Prêcheur et le succès lyonnais
mercredi 18 mai 2016
Résumé de l'article
"Je mentirais si je ne vous disais pas que quelques heures avant le match j'aurai l'estomac noué". Gérard Prêcheur se confie pour UEFA.com.
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Après 14 années passées à la Fédération Française de Football, Gérard Prêcheur est arrivé à Lyon en 2014 avec pour objectif de remporter l’UEFA Champions League féminine. Le club rhodanien peut en effet décrocher à Reggio Emilia son deuxième doublé après celui de 2013. Gérard Prêcheur se livre pour UEFA.com
UEFA.com : En demi-finale, vous avez réussi un exploit spectaculaire en vous imposant 7-0 face au Paris Saint-Germain. À quoi est-ce dû ? À l’équipe ?
Gérard Prêcheur : Oui, c’est grâce à l’équipe. Au risque de paraître arrogant, quand je suis arrivé, il y avait certains éléments du jeu pour lesquels je m’étais battu pendant des années à la fédération. À Lyon, j’ai eu la chance de pouvoir les appliquer. Ces aspects du jeu sont toujours les mêmes, la technique individuelle et collective en étant la base. Chez les filles, il y a une tendance au football offensif et j’ai les joueuses qui me permettent de mettre cela en place. On a suivi notre feuille de route établie il y a deux ans. L’an dernier, nous avons battu les records de buts marqués dans les différentes compétitions, sauf en Champions League (éliminé en 8e par le PSG). Ça a continué cette année et peut-être même un peu plus en Champions League. Ce match face à Paris, tout s’est parfaitement déroulé et c’était une grande victoire pour nous.
UEFA.com : Pouviez-vous imaginer vous imposer sur un tel écart ?
Prêcheur : Non, jamais. Même en étant optimiste, on ne pouvait l’imaginer. Nous devons être humbles. Nous avons préparé ce match d’une certaine façon, nous avions une philosophie, et le fait que le PSG défendait haut était parce qu’ils voulaient inscrire un but à l’extérieur. Ils ont été plus offensifs que d’habitude et ont laissé beaucoup d’espace derrière leur défense. Nous avions travaillé pour créer le plus d’espace dans le dos de leur défense depuis trois semaines. Ces deux aspects combinés ont fait que le match a penché en notre faveur. Ajouté au fait que nous étions dans un grand stade, toutes les conditions étaient réunies. Les joueuses étaient motivées, leur talent individuel peut produire de telles performances.
UEFA.com : Cela fait-il de vous un favori pour la finale ?
Prêcheur : Absolument pas. On connait nos forces mais je peux vous dire que nous connaissons aussi les forces de notre adversaire, Wolfsburg. C’est un club prestigieux qui a remporté cette épreuve autant que nous. On connait leur équipe, leurs joueuses, et nous savons qu’elles sont de redoutables adversaires. Nous connaissons nos forces mais nous ne sommes pas favoris.
UEFA.com : En tant qu’entraîneur, comment allez-vous vivre cette finale ? C’est toujours un moment particulier, pensez-vous que ce sera un moment spécial pour vous ?
Prêcheur : Cela ne l’a pas été jusqu’ici. Je sais qu’il y a toujours une pression du résultat à Lyon et je l’accepte. Nous venons tout juste d’être sacrés champions que les gens parlent déjà du prochain trophée.
Depuis que j’entraîne Lyon, je n’ai perdu qu’une seule fois mais il y a toujours une interview dans laquelle on m’en parle. Quand vous venez à Lyon en tant qu’entraîneur, vous savez déjà que vous devez être performant. Ce qui me protège de cette pression, c’est l’obsession que j’ai pour le match. Je ne pense qu’au match. Il y a deux choses qui me motivent en tant que coach. D’un côté les relations humaines que je peux avoir avec mes joueuses, le coaching, de l’autre, l’approche stratégique du match, comment on place 11 pions comme dans une partie d’échec, comment bâtir une équipe, comment contrer les forces de vos adversaires par vos propres forces. C’est ce qui est intéressant. C’est pour cela que je passe autant de temps à établir mon plan d’attaque. Tout est question d’arriver au match avec un plan de jeu parfaitement établi et des moyens de l’exécuter et d’être efficace. Quand votre esprit est tourné sur le match, il l’est moins sur le reste. Mais je mentirais si je ne disais pas que quelques heures avant le match, mon estomac ne sera pas noué. Mais ce sera quelque chose de positif.