Kellermann : "Lyon légèrement favori"
jeudi 19 mai 2016
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Ralf Kellermann, l'entraîneur de Wolfsburg, s'exprime auprès d'UEFA.com avant la finale de jeudi contre Lyon, à Reggio d'Émilie, Italie.
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Aucun entraîneur n'a remporté l'UEFA Women's Champions League à trois reprises, mais c'est possible pour Ralf Kellermann, le technicien de Wolfsburg, qui rencontre Lyon en finale jeudi. En place depuis 2008, c'est lui qui a orchestré la montée en puissance des Louves. Il évoque la revanche de 2013. Il y a trois ans, il avait battu le club français.
UEFA.com : Dans quel état d'esprit êtes-vous avant cette troisième finale en quatre saisons ?
Ralf Kellermann : Le même que lors des deux premières fois : c'est très particulier. Il faut parcourir un long chemin pour en arriver là, et ça devient de plus en plus difficile parce que vous avez des équipes de plus en plus compétitives. J'ai eu la chance de voir le stade, nous sommes très heureux des conditions dans lesquelles ce match va se jouer et de la pelouse. C'est un superbe choix.
UEFA.com : Que redoutez-vous dans l'équipe de Lyon ?
Kellermann : J'ai pu voir cette équipe évoluer dans son championnat national depuis le mois de septembre 2015, le niveau est impressionnant. Il y a eu une différence énorme de qualité entre Lyon et Paris, et on a pu s'en apercevoir lors de leurs confrontations directes en demi-finales.
Lyon joue un superbe football, le club possède des joueuses de classe mondiale à chaque poste, et son efficacité devant le but à augmenter. Il se dit que l'équipe de France est la plus forte techniquement au monde, mais qu'elle manque d'efficacité devant le but, mais Lyon n'a pas cette faiblesse dans son attaque.
UEFA.com : Que doit faire votre équipe si elle veut brandir ce trophée pour la troisième fois ?
Kellermann : Je pense que Lyon est légèrement favori en raison de ses performances récentes et en raison des joueuses que cette équipe possède. Mais nous avons démontré en 2013 que nous pouvons battre ce genre d'équipe. Nous sommes très confiants, nous avons été performants en UEFA Womens Champions League, par exemple lors du premier match contre Francfort lorsque tout s'est merveilleusement passé pour nous. Je sais que si nous sommes dans un grand jour comme cela contre Lyon, nous pouvons battre cette équipe.
Il reste encore à déterminer qui sera apte à jouer, nous espérons ne pas avoir de blessures supplémentaires, nous allons devoir déjà compenser les absences de certaines joueuses, par exemple Caroline Hansen qui pouvait faire la différence dans un match comme celui-là.
UEFA.com : Après un départ mitigé cette saison, Wolfsburg a été incroyable pour atteindre la finale…
Kellermann : Un match de Champions League est toujours quelque chose de particulier ; vous pouvez déjà vous en apercevoir dans la préparation. On le voit dans le langage corporel des joueuses : elles savent que si elles sont dans un mauvais jour, c'est terminé. Il y a beaucoup plus de concentration par rapport au championnat national.
Je dirais que les locomotives depuis la trêve hivernale ont été Nilla Fischer, Alex Popp et Almuth Schult dans le but. Lorsque ces joueuses sont performantes, alors ça devient plus facile pour les autres de bien faire, et cela leur donne confiance. Avant la trêve hivernale, des joueuses comme Élise Bussaglia, Ramona Bachmann et Lara Dickenmann ne s'étaient pas complètement adaptées. Elles venaient de disputer la Coupe du monde et elles n'avaient pas vraiment eu de temps pour se préparer pour la saison.
Mais je pense que lorsque vous avez toute votre équipe qui est apte pendant cinq ou six semaines à préparer quelque chose de spécial, comme la seconde partie de la saison, alors vous pouvez être plus efficace, et les joueuses progressent sur le plan collectif. Nous avons de bonnes individualités, elles doivent encore s'intégrer dans un collectif, or c'est déjà quelque chose sur lequel nous avons progressé ces derniers mois
UEFA.com : Comment avez-vous pallié les retraites de Martina Müller et Nadine Kessler ?
Kellermann : Les deux joueuses avaient différentes raisons de partir. Martina Müller a mis un terme à sa carrière à 35 ans et elle est partie sur une victoire en Coupe d'Allemagne. Nous avons pu nous préparer pour son départ, mais elle manque encore beaucoup dans le vestiaire, en particulier par son caractère.
En ce qui concerne Nadine, je dois dire que c'est une vraie tragédie sur le plan du jeu. Elle a dû s'arrêter alors qu'elle était au sommet de sa carrière, et n'a plus rejoué depuis qu'elle a reçu le trophée de meilleure joueuse de la FIFA. Elle a dû arrêter très jeune. Son statut de stratège et de leader nous manque sur la pelouse.
Nous jouons sans elle depuis maintenant un an et demi et nous sommes arrivés à compenser son départ, mais lorsqu'on me demande de la remplacer et de trouver une nouvelle joueuse comme elle, c'est difficile à trouver. Sa perte nous a affaiblis pendant de nombreux mois, mais je pense que nous avons réussi à la surmonter plutôt bien.