a commencé sa série. Sur la sellette après sept matches sans victoire, Emery a soudain trouvé la formule magique et établi un record de six succès consécutifs en Liga pour le club, ponctué par un triomphe 2-1 à Séville face au Real Madrid CF. Les Andalous remontaient alors vers les sommets du classement tout en intégrant le dernier carré de l'UEFA Europa League.

"Séville doit se montrer plus agressif, que ça soit offensivement ou défensivement", analysait Emery peu après son arrivée chez les vainqueurs de la Coupe UEFA 2006 et 2007. "L'aspect tactique comptera moins que l'attitude des joueurs." Confier le brassard à l'international croate Ivan Rakitić tout en tirant le meilleur de joueurs tels que Federico Fazio et Marko Marin a été déterminant pour l'entraîneur. Les performances des recrues estivales Carlos Bacca et Kevin Gameiro ont également joué un rôle majeur, les deux attaquants inscrivant 40 buts à eux deux cette saison, dont huit en UEFA Europa League.

"Leurs 40 réalisations ont dépassé de loin les attentes, mais ils doivent également cette réussite à leurs partenaires", précisait Emery après la victoire 4-0 de ce week-end face au Granada CF qui permet à Séville de se rapprocher à trois petits points d'une place en UEFA Champions League. "Tout le monde doit avoir le même objectif, c'est-à-dire ne pas prendre de but pour ensuite tenter d'en marquer un. Nous sommes solides et compacts."  

Passé par le Lorca Deportiva CF, l'UD Almería, Valence et le Spartak, Emery – fils et petit-fils de gardien de but – aimerait enfin remporter un titre majeur en tant qu'entraîneur. Si une équipe espagnole est assurée de disputer la finale, le technicien sévillan espère que c'est bien son club qui se rendra à Turin en mai. "Ça serait un superbe match", déclarait-il avant d'ajouter "mais nous voulons réussir quelque chose de grand dans cette UEFA Europa League."