Interview, Noussair Mazraoui (Manchester United) : « Lyon, ils font une belle saison »
mardi 8 avril 2025
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Noussair Mazraoui revient sur ses premiers mois à Man Utd et évoque le quart de finale contre Lyon.
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Alors que Manchester United se prépare à affronter l’Olympique Lyonnais en quart de finale de l’UEFA Europa League, Noussair Mazraoui revient sur ses premiers mois à Old Trafford, ses liens avec d’anciens coéquipiers… et la dynamique d’un groupe qui rêve de soulever un trophée européen cette saison.
Votre prochain adversaire est l’Olympique Lyonnais. Que sais-tu d’eux ?
Noussair Mazraoui : Je sais que mon ancien coéquipier Nico (Nicolás Tagliafico) joue là-bas. Lyon, ils font une belle saison. Ils sont en quarts de finale de l’Europa League, ça en dit long.
As-tu été en contact avec Nico ?
Non.
Tu le verras sur le terrain ?
Oui.
Tu es sûr d'avoir des duels avec lui, non ?
Très probablement.
Quel sont les ingrédients qui font que Manchester United peut remporter l’Europa League ?
Notre collectif est prêt à gagner chaque match européen. On est solides en matches à élimination directe. On apporte quelque chose en plus. Vous l’avez vu cette saison en Europa League. Si on veut soulever ce trophée, il faut transformer nos occasions. Et il faut un peu de chance, toute équipe en a besoin pour gagner une compétition.
Tu as l’habitude de jouer dans des clubs où gagner est une attente. J’imagine que c’est pareil ici ?
Absolument. On le sent. Quand on compare notre place actuelle au classement et les attentes du club, c’est clair que la saison est jusqu’ici décevante.
Manchester United est l’un des clubs les plus célèbres au monde, donc avant de venir ici, tu connaissais déjà pas mal de choses sur le club, mais qu’as-tu découvert que tu ne savais pas avant d’y jouer ?
Honnêtement, la Premier League est aussi intense qu’on le dit. C’est très physique. Il y a beaucoup de matches qui s’enchaînent rapidement. L’ambiance dans les stades est toujours agréable. Quand un but est marqué, les supporters font vraiment du bruit. Ce sont des choses que j’apprécie. Pour le reste, ce n’est pas comme si on ne connaissait pas la Premier League. Tout ce qu’on entend et voit est exactement comme on l’imagine.
Club : Manchester United
Nationalité : marocaine
Date de naissance : 14 novembre 1997
Âge : 27 ans
Taille : 1,83 m
Poste : défenseur / milieu
Pied fort : droit
Club précédent : FC Bayern München
Formé à : Ajax
Numéro de maillot : 40
Compétitions UEFA 2024/25 : UEFA Europa League
Statistiques Europe (saison) : 7 matches, 1 passe décisive
Tu disais justement que tu as l’habitude de jouer dans de grands clubs. Par exemple, l’Ajax est l’un des plus grands clubs des Pays-Bas. Et aussi le FC Bayern München en Allemagne. Est-ce que ça prépare à jouer pour l’un des plus grands clubs du monde ?
Oui, bien sûr. Dans ce club, tout le monde attend des victoires, quelles que soient les circonstances. C’est la seule chose qui compte. Si tu ne gagnes qu’un match sur plusieurs, ce n’est tout simplement pas suffisant. J’ai connu ça dans tous les clubs où j’ai joué. Et c’est pareil ici. Cette saison, tout est nouveau pour moi. Avec les prestations que nous avons eues aussi, c’est une expérience inédite.
Quels sont tes plus beaux souvenirs de ton passage à l’Ajax et au FC Bayern München ?
Bien sûr, les trophées que nous avons remportés. Ce sont de très bons souvenirs. Et les grands joueurs avec lesquels j’ai évolué. À l’Ajax, c’est agréable de voir ce que sont devenus ces joueurs. Au FC Bayern München, j’ai joué avec des superstars d’une qualité incroyable. Ce sont des souvenirs inoubliables.
Tu as parlé des joueurs avec qui tu as joué à l’Ajax. Tu joues maintenant à Manchester United avec Mathijs De Ligt et André Onana, que tu as connus là-bas. Quels avantages cela représente-t-il ? Et comment les décrirais-tu comme joueurs ?
C’est un avantage de déjà les connaître. Tu sais sur qui tu peux compter. Tu connais leurs points forts. Pas besoin de les découvrir. Je pense que c’est très important. C’est aussi positif dans le vestiaire. C’est plus simple de s’intégrer quand tu arrives dans un groupe où tu connais déjà certaines personnes.
Et comment les décrirais-tu comme joueurs ?
André Onana est un excellent gardien. Il a montré à de nombreuses reprises quelles sont ses qualités. Il peut sauver l’équipe grâce à ses arrêts et il est aussi à l’aise avec le ballon. Mathijs De Ligt est très solide. Tu sais à quoi t’attendre avec lui. Il se bat pour l’équipe. Une fois tous les dix matches, il a la tête en sang, c’est typique de lui.
Et toi, quels ont été les plus grands défis de ta carrière ? Et comment as-tu surmonté ces obstacles ?
J’ai rencontré pas mal d’obstacles, mais je pense que c’est le cas pour tout joueur. Mon parcours pour devenir professionnel est bien connu. Atteindre ce niveau et y rester sont deux choses différentes. Il faut performer et rester au plus haut niveau, et sur le chemin, on rencontre des blessures, des baisses de forme, ou des périodes où l’entraîneur te fait moins jouer. Un nouvel entraîneur, ou un coach limogé… Cela m’a forgé en tant que personne et en tant que joueur.
Joshua Zirkzee est l'un de tes coéquipiers ici. On lui a demandé de se décrire en trois mots, et il a dit : puissance, créativité et technique.
Oui, c’est exactement ça.
Je parlais avec lui du fait qu’un transfert vers un nouveau club, dans un autre pays, est souvent sous-estimé, et qu’il est difficile de donner le meilleur de soi-même dès le début. As-tu ressenti la même chose en arrivant ici ? Il t’a fallu du temps ou était-ce immédiat ?
Je pense avoir eu de la chance : je connaissais déjà le coach en arrivant ici. Ce n’était pas un système nouveau, j’y avais déjà joué pendant cinq ans. Ça m’a beaucoup aidé. Comme tu l’as dit plus tôt, arriver avec d’autres nouveaux joueurs a également été un plus. Et il y avait ici des joueurs avec qui j’avais déjà évolué, donc même si je débarquais, ce n’était pas vraiment nouveau. C’était familier, donc je me suis tout de suite intégré, je n’ai pas ressenti le besoin d’une période d’adaptation.
Comment vous vous motivez entre vous dans le groupe ? Comment construisez-vous la confiance au-delà des aspects techniques et tactiques ?
Tu veux dire dans le vestiaire ?
Dans le vestiaire, à l’entraînement, pendant les matches.
On a plusieurs leaders dans l’équipe, avec Bruno Fernandes comme principal chef de file. Il parle, mais il montre aussi l’exemple. Il y a deux façons de se motiver entre nous : par les encouragements et par l’exemplarité, comme avec un gros tacle qui donne envie aux autres d’en faire autant. C’est généralement comme ça qu’on s’y prend. Cette saison, c’est plus difficile, car on a perdu plus de matches, et ça se ressent aussi individuellement. Parfois, il faut d’abord retrouver la motivation personnelle avant...
On te considère comme un joueur polyvalent. Pourquoi ? Est-ce que ça vient de ta personnalité ou de ton passage à l’Ajax ?
Je pense que mon passage à l’Ajax y est pour quelque chose. Quand j’étais avec la réserve, je n’avais pas de poste et l’entraîneur me faisait jouer là où il avait besoin. Une semaine arrière droit, une autre ailier gauche, j’ai littéralement joué partout, de l’attaque à la défense, dans l’axe ou sur les côtés. J’ai dû m’habituer à chaque poste. J’ai appris à répéter les bons déplacements, à me rendre disponible pour recevoir le ballon dans les bonnes zones. C’est resté et je pense que c’est ce qui fait ma polyvalence.
Tu as mentionné qu’Erik ten Hag était là quand tu es arrivé. Tu as joué sous ses ordres plusieurs années. Il y a maintenant un nouveau coach, avec un style de jeu différent. Que t’a-t-il demandé dans le système en 3-5-2 ?
Dès le départ, il m’a demandé de me préparer à jouer à cinq postes différents. Et c’est exactement ce qui se passe. Un jour piston, un autre défenseur central. Côté droit, côté gauche, piston droit, piston gauche. Le coach sait que je suis polyvalent et que je peux le faire. C’est un nouveau système pour moi, donc il a fallu m’y habituer. Maintenant tout le monde est à l’aise, ça commence à bien fonctionner. On comprend ce que veut le coach et ça se voit dans les matches récents. Il y a des automatismes...
C’est intéressant : tu joues au plus haut niveau depuis des années, mais tu dois presque repartir de zéro pour apprendre un nouveau système.
Quand on est joueur, on doit toujours apprendre.
Tu as dit que certaines prestations cette saison ont été décevantes. Mais vous avez aussi montré de très belles choses en Europe. Pourquoi cette différence entre les matches européens et ceux de championnat ?
C’est étrange. Je crois qu’on est invaincus en UEFA Europa League. Et dans le même temps, notre saison en Premier League est décevante. Ce n’est pas très logique. Mais je dois dire que l’Europa League est moins physique que la Premier League et on sait utiliser notre avantage physique dans cette compétition. En championnat, on ne l’a pas, et ce sont d’autres aspects qui font la différence.