Ligue Europa, Pierre-Emerick Aubameyang (Marseille): «Des matches dingues»
vendredi 5 avril 2024
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Dans son interview exclusive pour UEFA.com, Pierre-Emerick Aubameyang revient sur le parcours de l'OM qui vise une place dans le dernier carré de l'UEFA Europa League.
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Flamboyant, spectaculaire et extrêmement efficace, Pierre-Emerick Aubameyang apporte son expérience et sa fougue à l'UEFA Europa League et à l'OM. Cette saison, il est devenu le meilleur buteur de l'histoire de la compétition avec 33 buts.
Alors que son équipe affronte Benfica en quarts de finale, le joueur de 34 ans n'a pas l'intention de se calmer et espère continuer à faire trembler les filets d'une équipe revigorée depuis l'arrivée de l'entraîneur Jean-Louis Gasset.
Comment tu décrirais déjà le parcours de l'OM cette saison en Ligue Europa ?
C'est simple. Parcours de guerrier. Je pense que pas beaucoup de gens nous donnaient sortant de la poule, déjà, pour commencer. On va commencer par le début. Quand on a vu la poule, on s'est dit que ce serait rude. Mais c'est ça qu'on aime dans le sport, des gros matches, d'autant plus au Vélodrome. On savait qu'il allait y avoir une ambiance de fou. Dès qu'on a vu la poule, on s'est dit: «Il va y avoir du taf». On l'a fait parce qu'on a réussi à passer ces poules avec des matches dingues. Mais c'est ce qui fait le charme de la Coupe d'Europe, et notamment encore plus ici à Marseille.
Si tu devais retenir un match ou un moment...
Je vais prendre les matches face à l'Ajax, les deux, que ce soit à l'extérieur comme à domicile. À l'extérieur, on arrive à faire un résultat là-bas, faire un match nul dans un match fou, on commence le match, on est dans une période où c'est compliqué avec tout ce qui se passe autour du club. Et malgré ça, on arrive à faire 3-3 là-bas, face à une belle équipe de l'Ajax qui joue bien au foot qui nous met tout de suite la pression en marquant deux buts d'entrée de jeu. Et ça a été une bonne secousse, mais on a super bien répondu. L'équipe s'est serré les coudes. On a tous tiré dans le même sens et on a réussi à obtenir ce résultat. Et ici, même chose, on fait un très gros match et l'ambiance est à son comble. Et puis voilà, c'était un grand soir de Coupe d'Europe et on gagne à la dernière minute. C'était magnifique.
À Marseille, on vous la fait sentir un peu tous les jours, cette tradition européenne...
Oui, bien sûr. De toute façon, tout le monde le sait, «À jamais les premiers». C'est une Coupe d'Europe aussi, l'Europa League. Donc forcément, tu le sens quand tu arrives sur le terrain, tu sens que l'ambiance, elle est là et tout le monde répond présent et tu sens que les gens n'attendent que ça. C'est une saveur particulière et on l'apprécie.
À Villarreal, on t'a vu aussi passeur providentiel. Est-ce que tu ne serais pas un peu comme le bon vin ? Les années passent et ne t'atteignent pas.
Je me sens très bien physiquement et aussi mentalement, parce que c'est beaucoup dans la tête. Je me sens super bien. J'ai des coéquipiers qui sont top, qui ne font pas sentir que tu prends de l'âge. Au contraire, on est toujours dans le bon délire, on va dire.
Qu'est-ce que Jean-Louis Gasset a apporté très récemment ?
Je vais dire tout simplement de la sérénité. Pour commencer, c'est le mot clé, je pense. Parce qu'arriver dans un contexte tel que celui-là, ce n'est pas facile. Mais arriver avec beaucoup de sérénité et beaucoup d'expérience. Je pense que c'est ce dont on avait besoin. Et après, le rapport que j'ai avec lui, il n'y a même pas besoin de mots, en fait. Il m'a compris tout de suite. Il m'a mis à l'aise tout de suite, sans même avoir besoin de parler. Il m'a mis au poste que j'aime le plus. Avoir un peu de liberté en jouant attaquant, mais être un peu sur ce côté gauche où j'ai eu l'habitude de jouer souvent. Juste ça, ça fait la différence. Mais encore une fois, il a apporté de la sérénité à tout le groupe parce que lui aussi, je pense qu'il venait de vivre une expérience, j'imagine, un petit peu compliquée avec la Côte d'Ivoire. Il est arrivé très serein et ça, ça nous a fait énormément de bien. On est passé par des matches avec beaucoup de simplicité, avec un peu plus de jeu direct.
Benfica, comment vois-tu ce quart ?
Il faut aussi penser au championnat parce qu'on a un rôle à jouer encore. La saison, il reste sept matches, mais, forcément, dans un coin de la tête, inconsciemment, on sait que l'Europe arrive à grands pas. Et puis voilà, l'Europe, c'est l'Europe.
Si je te dis 33, ça t'évoque quoi ?
Je ne sais pas... C'est le nombre de buts marqués en Europa.
Ça te fait quoi ce record ?
Ça donne beaucoup de fierté. Très fier, j'en parlais tout à l'heure avec un coéquipier. Quand j'étais gosse, je me souviens jouant dans mon salon avec mon meilleur ami. J'étais petit, je faisais les supporters et les commentateurs, les deux à la fois. Quand on était petits, on s'inventait des tas de scénarios, que ça soit des matches de Coupe d'Europe, des matches de championnat. Donc, arriver à faire ça, ça reste franchement, une fierté incroyable.
On va tout faire pour que ça perdure. On va essayer d'en mettre encore quelques-uns. Franchement, c'est top. C'est vraiment une fierté parce que quand tu commences ta carrière, tu ne t'attends pas forcément à accomplir de telles choses. Surtout que ce n'est pas tous les ans que tu joues l'Europa League. Donc, c'est vraiment une belle histoire.
Tes parents disent que petit tu étais très rapide. Tu aurais pu envisager autre chose que le foot et peut-être une carrière d'athlète, faire du 100 mètres, non ?
C'est beaucoup ce qu'on m'a dit. J'étais très doué dans tous les sports en général. À l'école, j'étais très doué. Mais pour moi, c'était le football, il n'y avait rien d'autre. Je n'avais rien d'autre dans la tête. C'était ça ou rien.
Tu as connu une finale européenne avec Arsenal. Imaginons Marseille est en finale de la Ligue Europa. Est-ce que tu échangerais tes 33 buts contre le but de la victoire en finale ?
Sincèrement, oui. Je pense que j'échangerais ce but vainqueur en finale de Coupe d'Europe contre ces 33 buts. Pourquoi ? Parce que c'est quelque chose qui resterait dans l'histoire. Encore plus ici, je pense. Ça pourrait être extraordinaire. Forcément, je les échange. Gagner un trophée collectif, je pense que c'est encore plus beau, plus beau qu'une victoire individuelle même.