Interview, Alexandre Lacazette (Lyon) : « Nous n'aurions jamais imaginé revenir »

Au bout d'un come-back incroyable en Ligue 1 en 2023/24 (Lyon était relégable à la trêve), l'OL a scellé sa qualification pour la première phase de ligue de l'UEFA Europa League. Avec 22 buts inscrits dans cette compétition, Alexandre Lacazette fait figure de guide pour une équipe aux qualités indéniable qui entame sa campagne avec la réception de l'Olympiacos, détenteur de l'UEFA Conference League. Entretien avec le Général.

Alexandre Lacazette, vous voici de retour sur la scène européenne avec Lyon...
Oui, c'est la cerise sur le gâteau, car nous n'aurions jamais imaginé revenir. Mais nous avons fait une excellente deuxième moitié de saison, et le dernier match est venu avec une belle récompense.

Saison compliquée l'année dernière, avec un début de saison difficile et un final au sprint. Quel était votre rôle ?
Il faut savoir voir les choses de manière positive. Ce n'est pas toujours facile, surtout quand on perd match après match. L'année dernière, j'ai eu de la chance dans le sens où je savais que les choses allaient s'améliorer, c'est-à-dire que je croyais vraiment en ce que je disais moi-même. Et évidemment, croire en ce que l'on dit rend plus facile de convaincre ses coéquipiers.

Alexandre Lacazette

Nom : Alexandre Lacazette

Date et lieu de naissance : 28 mai 1991 à Lyon, France

Poste : attaquant (avant-centre)

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Clubs

- Olympique Lyonnais (OL) : formé au club, il a fait ses débuts professionnels en 2010. Après un passage en Angleterre, il est revenu à Lyon en 2022.
- Arsenal : entre 2017 et 2022, Lacazette a joué en Premier League anglaise, marquant plus de 50 buts pour le club londonien.

Palmarès 

- Meilleur buteur de Ligue 1 en 2014-2015 avec 27 buts.
- Champion d'Europe des moins de 19 ans de l'UEFA 2019
- Finaliste de l'Europa League 2018/19
- Finaliste des JO 2024
- 16 sélections et 3 buts en équipe de France A

Que pensez-vous de ce nouveau format de l'Europa League ?
C'est étrange. J'étais habitué à l'ancien format et je l'aimais bien. Maintenant, il faut donner une chance à ce nouveau format, mais oui, c'est assez étrange.

Et avec beaucoup d'adversaires...
Avec beaucoup d'adversaires, ce qui signifie beaucoup de matches aussi. Donc, c'est bien. Les matches sont étalés sur une plus longue période, ce qui est une bonne chose pour les joueurs. Mais j'aime jouer contre la même équipe deux fois et avoir l'opportunité de jouer dans leur stade. Cela vous permet de découvrir de nouveaux stades et ambiances. Nous allons quand même avoir l'opportunité de jouer dans de beaux stades.

Quel genre de capitaine êtes-vous ?
Je pense que vous devriez demander à mes coéquipiers, mais je pense être un capitaine très calme qui rit et essaie de mettre tout le monde en confiance. Cependant, quand je sens que quelque chose ne va pas, je n'hésite pas à m'exprimer. Cela dit, vous me voyez détendu maintenant, mais j'aime beaucoup me plaindre sur le terrain parce que je suis assez, peut-être pas perfectionniste, mais j'aime que les choses soient faites correctement et aient du sens. Donc, quand l'équipe ne va pas dans la bonne direction, j'essaie de remettre les choses en ordre.

Quelles sont les qualités d’un grand attaquant ? En dehors de la capacité à marquer des buts, évidemment.
Pour moi, un grand attaquant n'est pas seulement quelqu'un qui termine les actions et marque des buts, mais aussi quelqu'un qui peut se connecter avec ses coéquipiers. Même s'il ne marque pas pendant plusieurs matches, il contribue en effectuant ce qu'on appelle des fausses pistes pour créer de l'espace. Il peut lire le jeu et s'adapter aux joueurs autour de lui.

Comment travaillez-vous ces fameuses fausses pistes ?
Je ne dirais pas que je les pratique tous les jours, mais il s'agit bien de développer des habitudes. Cela repose sur l'entente aves ses coéquipiers, comme je l'ai déjà mentionné. Si vous jouez avec quelqu'un qui n'a pas tendance à faire des courses derrière la défense, vous pourriez prendre cette responsabilité vous-même. C'est vraiment une question d'adapter votre jeu pour compléter les qualités des autres et aider l'équipe à marquer.

Que reste-t-il aujourd'hui du jeu de votre enfance?J'avais deux terrains de foot à cinq chez moi, mais je jouais surtout sur un. J'y jouais presque tous les jours, surtout les week-ends avec mes frères plus âgés, qui étaient plus vieux et plus forts. Et pour pouvoir jouer avec eux, je devais être techniquement habile. Donc oui, c'est aussi grâce à la confiance que j'ai acquise à cette époque, parce que vous vous amusez et développez vos qualités, d'une certaine manière. Oui, vous apprenez beaucoup dans ces situations.

Qu'est-ce qui fait de vous un grand attaquant aujourd'hui, Alex ?
Je pense que c'est ma capacité à lire le jeu et à bien comprendre les situations. Je suis aussi différent des autres dans le sens où j'aime jouer en lien avec mes coéquipiers. Pour moi, c'est toujours l'équipe d'abord. Évidemment, j'aime marquer et me rendre utile pour l'équipe, mais gagner un match... Récemment, nous avons gagné 4-3. Je n'ai pas marqué, mais je me suis senti utile pour l'équipe, donc je suis content du résultat et de la performance.

Savez-vous qui détient le record du plus grand nombre de buts marqués en (UEFA) Europa League ? Vous avez joué avec lui.
(Pierre-Emerick) Aubameyang.

Combien en a-t-il marqué ?
Oh, j'ai vu le nombre récemment... Environ 30, non ? 36 ?

Non, 31.
Ah, j'hésitais avec 31.

Et vous, combien en avez-vous marqué jusqu'à présent ?
Environ 20 ?

22. Ce qui vous place septième (dans le classement des meilleurs buteurs de l'histoire de l'Europa League). Ce n’est pas mal !
Pas mal !

Est-ce un objectif pour vous (de rattraper Aubameyang) ?
Pour l'instant, ce n'est pas un objectif, mais si nous allons loin dans la compétition et que je me rapproche de ce nombre, cela deviendra un objectif.

Revenir à Lyon, c'était un choix évident pour vous, Alex ?
C'était toujours dans un coin de ma tête. Je ne savais pas si ce serait directement après Arsenal ou plus tard dans ma carrière. Mais l'opportunité s'est présentée où j'aurais un rôle important, et je me sentais prêt à assumer cette responsabilité. Par conséquent, cela est devenu un choix évident à la fin, oui.

Je suppose que vous connaissez votre surnom – Le Général. Général et capitaine en plus – ça fait beaucoup de galons !
C'est vrai !