Eviter la Berezina !

L'AJ Auxerre redoute le déplacement sur le terrain du PFC CSKA Moskva, jeudi soir, en quart de finale aller de la Coupe UEFA. Son hôte n'est pourtant guère rassuré.

Coup de lance
Les premiers pas d'Auxerre à Moscou en compétition UEFA auront des relents de peur et des instincts défensifs voire de survie, si l'on en croit le camp français. Pour évoquer la capitale russe, l'iconoclaste Guy Roux renvoie à ses aïeux : "Moscou, c'est loin et c'est dur. L'un de mes ancêtres était à la bataille de la Berezina. Il y a pris un coup de lance en 1812 et ne revint (à Appoigny, le village de Roux) qu'en 1821."

"Même une défaite pourrait nous aller"
Quelques générations plus tard, la troupe bourguignonne empruntera l'avion – mais pas ses supporteurs, "trop cher", selon Guy Roux – et espère ramener "de l'espoir pour le match retour". "Même une défaite pourrait nous aller", clame le vieux sage, lorgnant sur le ou les buts à l'extérieur.

Attention à la valise
Ses joueurs – il n'en a incorporé que 17 – affichent eux aussi leur crainte devant le club qui a bouté le Paris Saint-Germain FC hors d'Europe à l'automne (2-0, 3-1 en phase de groupes de l'UEFA Champions League). "On va essayer de ne pas prendre une 'valise'", dit le milieu de terrain Lionel Mathis.

Victoire au finish
Ce qui inquiète le plus le camp français, c'est sa prestation samedi dernier en Championnat contre le FC Nantes Atlantique. La victoire (2-1) s'est dessinée dans les dix dernières minutes alors que les Canaris menaient 1-0. "Si on joue comme jeudi, on n'a aucune chance de poser le moindre problème au CSKA", se désole Roux.

Défendre et contrer
Faute de deux titulaires importants (René Bolf et Benoît Cheyrou), il alignera pourtant une équipe similaire. La tactique ? "Défendre et prendre les contres", avoue le capitaine Yann Lachuer. "Le CSKA est dangereux mais joue au ballon, cela ne nous déplaît pas." C'est le seul commentaire positif pour les Français. La Ligue 1 a pourtant placé un club en finale de la Coupe UEFA l'année dernière.

Comme Marseille ?
Cette saison, Auxerre, qui joue ostensiblement profil bas; peut faire aussi bien que l'Olympique de Marseille (battu 2-0 par le Valencia CF à Göteborg le 18 mai dernier). Après avoir éliminé l'AFC Ajax, l'armée moscovite constitue il est vrai un écueil plus acéré. Mais derrière ce voyage en ex-URSS et le retour à l'Abbé Deschamps, il y a le Parma AC ou le FK Austria Wien en demie, puis, qui sait, le stade Alvalade… Ce serait le couronnement pour Guy Roux, 66 ans dont 32 passés à Auxerre.

Gazzaev pessimiste
Son homologue Valeri Gazzaev, pas né non plus de la dernière neige, n'a pas l'intention de favoriser ce destin continental. Il rejoint toutefois son collègue dans le pessimisme après deux 0-0 consécutifs en Premier Liga. "Ivica Olic n'est pas capable de tenir 90 minutes", note-t-il à l'égard de son attaquant croate "et Osmar Ferreyra (le milieu argentin) n'est pas non plus au top physiquement".

Sans Rahimic
"Nous rencontrons pas mal de difficultés pour marquer mais nous avons l'intention et la possibilité de passer en demi-finales", dit le jeune gardien international Igor Akinfeev. L'effectif du CSKA est presque au complet. Il ne lui manque qu'Elvir Rahimic, son meneur de jeu bosniaque suspendu. La bataille de la Moskova peut commencer au stade du Lokomotiv.