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Exclu, Jean-Matteo Bahoya : « Cette année, c'est peut-être la bonne »

L'ailier français de l'Eintracht Frankfurt revient sur le parcours de son équipe en Europa League, son adaptation au football allemand et les joueurs qui l'ont inspirés dans sa jeune carrière.

Frankfurt's French forward #19 Jean-Matteo Bahoya reacts during the UEFA Europa League round of 16 second leg football match between Eintracht Frankfurt and AFC Ajax Amsterdam in Frankfurt am Main, western Germany on March 13, 2025. (Photo by Kirill KUDRYAVTSEV / AFP) (Photo by KIRILL KUDRYAVTSEV/AFP via Getty Images)
Frankfurt's French forward #19 Jean-Matteo Bahoya reacts during the UEFA Europa League round of 16 second leg football match between Eintracht Frankfurt and AFC Ajax Amsterdam in Frankfurt am Main, western Germany on March 13, 2025. (Photo by Kirill KUDRYAVTSEV / AFP) (Photo by KIRILL KUDRYAVTSEV/AFP via Getty Images) AFP via Getty Images

Qualifié pour les quarts de l'UEFA Europa League, l'ailier français de l'Eintracht Frankfurt revient sur le parcours de son équipe en Europa League, son adaptation au football allemand et les joueurs qui l'ont inspiré dans sa jeune carrière.

On va se projeter sur la suite de cette compétition. Tottenham, un très grand nom du foot européen, ça t'inspire quoi ?

Beaucoup d'excitation, c'est des matchs qu'on a toujours rêvé de jouer quand on était petits. C'est un quart de finale, ce n'est pas tous les jours, donc on va prendre les deux matchs comme il se doit et essayer d'être le plus performant possible pour se donner une chance.

Quand on arrive en quart de finale d'une Europa League, qu'on affronte un club comme Tottenham, c'est quoi l'ambition ? On se dit qu'on a envie d'imiter peut-être l'équipe de 2022 ?

Bien sûr, bien sûr. Parce qu'on a de la qualité, on ne veut pas se fixer de limites. Certes, comme vous l'avez dit Tottenham est un grand nom d'Europe, mais ce n'est pas ça qui va nous faire peur. On est là pour aller le plus loin possible, donc si on veut aller au bout, il faut gagner des matchs comme cela. Avec plaisir, on va jouer cette double confrontation.

Est-ce que tu l'as un peu évoqué avec certains qui l'ont remporté en 2022 ? Est-ce que cela fait partie des histoires qui circulent dans le vestiaire ?

Oui, et en plus, c'est une histoire récente, donc c'est encore dans la tête des joueurs. Bien sûr, on aimerait récidiver et cette année ça peut être la bonne.

Jean-Matteo Bahoya ?

Date de naissance: 5 mai 2005
Lieu de naissance : Montfermeil, France
Nationalité : française
Club actuel : Eintracht Frankfurt (Bundesliga)
Poste : ailier (gauche, mais peut jouer à droite)
Poids : 65 kg
Taille : 1,78 m
Pied préférentiel : droit

Parcours

Formé à Angers SCO, a rejoint l'Eintracht Frankfurt en janvier 2023. A joué en Ligue 1 et Ligue 2. International français dans les catégories de jeunes (U17, U19).

Forces

Dribble, percussion, capacité à combiner, jeu sans ballon.

Inspirations

Neymar, Kylian Mbappé, Samuel Eto'o (influence de son père).

Premier but pour toi en Coupe d'Europe, à tout juste 19 ans, contre l'Ajax, un grand nom du football européen. Ce but et ce match d'hier resteront un long moment dans ta tête et ton cœur ?

Forcément, parce que c'était une très belle soirée pour moi et pour l'équipe, avec en plus un but, donc très content. On a fêté ça comme il faut, mais déjà focus sur les prochaines échéances.

Raconte-nous ce but. Il est beau dans sa construction, dans sa finition. Comment tu l'as vécu, à qui on pense ?

Ce but, j'ai vu qu'il y avait du monde devant moi, donc j'ai préféré m'appuyer sur Mario [Götze] dans un premier temps et ensuite j'ai vu que Hugo [Ekitiké] avait un peu d'espace, donc je lui ai fait la passe en pensant qu'il allait me la redonner directement. Il a très bien joué le coup parce qu'il a attendu et il m'a servi parfaitement. Et après, j'avais plus qu'à finir du pied gauche. C'était un très beau but et j'en suis fier.

Un petit mot aussi sur cette célébration qu'on a connue en France, mais que les gens découvrent en Europe. Tu peux nous raconter d'où elle vient ?

D'où elle vient, c'est avec mes frères, il m'avait charrié parce qu'ils attendaient mon premier but en professionnel et quand je l'ai marqué, j'avais fait cette célébration avec le doigt sur la tempe. Rien de personnel, c'était juste une célébration qui me tenait à cœur et j'ai pu la faire contre l'Ajax. Donc elle m'avait manqué, ça fait plaisir.

Jean-Mattéo Bahoya lance Frankfurt

Est-ce que tu penses que ça va devenir un petit peu ta marque de fabrique ?

Bien sûr, parce que à Angers j'ai pris l'habitude de le faire, donc maintenant ça va être le cas ici. J'espère qu'on va la voir tous les week-ends si possible.

Qu'est-ce qui t'as à l'époque attiré à l'idée de venir à Frankfurt ? Qu'est-ce que tu connaissais du club ?

Qu'est-ce que je connaissais du club à part l'Europa League de 2022 ? L'expérience avec les Français, c'était l'année du départ de Randal [Kolo Muani]. Qu'est-ce qui m'a convaincu ? Le projet du coach et de la direction. C'est un club qui fait confiance aux jeunes joueurs et qui fonctionne au mérite. Tout était mis en place pour que je performe, et c'est actuellement en train de se passer. Donc je suis très content.

Le fait d'être un pur attaquant, un profil de joueur qui aime dribbler, marquer, provoquer dans un championnat comme la Bundesliga, est-ce que ça a joué ?

Forcément, forcément, parce que la Bundesliga est réputée pour l'attaque. Comme vous l'avez dit, en tant que joueur qui aime percuter et être devant le but, c'est idéal. Après, j'ai eu une phase d'adaptation parce que quand tu viens de la Ligue 2 et que tu arrives directement en Bundesliga, ce n'est pas facile. Il faut trouver ses marques et s'adapter au nouveau football parce que cela n'y a rien à voir avec le football français et encore moins avec la seconde division. J'ai dû prendre des conseils des joueurs et du staff.

Tu as déclaré il n'y a pas longtemps que tu avais progressé dans tous les domaines. Sur quel aspect as-tu progressé et comment ?

Les derniers choix. Les derniers choix parce que j'ai toujours été capable de faire des différences balle au pied, mais auparavant, j'étais brouillon à certaines reprises. Maintenant, j'essaye d'être plus pointilleux sur ça parce que ce qui te fait passer d'un bon joueur à un grand joueur : ce sont les statistiques et c'est quelque chose qui n'était pas forcément ma priorité. Donc, c'est sûrement le point où j'essaye de le plus progresser et après, j'ai forcément progressé au niveau athlétique parce qu'on court beaucoup plus, il faut être plus fort et c'est un football plus dur. Mais comme je l'avais dit, j'ai progressé sur tous les domaines parce que si je veux devenir un meilleur joueur, je suis obligé de progresser tous les jours et dans tous les domaines.

En deux minutes, Frankfurt 4-1 Ajax

Ce public de l'Eintracht Frankfurt, cette ambiance incroyable, encore présente hier. Tu n'as pas hésité à parler d'un douzième homme. Dis-nous ce que tu penses de ce public.

C'est incroyable de jouer dans ce stade. Ce sont des supporters qui nous galvanisent parce qu'ils sont tout le temps là de la première à la dernière minute. Ils nous encouragent, ils ne nous lâchent pas, peu importe le résultat. Comme je l'ai dit, c'est fantastique de jouer dans un stade où on a des frissons. On a juste envie de marquer, de pouvoir célébrer avec eux. C'est incroyable et c'est pour ça qu'on les remercie après tous les matches. C'est le minimum.

En quoi tu penses qu'ils vous rendent encore meilleur ?

Oui, forcément. Ils te galvanisent, même avant que le match commence. Tu as juste à écouter et te mettre dans ta bulle et tu sais pourquoi tu cours, tu sais pourquoi tu fais les efforts. C'est incroyable. Je n'ai pas de mots pour décrire ça. C'est-à-dire que quand j'ai marqué, j'ai eu une telle émotion que j'avais juste envie de partager ça avec eux.

Comment tu décris cette expérience en Europa League ? Qu'est ce qui t'as surpris aussi peut-être ?

Surpris ? Rien ne m'a surpris parce que j'ai regardé cette compétition et je sais à quel point les équipes sont performantes. C'est un plus de jouer les coupes d'Europe forcément, ce sont des choses qu'on a toujours voulu faire. Le gamin que j'étais regardait les matchs le mardi ou le jeudi soir. Et maintenant, y participer et pouvoir contribuer à cette belle épopée, c'est forcément magique. Sur les équipes, non, c'est pour aller jusqu'au bout. Maintenant, on va devoir jouer que des grosses équipes. Nous allons devoir passer par ça et on va essayer de donner le maximum.

Hugo Ekitiké, cet enroulé !

Ta relation sur le terrain avec Hugo Ekitiké. En quoi vous êtes à la fois complice et complémentaire ?

Hugo, c'est un attaquant de grande classe. C'est quelqu'un qui sent le football et qui sait faire la passe quand il faut. Ce que certains attaquants n'ont pas en priorité. C'est quelqu'un qui respecte le football, quand il doit tirer, il tire et quand il doit faire la passe, il fait la passe. C'est quelqu'un qui m'aide au quotidien et le fait qu'il m'ait fait marquer contre l'Ajax, c'est un symbole. C'est quelqu'un qui compte beaucoup pour moi et on est proche sur et en dehors du terrain. C'est parfait.

C'est quelque chose qui est assez naturel ? Tu as l'impression que vous vous connaissiez déjà ou il y a beaucoup de travail à l'entraînement ?

Je dirais les deux parce que quand tu joues avec quelqu'un qui parle le même football que toi, tu as l'impression que tu le connais déjà depuis un bon bout de temps, mais on a aussi beaucoup d'automatismes dû aux entraînements parce qu'on travaille des choses qu'on essaie de reproduire en match. Quand je rentre dans la surface, je sais qu'il va toujours faire le bon déplacement et je vais essayer de le servir. Je lui a fait une passe décisive contre l'Ajax donc je suis content pour lui.

Un petit mot sur Ansgar Knauff, un joueur talentueux de cette ligne offensive.

Ansgar a des qualités différentes de celles d'Hugo. Ansgar, il est très très important pour nous parce qu'offensivement et défensivement il contribue beaucoup, il court pour tout le monde, il est toujours à 100%. C'est un joueur extrêmement important pour nous et on est ravi de l'avoir. C'est différent avec lui parce qu'on est à l'opposé sur le terrain donc on a moins cette relation, mais quand il a le ballon et qu'il rentre dans la surface, je sais qu'il jette un coup d'œil aussi pour voir où je suis et vice-versa donc c'est pareil. Ansgar nous permet d'obtenir des bons résultats parce que, comme je vous l'ai dit, il ne compte pas ses efforts et il est toujours là à se sacrifier pour l'équipe. Donc on est ravi de l'avoir.

Comment tu te définirais ? C'est quoi le style Bahoya ?

Le style Bahoya je ne sais pas si il y en a un, mais moi je me définirais comme un ailier moderne qui aime rentrer sur son pied droit à l'intérieur et qui aime combiner quand il le faut et percuter quand c'est le cas aussi. J'aime le football qui procure des émotions, les dribbles, les belles passes, mais comme je l'ai dit je travaille tous les jours pour essayer d'être efficace parce que c'est le plus important dans le football. C'est bien beau de faire des différences mais si ça ne se conclut pas par un but ou une passe décisive, c'est toujours moins bien. Donc mon style, je le définirais comme cela.

En deux minutes, Ajax 1-2 Frankfurt

Plus jeune, tu avais des joueurs que tu admirais ?

Neymar, forcément parce que c'est une référence pour tout ailier gauche. C'est sûrement l'ailier le plus complet de l'histoire, il était tellement fort qu'il a inspiré presque toute ma génération. Et pour sortir un exemple aussi français je dirais Mbappé parce qu'il nous a tous fait rêver, on l'a vu grandir et évoluer toutes les années. Je dirais Mbappé parce que c'est un exemple de régularité.

Tu as eu la chance de les croiser ?

Mbappé oui, j'ai eu la chance de jouer contre lui en Ligue 1. Une défaite malheureusement mais très belle expérience parce qu'à 17 ans seulement, pouvoir partager le terrain avec des joueurs comme cela, c'est extraordinaire. On s'inspire au quotidien, les voir en vrai et voir ce qu'ils savent faire, c'est extraordinaire.

Une petite mention à ton papa, Camerounais, grand fan de Samuel Eto'o. Est-ce qu'il a eu un impact sur toi ?

Oui, parce que depuis petit, il y avait du foot à la télé, j'étais directement impliqué dans cela et voir le Barça et le grand Eto'o de l'époque, c'était très beau aussi. J'ai moins de souvenirs que de Neymar ou Mbappé mais j'ai eu l'occasion de regarder des vidéos sur YouTube et d'admirer tout son talent. C'est aussi un exemple mais moins récent pour moi.

Tu es né à Montfermeil dans le 93, dans cette région parisienne si riche en talent. Tu as une explication ?

Une explication, non. Franchement, c'est compliqué d'en trouver une. Je dirais juste qu'on a énormément de talent en France et que Paris est un gros vivier parce que les joueurs ont de la qualité et le savent. En France, on a quand même des bons centres de formation donc c'est plus facile pour sortir des bons joueurs. C'est la seule explication possible que j'ai parce que c'est vrai qu'on a tellement d'exemples de jeunes qui performent au haut niveau actuellement que c'est très bien pour le football français.

Si je te demande de me citer les joueurs issus de la région parisienne qui sont encore dans ces différentes compétitions européennes, tu penses à qui ?

Mathys Tel et [Wilson] Odobert que l'on va affronter face à Tottenham. Donc j'en ai déjà deux. À Frankfurt, on est beaucoup. À Frankfurt, il y a Junior [Dina Ebimbe], Niels [Nkounkou], qui sont deux de Paris? Elye Wahi. J'ai l'impression que je pourrais en citer deux dans chaque club tellement on est beaucoup, mais ce sont les premiers qui me viennent à l'esprit.

Tu as des habitudes pour préparer un grand match ?

Non, franchement, non. Moi, j'aime juste mettre ma musique et préparer mon match tranquillement parce que j'aime ce stress d'avant-match. Je fais tout pour le garder et qu'il me soit utile pour être encore plus performant. Donc, mettre ma musique, un bon échauffement et après on est parti pour faire un bon match.

C'est quoi le genre de bon son pour être dans les bonnes dispositions ?

Ça dépend du match. Ça dépend du match. Des fois, c'est plus du rap, des fois, c'est plus des sons ambiance. Ça dépend. Mais peu importe quel son, ça me met dans le match et j'essaye d'être le plus performant possible après.

C'était quoi face à l'Ajax ?

Avant l'Ajax, j'ai dû mettre un petit peu de Tiakola, un petit peu de Ninho et après, on a vu ce que ça a donné.