Tyler Morton (Lyon) : « Je n'ai jamais vu une telle passion dans le football »
mercredi 15 octobre 2025
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Le jeune milieu de terrain anglais, Tyler Morton, a franchi un cap en rejoignant l'Olympique Lyonnais.
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Formé à Liverpool et international anglais U21, Tyler Morton, évoque son adaptation rapide, la ferveur des supporters, l'influence de son entraîneur Paulo Fonseca et les ambitions européennes du club.
Les résultats en UEFA Europa League contre Utrecht et le FC Salzburg ont été de belles victoires. Racontez-nous cette expérience de jouer jouer en Europe avec Lyon...
Depuis votre arrivée à Lyon, qu'avez-vous découvert sur votre personnalité et votre jeu qui vous a permis de vous épanouir à l'OL, en Ligue 1 et en UEFA Europa League ? Quels sont les éléments qui ont facilité votre adaptation ?
C'est une excellente question. Je pense que, pour moi, la facilité avec laquelle j'ai pu m'intégrer auprès des supporters et des joueurs m'a donné énormément de confiance. Je crois que c'est lorsque je joue avec confiance que je suis clairement à mon meilleur niveau. Je suis le type de joueur qui marche à la confiance, et quand elle est élevée, je joue bien.
Donc, le fait d'arriver ici et d'avoir été si bien accepté m'a donné la confiance nécessaire pour aller sur le terrain et simplement jouer mon jeu, mon style. Je pense que cela change complètement la perception d'être à l'étranger ou loin de chez soi, si l'on est bien installé. Je me sens vraiment bien ici, et c'est une raison majeure pour laquelle je pense bien jouer.
J'ai regardé votre présentation, et j'ai été impressionné par la rapidité et la facilité avec lesquelles l'entraîneur vous a persuadé. Sans trahir de secrets, que vous a-t-il transmis lors de cet appel téléphonique qui était si convaincant, si inspirant sur ses idées et sa personnalité, pour que vous vous disiez : « Oui, l'OL est fait pour moi » ?C'est vrai, lorsque nous avons parlé pour la première fois, tout s'est fait très, très rapidement. Peu de mots ont été échangés. Pour moi, quand on change de club – et j'étais dans mon ancien club (Liverpool) depuis l'âge de quatre ou cinq ans – c'est un changement énorme, et on a besoin de se sentir vraiment désiré. Je pense que le manager m'a immédiatement montré qu'il me voulait, et qu'il voulait que je joue pour l'Olympique Lyonnais.
Et quand un club de la dimension de Lyon, avec un tel entraîneur, vient vous chercher, il est très difficile de dire « non », ou du moins de ne pas considérer l'offre sérieusement. Dès que nous avons eu cet appel, mon agent et moi en avons discuté, et je voulais simplement y aller. Il m'a parlé de la tactique, qui est très similaire au style de jeu de Liverpool, et a dit que ce serait très facile pour moi de m'intégrer. Lyon a un style de jeu similaire : aimer jouer au football, toucher beaucoup le ballon. C'est un style qui me conviendrait parfaitement.
Vous aviez également souligné votre connaissance de la passion des supporters de l'OL, cette communion qui rappelle un peu la culture d'Anfield. Je vous ai vu cette saison, face aux fans avec le groupe, faire le Ahou! après un grand résultat. Il semble déjà y avoir une connexion profonde entre vous et les supporters. Pouvez-vous nous en parler ?
C'est incroyable. Je n'ai jamais vu une telle passion dans le football. Venir ici m'a ouvert les yeux sur tellement de choses, mais principalement sur la passion qui existe dans le football à travers le monde, qu'on ne peut pas voir si on ne vient pas dans ces endroits. Les supporters de Lyon sont incroyables. Ils sont si passionnés et si bruyants.
Nous avons eu un résultat décevant lors du dernier match, mais ils étaient derrière nous et ils comprennent que nous donnons tout sur le terrain, c'est ce qu'ils attendent de nous. C'est une base de supporters extraordinaire, et je n'ai reçu que de l'amour depuis mon arrivée. C'est incroyable la passion qui anime ce club, et je l'apprends non seulement des joueurs qui aiment ce club, mais aussi du staff et des fans qui l'adorent. Je suis très reconnaissant pour cet accueil.
Dans quelle mesure le fait d'avoir un autre Anglais plus âgé dans le vestiaire, Ainsley Maitland-Niles, vous a-t-il aidé ? Je pense à la communication instantanée sur le terrain, mais aussi en dehors. Décrivez-nous ce que c'est que d'avoir Ainsley à vos côtés.
Ainsley est un gars formidable, avant même de parler de football. Il m'a accueilli immédiatement. Bien sûr, je suis un jeune Anglais loin de chez moi, cela pourrait être difficile, mais il m'a tout de suite mis à l'aise. C'est agréable d'avoir une personne avec son expérience et ses connaissances à qui parler tous les jours.
Et, comme je l'ai dit, c'est un footballeur vraiment incroyable. Il est intelligent, il comprend le jeu mieux que quiconque. Il a joué à l'étranger avec l'AS Roma, il a joué en Premier League, il a tellement de bagages. C'est une personne formidable à avoir derrière soi. Nous nous comprenons sur le terrain et en dehors. C'est donc un plaisir d'avoir quelqu'un comme lui à mes côtés.
En dehors du vestiaire, les gens ne comprennent pas toujours le stress et la fatigue. Le simple fait d'avoir quelqu'un avec qui rire, plaisanter, cette ambiance de vestiaire, cela aide aussi au quotidien ?
Oui, bien sûr. Le centre d'entraînement, on y est tous les jours. C'est parfois difficile avec l'enchaînement des matches, on a besoin de rire, de se vider la tête du football, même si ce n'est que pour cinq minutes, juste pour rester motivé et prêt à repartir. C'est un super vestiaire, avec des gens formidables.
C'est agréable de venir ici et de me lancer un défi dans un endroit où je n'avais jamais rencontré ces gars auparavant. Et c'est génial de voir qu'aujourd'hui, je suis proche de la plupart d'entre eux grâce à l'atmosphère si confortable du vestiaire. Pas seulement les joueurs, mais aussi le staff, qui sont des gens extraordinaires, ce qui rend les choses beaucoup plus faciles quand on change de club.
Vous représentez une génération de footballeurs britanniques qui partent à l'étranger, ce qui n'était pas si courant avant. Qu'est-ce qui a changé ? Les joueurs sont-ils plus aventureux, ou y a-t-il une meilleure reconnaissance des talents britanniques sur le continent ?
Je suis d'accord, je pense qu'il y a une bien meilleure reconnaissance des footballeurs anglais quand ils vont à l'étranger. Je l'ai vu ici, quand on a la chance de montrer ce qu'on peut faire. La Premier League est un endroit très difficile pour jouer, à cause du nombre de joueurs qu'elle attire. C'est une ligue incroyable, probablement la meilleure du monde. Mais pour moi, il s'agissait purement de jouer. Je voulais enchaîner les matches. Peu importe où c'était.
J'étais prêt à franchir une grande étape dans ma carrière. Ce n'est pas facile. Mais ici, je joue avec confiance, et les joueurs et les supporters me le permettent. Je veux vraiment faire de mon mieux pour ce club, car il m'a donné l'opportunité de briller devant des milliers de fans qui l'aiment. On voit beaucoup plus de joueurs anglais partir et montrer leurs qualités, c'est un sentiment agréable et une belle opportunité.
Vous donnez l'impression de vouloir absorber un maximum d'informations. Sur cette base, que représente le fait de jouer et de s'entraîner aux côtés de Corentin Tolisso, une légende de Lyon et un footballeur fantastique ?
Oui, il est champion du monde, ce qui, avant tout, est irréel. Il a un immense respect de la part de tous les joueurs. C'est une légende de Lyon et ça se voit, la passion qu'il montre avant les matches, en nous criant dessus. Il veut le meilleur pour nous. Évidemment, je ne parle pas assez bien français pour tout comprendre, mais je comprends la passion et je sais qu'il veut le meilleur pour ce club et ses supporters.
C'est un véritable modèle, pas seulement pour moi, mais pour les jeunes qui sortent du centre de formation de Lyon. Il a cette expérience que presque aucun d'entre nous n'a, cette expérience de la Coupe du Monde, d'avoir joué au plus haut niveau pendant tant d'années. Et pour moi, il a toujours l'air jeune, affamé et prêt à se battre pour ce club.