UEFA Women's Champions League, analyse tactique, l'axe au centre des débats
mardi 21 mars 2023
Résumé de l'article
À l'occasion des quarts de finale de l'UEFA Women's Champions League, les observateurs et observatrices techniques de l'UEFA se penchent sur les aspects tactiques de la phase de groupes de cette saison.
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Lorsqu'il s'agit de trouver un moyen d'aller à dame en UEFA Women's Champions League, les équipes recherchent de plus en plus l'axe. C'est l'une des principales conclusions d'une analyse de tous les buts marqués lors de la phase de groupes 2022/23.
Sur les 177 buts marqués en phase de groupes, 130 l'ont été dans le jeu et 36 % de ces 130 buts sont venus de l'axe. Dans de nombreux cas, ces buts sont le fruit d'un excellent jeu entre les lignes, tandis que le nombre élevé de buts marqués en première intention (93 %) témoigne à la fois de la qualité des appels et de la qualité de la dernière passe.
L'analyse vidéo en haut de la page présente des exemples de ces deux types d'actions. Elle analyse un certain nombre de buts de la phase de groupes de la compétition de cette saison. Comme le montre la vidéo, les meilleures équipes de la compétition sont de plus en plus efficaces lorsqu'il s'agit de faire mal à leurs adversaires grâce à une passe verticale et au mouvement entre les lignes. Une équipe peut sembler bien organisée sur le plan défensif, mais se retrouver soudainement en difficulté sur une passe qui casse les lignes.
Comme l'a exprimé le Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA, « un bon jeu sans ballon permet de mettre une défenseure hors de position et les meilleures équipes font une passe dans l'espace laissé par la défenseure. »
L'accent mis sur les buts fait partie d'une analyse plus large soutenue par Redzone et consolidée et examinée par l'équipe d'analyse des performances de l'UEFA. D'autres informations ont été fournies par les membres du Panel des observateurs et des observatrices techniques de l'UEFA.
Autres tendances notables
Plus du tiers des buts ont été marqués alors que l'équipe en défense était en bloc défensif bas et bien structuré. Par ailleurs, 23 % des buts ont été marqués lors d'attaques rapides et 11 % lors de contre-attaques.
Le Panel a souligné le type de match dans lesquels ces buts contre un bloc bas sont fréquents, à savoir les matches entre des équipes de valeur supposées opposées.
« Dans certains matches, il s'agit davantage de défendre », indique le Panel. « C'était le cas dans les matches présentés dans l'analyse vidéo ci-dessus, impliquant les Albanaises de Vllaznia qui, jouant à ce stade pour la première fois, ont eu fort à faire. »
« En ce qui concerne l'efficacité des équipes à mettre les buteuses sous pression, la pression directe (un adversaire essayant d'intervenir dans un rayon de cinq mètres) a été exercée sur 38 % des buts marqués, l'absence de pression a été remarquée sur 33 % des buts et la pression indirecte sur 29 % des buts.
L'axe magique
L'analyse vidéo en haut de la page propose cinq exemples de buts marqués à partir d'attaques dans l'axe. Le premier, inscrit par Jule Brand (Wolfsburg) contre le Slavia, est le fruit d'une recherche d'espace entre les lignes. Jill Roord est libre dans un grand espace entre le milieu de terrain et la défense, elle récupère la passe et a le temps de servir Svenja Huth sur la droite, dont le centre amène le but.
Le deuxième but de la vidéo, marqué par Lauren James (Chelsea) contre le Paris Saint-Germain, est remarquable sur plusieurs points. Tout d'abord, Millie Bright fait une passe vers l'avant à Sam Kerr qui s'enfonce dans la profondeur pour réceptionner la balle, ce qui fait sortir une défenseure centrale de sa position et libère de l'espace derrière pour Fran Kirby. Lorsque Kerr se retourne, il y a de l'espace à dévorer. Ce qui est également intéressant dans cette séquence, c'est la façon dont Chelsea se retrouve avec quatre joueuses dans un bout de couloir gauche. Comme le soulignent les observateurs et observatrices, les équipes offensives cherchent le surnombre sur une zone du terrain afin d'attirer les adversaires et de créer de l'espace ailleurs.
Observateurs et observatrices techniques de l'UEFA
Beaucoup de buts viennent des ailes et vous pouvez voir qu'il y a beaucoup de situations de une contre une, de deux contre deux ou de trois contre trois, parfois pour utiliser cette zone en y créant un surnombre afin de trouver un espace pour entrer dans la surface.
Le but de James fait suite à une fabuleuse passe de Guro Reiten dans le dos de la défense et à une belle remise de Kirby qui a la présence d'esprit d'adresser une passe à James. Comme mentionné plus haut, le fait que 93 % des buts soient marqués en première intention peut être considéré comme un indicateur de la qualité de l'attaque et c'est certainement le cas ici. « Ce but traduit bien la qualité de la dernière passe, du dernier geste pour se créer l'espace nécessaire à la passe et à la finition », a déclaré le Panel.
Le troisième but, inscrit par Magnaba Folquet (Paris Saint-Germain) contre Vllaznia, montre Kadidiatou Diani qui élimine trois joueuses adverses et adresse une passe en profondeur à Lieke Martens qui se trouve dans l'espace entre les lignes. Martens sert à son tour Folquet qui marque.
Pour Vllaznia, club nouveau venu en phase de groupes, il s'agit d'une leçon utile incitant à mettre plus de pression sur Diani, la joueuse qui a initié l'action. « Vous devez trouver un moyen de gêner la joueuse en possession du ballon », a déclaré le Panel, ajoutant : « Du point de vue d'une équipe supposée inférieure, l'impact sur la joueuse en possession du ballon est un facteur important. Ensuite, ça se joue sur le marquage des joueuses dans les zones de frappe. Les espaces et les demi-espaces entre les lignes sont cruciaux. »
« Très souvent, les problèmes sont dus au fait que les défenseures clés sont éloignées trop tôt des zones clés pour empêcher les buts, ce qui laisse aux bonnes équipes offensives l'espace dont elles ont besoin. »
La capacité des talents offensifs de la compétition à profiter des espaces est clairement visible dans les deux dernières séquences de la vidéo. Sur sa magnifique course et sa finition contre Vllaznia, la joueuse du Real Madrid Caroline Weir commence dans l'axe gauche avant de saisir l'opportunité de se déplacer dans l'espace derrière le milieu de terrain de l'adversaire où Teresa Abelleira lui adresse une passe en profondeur.
Autre joueuse espagnole, Claudia Pina (Barcelone) est mise en valeur dans le dernier clip pour son travail entre les lignes avant un but marqué par Geyse contre le Bayern. On voit Pina trouver la défenseure Mapi León, puis indiquer l'espace où elle veut le ballon entre les lignes. Après avoir été prise par une joueuse du Bayern, elle le rend à nouveau, mais se retrouve rapidement dans l'espace entre la défense et le milieu de terrain du Bayern et, après avoir reçu le ballon de Patri Guijarro, elle est en mesure de servir Fridolina Rolfö, ce qui conduit au but.
À la loupe
À l'occasion des quarts de finale qui ont débuté le 21 mars, l'équipe des analystes de l'UEFA fournira d'autres conclusions sur les matches de la phase de groupes et d'autres articles suivront au fur et à mesure que les derniers tours se dérouleront.
Atle Rosseland, qui dirige l'équipe d'analyse des performances au sein du département football de l'UEFA, a déclaré : « En ce qui concerne l'analyse des performances, nous ferons tout notre possible pour que toutes les associations nationales et les acteurs et actrices du football aient accès aux dernières informations sur les tendances techniques et tactiques des tournois de la Ligue des champions féminine et de l'EURO féminin. »
« Nous mènerons également des projets d'analyse dans le cadre des tournois féminins de jeunes afin de veiller à ce que toutes les parties prenantes soient au fait des exigences techniques et tactiques du football féminin de jeunes, qui progresse d'année en année. »