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Lair, "un aventurier, pas un mercenaire''

Entraîneur avide de victoire et de titres, le Lyonnais Patrice Lair, qui retrouve Potsdam dimanche, cache aussi une sensibilité à fleur de peau.

Patrice Lair espère mener l'OL à un deuxième titre européen consécutif
Patrice Lair espère mener l'OL à un deuxième titre européen consécutif ©Sportsfile

Sous des dehors d'entraîneur attiré seulement par la victoire, le Lyonnais Patrice Lair, qui retrouve le 1. FFC Turbine Potsdam dimanche à Gerland, en demi-finales aller de l'UEFA Women's Champions League, cache une sensibilité à fleur de peau.

Seul entraîneur français à avoir remporté la C1, hommes et femmes confondues, ce Breton de 50 ans a fait un retour remarqué dans le football féminin. Demi-finaliste de la Coupe féminine de l'UEFA à la tête du Montpellier Hérault SC en 2007, l'entraîneur avait ensuite entraîne en Ligue 2 puis l'Afrique, avant d'être nommé à l'OL il y a deux ans pour remplacer Farid Benstiti.

Les Lyonnaises venaient alors de s'incliner aux tirs au but en finale de la Champions League féminine contre Potsdam. Sa grosse voix et son exigence ont payé en mai dernier pour une revanche remportée à Craven Cottage, qui restera dans l'Histoire du club et du football français. "C'était l'objectif, et nous l'avons atteint", glisse Lair. "C'était mon boulot, et à Lyon, on ne survit pas si on ne réussit pas." "Je ne prends du plaisir que dans la victoire", ajoute-t-il sur un ton définitif.

L'homme n'a pourtant pas toujours été ce leader inflexible aux causeries musclées et sonores. Celui qui est aujourd'hui devenu une figure du foot féminin en France et en Europe se décrit lui-même comme un milieu de terrain "pas très assidu". "Je m'entraînais une fois ou deux par semaine, c'était loin d'être suffisant pour faire une carrière correcte en pros". Ce dilettantisme, qui est après tout la marque de la jeunesse, lui a peut-être coûté son entrée au prestigieux centre de formation du FC Nantes à la fin des années 70, même s'il ne faut pas oublier deux graves blessures.

"Je ne veux pas que mes joueuses répètent les mêmes erreurs", a-t-il confié dans le portrait que lui consacre la chaîne du club, OLTV. "C'est pour ça que je suis sans cesse derrière elles, à être très exigeant sur chaque détail." Privé de titres en tant que joueur, Lair rêve aussi de se rattraper sur le banc. "Je veux remporter autant de trophées que possible au cours des dix prochaines années", clame-t-il haut et fort. "Je prendrai ma retraite à 60 ans, car après ça, la vie peut être courte."

Mais que l'on ne se trompe pas sur ses motivations. "Je suis un aventurier, pas un mercenaire", précise-t-il. "J'ai besoin de challenges, et je peux tout lâcher si ça vaut le coup ailleurs au plan humain." En ce sens, ce qu'il a vécu en menant les filles de l'OL au sommet n'a pas de prix.

Pour s'en convaincre, il suffit de lui montrer les images de la finale 2011... l'ouverture du score de Wendie Renard, le but de la libération de Lara Dickenmann. Douze mois après, ça fait encore son effet et Lair-le-dur a soudain du mal à trouver les mots. "J'ai tout gardé à l'intérieur, mais ça a été un moment fort, mon meilleur souvenir dans le football féminin", lâche-t-il. De ces minutes qui valent une saison de dur labeur pour avoir une chance de les revivre.

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