UEFA Women's Champions League, analyse tactique, comment Chelsea a fait mieux que résister à Lyon

Pour la première fois, l'Olympique Lyonnais a été battu à domicile à l'aller en Europe, mercredi soir en quarts de finale aller de l'UEFA Women's Champions, face à Chelsea.

Dans cette analyse, le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA met en lumière les principales caractéristiques tactiques du match, notamment le pressing lyonnais et les efforts défensifs d'une équipe de Chelsea qui a frustré les championnes en titre en s'imposant 1-0 avant le match retour à Stamford Bridge.

Systèmes

Lyon

Les Lyonnaises ont adopté un 4-4-2 en losange et, en possession du ballon, l'équipe de Sonia Bampastor passait par l'axe avec cinq joueuses, laissant les ailes aux deux latérales (voir l'analyse vidéo ci-dessus).

La puissante Lindsey Horan (26) a joué un rôle déterminant dans le milieu de terrain, participant à de nombreuses tentatives de casser les lignes de Chelsea. Elle a manqué une occasion de marquer à la fin de la première mi-temps, sur un centre en retrait de Perle Morroni (5).

Avec dix récupérations de balle, Horan s'est classée troisième dans l'équipe de l'OL, derrière Vanessa Gilles (21) et Carpenter (12), qui ont respectivement réalisé 13 et 12 récupérations. En plus de ses 13 récupérations, un total qui n'a été égalé que par l'arrière gauche de Chelsea Jess Carter cette semaine, Gilles a également réalisé le plus grand nombre de dégagements (huit) de toutes les joueuses lors des quarts de finale aller.

Chelsea

Emma Hayes a mis en place un 4-2-3-1 avec la polyvalente Cuthbert (22) opérant derrière Sam Kerr (20) en attaque. Parfois, lorsqu'elle défendait en profondeur, l'équipe se transformait en 4-4-1-1 avec Kerr seule en pointe pour d'éventuels contres.

En général, Chelsea défendait en bloc médian et fermait les espaces centraux pour faire coulisser son adversaire. De l'avis du Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA, les Anglaises ont bien défendu ldans leur surface, Millie Bright (4), avant sa sortie sur blessure, étant impressionnante dans son jeu en une contre une et dans son positionnement.

En possession du ballon, on remarquait que les latérales de Chelsea attaquaient, les ailiers rentrant vers l'intérieur et les milieues axiales sortant vers l'extérieur, un jeu fuide qui donnait une supériorité numérique dans les espaces situés à l'extérieur du losange lyonnais.

Ce que l'on a vu

Le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA a identifié plusieurs points tactiques clés du match de mercredi, le premier étant la façon dont Lyon a exercé un pressing haut sur le terrain pour mettre Chelsea sous pression alors que les visiteuses essayaient de remonter le ballon.

« Les Lyonnaises ont exercé un pressing haut tout au long du match », a déclaré le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA. Comme le montre la vidéo, cette pression a donné lieu à des moments difficiles pour Chelsea. Dans le clip 1, la gardienne Ann-Katrin Berger, dont angles de passe sont bloqués, est obligée de se débarrasser du ballon. Dans le clip 2, la passe mal placée de la remplaçante Magdalena Eriksson offre une occasion nette à Delphine Cascarino, qui trouve le poteau.

Il y a des avantages et des inconvénients à chaque système et l'inconvénient du losange peut être l'espace laissé à l'adversaire sur les côtés, comme cela s'est produit lors de l'action qui a abouti au seul but du match.

Cela dit, les clips 3 et 4 illustrent l'un des avantages de ce système : les latérales lyonnaises progressant sur les côtés, les championnes de France ont pu se regrouper au centre et placer des joueuses devant et derrière la défense de Chelsea. C'est précisément ce qui se passe dans le clip 4, où le lob de Dzsenifer Marozsán permet à Eugénie Le Sommer de se créer une première occasion, qu'elle ne parvient pas à concrétiser.

Eugénie Le Sommer a manqué une première occasion contre ChelseaAFP via Getty Images

À d'autres moments, comme dans le clip 5, Lyon utilisait ses latérales pour contrer la défense de Chelsea, Morroni trouvant un espace sur la gauche pour adresser un centre dangereux. Comme le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA l'a fait remarquer, « en attaque, Lyon a pressé la défense de Chelsea dans 'axe avec cinq joueuses, laissant les ailes à ses latérales ».

D'une manière générale, le fait que la ligne défensive de Chelsea soit restée assez basse n'a permis qu'occasionnellement de dégager des espace dans son dos. Par ailleurs, l'absence de l'avant-centre Ada Hegerberg a contribué à l'incapacité des Lyonnaises à exploiter leurs 22 centres dans la surface (un total qui n'a été dépassé que par le FC Barcelone cette semaine). À cela s'ajoute la résistance de Chelsea, bien sûr.

Il n'est pas surprenant que le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA ait relevé d'autres aspects positifs de la prestation de l'équipe visiteuse dans une soirée où Chelsea est sorti victorieux.

L'extrait 6 montre l'agressivité de l'équipe à la perte du ballon, lorsqu'elle presse la porteuse et la prive de temps et d'espace. Dans cet exemple particulier, Sophie Ingle sert Kerr, qui porte le ballon vers l'avant avant que Wendie Renard n'étouffe le danger.

Les milieues de terrain Ingle (qui a réalisé neuf récupérations et cinq dégagements) et Melanie Leupolz ont été félicitées pour leurs efforts de fermeture de l'espace devant leur ligne de défense.

Sophie Ingle a enregistré neuf récupérations et cinq dégagements contre LyonGetty Images

De plus, comme le montrent les clips 7 et 8, ces efforts pour perturber Lyon ont débouché sur des opportunités de contre-attaque, en particulier en deuxième période, lorsque le jeu s'est ouvert. Dans le clip 7, on voit Cuthbert gagner le ballon dans les 30 derniers mètres et tirer au but à ras de terre. La séquence suivante montre une interception au centre du terrain, qui conduit Reiten à lancer la remplaçante Johanna Rytting Kaneryd vers le but.

Le dernier aspect présenté dans la vidéo est la manière impressionnante dont les talentueuses attaquantes de Chelsea ont combiné pour créer des ouvertures. Les clips 9 et 10 présentent deux occasions où Kerr et Lauren James ont combiné pour créer le danger.

Dans le clip 9, James décoche une fabuleuse frappe sur le poteau après s'être infiltrée sur le flanc droit sur un une-deux avec Kerr. Le dernier clip montre ensuite James renvoyer l'ascenseur avec un ballon superbe au-dessus de la défense lyonnaise, ce qui permet à Kerr d'obtenir une occasion.