La France, dernier obstacle pour l'Angleterre
vendredi 30 août 2013
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Avant d’affronter l’Angleterre en finale du Championnat d’Europe féminin des moins de 19 ans de l’UEFA, le sélectionneur de la France Gilles Eyquem attend la consécration.
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Une équipe, c’est comme une vigne. Avant d’en récolter la quintessence, il faut s’en occuper, la laisser mûrir, se développer, la bichonner. Sélectionneur de l’équipe de France au nom évocateur en oenologie, Gilles Eyquem sait ce qu’il faut faire pour arriver à son but ultime, le titre de champion d’Europe avec les féminines M19. De son côté, Maureen Marley n'en finit pas d'être surprise par ses joueuses et se prend à rêver.
Arrivé dans un milieu qu’il connaissait peu, l’Aquitain prend un plaisir immense à évoluer dans ce groupe qu’il qualifie d’exceptionnel. "Ce que je ressens, c’est d’abord beaucoup de plaisir parce que j’ai un groupe très agréable à mener, des filles très réceptives, très compétitives, ça c’est fabuleux", se félicite-t-il. "Et puis c’est vrai que ce football féminin, je ne le connaissais pas forcément très bien. Mais quand on voit cette soif d’apprendre, cette envie d’aller de l’avant, on se dit que ce n’est que du bonheur. Je savais qu’on avait un groupe exceptionnel, pétri de qualités. J’espère qu’on ira au bout."
Mais pour en arriver là, il a fallu batailler dur pour se défaire de l’Allemagne en demi-finale. "On a vu deux belles équipes. On a montré des qualités. Cette équipe a des ressources, mais ça, je le savais", poursuit-il. "Les filles avaient à cœur de réaliser un beau match, et j’avais bon espoir." Et maintenant, il faut se tourner vers la finale de samedi à Llanelli (Pays de Galles).
"Nous sommes prêts, on ne peut pas aborder une finale sans être prêts", explique le coach des Bleuettes. "On travaille beaucoup sur notre adversaire, et on se rend compte aujourd’hui que c’est un atout de bien le connaître et de pouvoir mettre notre jeu en avant, tout en jouant sur ses points faibles", explique Eyquem (54 ans). "L’Angleterre est une équipe qui défend très bien. Il faudra faire preuve de beaucoup d’abnégation et aller leur poser les problèmes qu’on n’a pas su leur poser lors du premier match [0-0 en phase de groupes]."
En effet, côté anglais, c'est la solidité défensive qui fait la force du groupe. Une assise sur laquelle elles s'appuient, pour le plus grand plaisir de leur coach Mo Marley. "Elles me surprennent car elles n'arrêtent pas de montrer leur confiance et leur résilience", se réjouit Marley. "Je pense qu'elles sont capables de tout. Je pense qu'elles sont incassables."
À l’exception de Griedge M’Bock Bathy, suspendue, Gilles Eyquem aura la chance de disposer d’un effectif au complet pour cette finale. "J’ai l’embarras du choix, 17 filles susceptibles de jouer", prévient-il. "On va essayer de jouer sur la fraîcheur des unes et des autres. On arrive à cinq matches, avec notamment ce match contre l’Allemagne qui a été difficile sur le plan physique, nos joueuses ont fini fatiguées."
Mo Marley, elle, explique : "On a obtenu un bon résultat contre la France avec une équipe inexpérimentée et on a grandi dans tous les domaines. On peut faire de longues passes en avant comme des passes courtes. Notre jeu est très varié, et c'est ce dont a besoin les grandes équipes. On espère simplement continuer contre une excellente équipe de France."
Solène Durand, capitaine et gardienne de cette équipe de France, sait que l’efficacité devant le but sera primordiale face aux Anglaises. "Les Anglaises vont certainement bien défendre tout en se découvrant peut-être un peu", se risque-t-elle à penser. "Ce sera surtout à nous de jouer notre football et d’être plus efficaces devant car c’est ce qui nous a manqué au premier match." Une analyse pleine de lucidité pour cette jeune joueuse de 18 ans, avant d’ajouter : "Si on joue comme contre l’Allemagne, je pense qu’on peut battre n’importe quelle équipe."
Arrivée à pleine maturité, cette équipe de France a eu le temps de se bonifier au fil des matches. Son but reste à atteindre, et après la victoire des garçons en finale de la Coupe du Monde des moins de 20 ans de la FIFA, on saura samedi si la cuvée 2013 est une grande année pour la France.