La France savoure sa demie

Deux équipes françaises en demi-finales d'une coupe d'Europe, c'est possible... En UEFA Women's Champions League, le FCF Juvisy se déplace sur le terrain de l'Olympique Lyonnais. Le football hexagonal féminin sera à l'honneur samedi soir.

Trois jours après l'élimination de la dernière équipe masculine engagée dans les compétitions européennes de clubs, le Paris Saint-Germain FC, la France est encore bien présente au sein de l'élite continentale grâce à ses équipes féminines. Il y a l'équipe nationale, qui sera l'une des favorites du Championnat d'Europe féminin de l'UEFA en Suède, en juillet, et il y a donc deux clubs qui brillent en Coupe d'Europe.

Le tirage au sort a assuré au pays un représentant en finale, le 23 mai à Stamford Bridge, pour la quatrième année d'affilée. Ce sera face à l'Arsenal LFC ou au VfL Wolfsburg. "Cela montre que nous évoluons dans la bonne direction", assure l'entraîneure de Juvisy Sandrine Mathivet, qui a réussi à venir à bout du Göteborg FC 4-1 sur l'ensemble des deux matches, en quarts de finale.

"C'est la première fois qu'on assiste à une demi-finale entre deux clubs français", ajoute le président de l'OL Jean-Michel Aulas, dont l'équipe a brandi le trophée en 2011 et 2012. "Cela prouve que le football féminin français se porte bien. Il y a aussi le PSG qui investit beaucoup avec l'arrivée des Qataris et Montpellier qui travaille bien. Cette demi-finale aura donc une importance considérable pour l'OL, mais aussi pour le football français."

Une belle fête pour tout un pays mais une fête déséquilibrée sur le papier. Mercredi, Lyon a empoché un septième titre de champion de France d'affilée en battant le FC Vendenheim 7-0. Les Fenottes ont remporté leurs 19 matches cette saison. Elles ont marqué 109 buts et n'en ont concédé que 5.

Dans ses deux confrontations avec Lyon cette saison, Juvisy s'est incliné 4-0 à domicile à l'automne et 2-0 à Lyon en février. Du progrès, au fond, qui donne de l'espoir à Mathivet : "Ce ne sera pas facile et on le sait. Mais s'approcher du but peut aider les filles à se transcender".

Côté lyonnais, il y a une joueuse pour laquelle cette double confrontation sera très particulière. L'attaquante internationale française Laëtitia Tonazzi a passé onze ans à Juvisy avant de rejoindre le Rhône cet été. "Cela me fait un peu bizarre parce qu'on n'avait jamais réussi à passer les quarts de finale lorsque je jouais là-bas", a déclaré l'attaquant de 32 ans, buteuse en octobre contre son ancien club. "Mais au vu de leur collectif et de leurs qualités individuelles, ce n'est pas vraiment une surprise pour moi."