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Exclu. Benjamin Bourigeaud (Stade Rennais) : « (L'Europa League), de la visibilité pour nous et nos supporters »

Le nouveau capitaine du Stade Rennais Benjamin Bourigeaud évoque avec UEFA.com ce brassard, sa relation avec Enzo Le Fée et les ambitions du club breton en Europa League.

Benjamin Bourigeaud fête un but en Ligue 1 cette saison
Benjamin Bourigeaud fête un but en Ligue 1 cette saison AFP via Getty Images

Benjamin Bourigeaud, 29 ans, entame une septième saison sous les couleurs Stade Rennais, avec lequel il a déjà joué 36 matches européens entre 2018 et 2023. De son nouveau rôle de capitaine à David Beckham, une de ses sources d'inspiration pour ses coups de pieds arrêtés, l'ancien milieu de terrain du RC Lens évoque de nombreux sujets en notre compagnie.

UEFA.com : Benjamin, tu es promu capitaine du Stade Rennais, qu'est-ce que cela signifie pour toi ? 
Benjamin Bourigeaud : il y a plusieurs, plusieurs façons d'être leader de son équipe. Je pense que moi je suis plus dans le leadership un peu technique. Forcément, j'ai développé un peu plus de confiance et d'expérience que le premier jour où je suis arrivé. J'ai beaucoup plus de facilité aujourd'hui de pouvoir parler et de pouvoir donner mon avis sur les différentes situations. Et aussi je ressens la pleine confiance du club et aussi du coach. Donc pouvoir être son relais principal sur le terrain, en tout cas son premier relais, je prends ce rôle très à cœur et j'y prends beaucoup de plaisir.

As-tu des références de grand capitaine ?
Moi, j'ai bien aimé, enfin, au-delà du Stade Rennais, j'ai bien aimé le capitanat de Thiago Silva, même si c'est un poste différent. La façon dont il a mené ses équipes, son leadership, le charisme qu'il dégage aussi a fait qu'il m'a impressionné d'autant plus en ayant joué contre lui. Donc c'est quelque chose qui m'a qui ne m'a pas choqué à première vue, mais c'est quelque chose qu'il dégage, lui, de façon personnelle. Et forcément, j'apprends aussi un peu de tout le monde au sein du club. J'ai connu mon premier capitaine au Stade Rennais, c'était Romain Danzé, donc forcément, pour apprendre les valeurs du club, c'est important, et pour pouvoir les défendre au maximum. En tant que capitaine, pour pouvoir générer ça au sein de ce groupe, c'était important de connaître les vraies valeurs de ce club. Et voilà. Moi, comme je l'ai dit, je vais me répéter, mais je prends beaucoup de plaisir à le faire.

Thiago Silva, un modèle pour Benjamin Bourigeaud
Thiago Silva, un modèle pour Benjamin BourigeaudAFP via Getty Images

C'est un vrai rôle dans lequel tu as quelque chose à dire...
Ouais, exactement. Mais comme je l'ai dit, avec un peu plus d'expérience aussi (ça aide). J'étais quelqu'un de très timide à la base, qui osait pas forcément parler devant les gens, mais je pense que j'ai pris confiance aussi en mes qualités, en mon football. J'ai pris confiance aussi au sein du groupe, au sein du club. Donc forcément aussi quand t'as le retour du club et du coach, c'est beaucoup plus facile pour moi de pouvoir m'exprimer. Et je le prends à cœur parce que j'ai envie de mener mon équipe vers le maximum, de défendre les couleurs du club corps et âme, peu importe les équipes que l'on aura en face.

Et forcément, il y a des parfois des manques ou certains défauts que l'on peut avoir tout au long d'une saison ou tout au long d'un match. On devra justement essayer de les gommer. Donc on essaye justement d'analyser aussi la situation, parce qu'à chaud, c'est parfois pas simple. Mais voilà, il faut savoir aussi prendre le recul sur la situation.

Le calendrier de Rennes en Europa League

Jeudi 21 septembre : Rennes - Maccabi Haifa (18h45)
Jeudi 5 octobre :
Villarreal - Rennes (21 heures)
Jeudi 26 octobre :
Panathinaikos - Rennes (21 heures)
Jeudi 9 novembre :
Rennes - Panathinaikos (18h45)
Jeudi 30 novembre :
Maccabi Haifa - Rennes (18h45)
Jeudi 14 décembre :
Rennes - Villarreal (18h45)

Tu démarres ta septième saison. Comment as-tu vu évoluer ce club, et comment as-tu évolué d'un point de vue personnel ? 
C'est vrai que quand j'ai signé au Stade Rennais, j'ai signé dans le but de me dire que j'avais une chance d'évoluer en tant qu'homme et en tant que footballeur au sein de ce club, parce que c'est un club qui avait toujours pour habitude de jouer la première partie de classement, le top dix. Donc je me suis dit en termes de stabilité, ça peut être bien pour moi, pour pouvoir continuer à progresser puisque je venais d'un club qui évoluait en Ligue 2 (Lens), et je pense qu'à ce moment-là, j'avais besoin de passer un cap supplémentaire. Donc j'ai pris le temps, j'ai pris la réflexion nécessaire pour pouvoir franchir le cap que je devais franchir et je pense que j'ai fait le bon choix puisque aujourd'hui, six ans après, il y a eu une évolution de ma part, mais aussi du club, ce qui explique aussi peut être cette longévité entre le club et moi.

Je ne dirais pas que je suis arrivé sur la pointe des pieds, parce que j'étais sûr de ce que je voulais faire avec ce club. Mais forcément, il y a eu des échéances qui sont arrivées plus vite que prévu, notamment la Coupe d'Europe et ce trophée en Coupe de France qui m'ont fait grandir, qui ont fait grandir le club aussi. Donc forcément, on a connu une évolution un peu similaire, et je me retrouve pleinement dans ce club parce qu'on se rend compte aujourd'hui que le Stade Rennais est un club très familial. Je viens d'un club comme ça justement, donc c'est beaucoup plus facile pour moi.

Rennes, superbes buts en Europa League

C'est vrai qu'il y a des points communs avec Lens...
Oui, c'est ça. C'est un club qui a énormément de grandes choses, qui a un passé aussi douloureux. Ce qui a fait aussi l'histoire de ce club et ce qui a fait grandir aussi ce club. Il y a eu un passage aussi d'Olivier Létang, pour le citer, qui a changé un peu la mentalité du club et de son entourage. Parce que forcément, après avoir vécu beaucoup de désillusions, on s'attend toujours à voir le Stade Rennais perdre. Ça devient une habitude, gagner ou perdre, il n'y a pas forcément de différence entre la gagne et la défaite. Donc cette mentalité a changé au fur et à mesure du temps. Et aujourd'hui, on se rend compte que le club a beaucoup de qualités pour faire de grandes choses. Et comme je l'ai dit, on n'oubliera pas justement tout ce qui a été fait auparavant. Parce que l'histoire du club n'est pas aussi simple que ce que l'on croit. Mais aujourd'hui, voir le Stade Rennais à ce niveau-là, c'est tout simplement incroyable.

Et justement, faire partie de cette aventure, pour moi, c'est juste magnifique. C'est une histoire que j'écris depuis six ans et demi, j'entame ma septième saison et je suis toujours aussi fier de défendre les couleurs du Stade Rennais.

Tu fais partie des « Killers », des bons tireurs de coups francs de la Ligue 1. Peux-tu nous raconter comment tu travailles cela?
« Killer », ouais... Non, parce que je pense que je peux aussi faire mieux. Je pense que je peux être beaucoup plus décisif sur les coups franc direct notamment. J'ai adoré faire ça tout de suite étant petit, j'ai adoré tirer les coups francs, tirer les corners. C'est une des choses que j'ai développées depuis tout petit. Donc forcément, quand je suis rentré au centre de formation du RC Lens, avoir une structure professionnelle qui me permet aussi de pouvoir travailler ça de façon spécifique, ça a été pour moi une chance parce que j'ai pu aussi développer cette qualité. En étant au centre, on regarde beaucoup les vidéos de certains joueurs.

J'ai beaucoup aimé la qualité de frappe et la qualité de passe de David Beckham, par exemple. Donc forcément on s'en inspire même s'il est à des années-lumières de ce que je fais, mais j'essaye en tout cas de travailler ça le mieux possible pour être le plus performant possible, pour moi et pour mon équipe. Je travaille avant tout pour mon équipe. Et en plus de ça, quand il y a des matches un peu plus compliqués, ça peut aussi se débloquer sur ce genre de phases. Donc c'est une phase qui est importante. C'est peut-être des détails, mais des détails qui sont importants pour gagner des matches. Donc, je les travaille au quotidien à l'entraînement. C'est un geste répétitif, tout simplement.

Bruno Génésio et Benjamin Bourigeaud au travail en 2022
Bruno Génésio et Benjamin Bourigeaud au travail en 2022AFP via Getty Images

C'est quoi la patte, la touche Bruno Génésio (l'entraîneur de Rennes) ?
Si j'ai envie de retenir une chose de ce que le coach peut développer, c'est avant tout la relation humaine qu'il peut avoir avec ses joueurs et son groupe. Je pense que pour travailler de façon sereine et avoir des échanges plutôt naturels, c'est bien de pouvoir échanger peu importe la situation, qu'on soit d'accord ou pas. Donc sur le plan humain, il est très proche de nous, mais par contre il a aussi une certaine exigence, ce qui est très important pour atteindre le haut niveau. Il peut avoir des expressions fortes par moment, on sait que sur le banc il peut être parfois très agressif, très nerveux, mais c'est l'exigence du très haut niveau. Aujourd'hui, il arrive à faire passer ce message-là, qu'il peut être parfois « chiant », mais que ça va nous permettre justement d'être encore plus performants. C'est surtout des détails, mais c'est vraiment important pour la suite et surtout pour les matches de très haut niveau.

On a pu le voir sur les matches européens, qui nous ont causé un peu de tort. Mais, comme je l'ai dit, le Stade Rennais grandit et on espère en tout cas par la suite amener le club encore plus haut, parce que c'est ce qu'on veut en tant que joueur, en tant que membre du staff et en tant que club également.

 Enzo Le Fée (FC Lorient)  face à Benjamin Bourigeaud (Stade Rennais FC) lors d'un match de Ligue 1 2022/2023
Enzo Le Fée (FC Lorient) face à Benjamin Bourigeaud (Stade Rennais FC) lors d'un match de Ligue 1 2022/2023 AFP via Getty Images

Peux-tu nous parler de cette relation sur le terrain que tu as avec Enzo (Le Fée), vous êtes deux joueurs créatifs...
Je ne le connaissais pas personnellement. Après, je le connaissais quand même, par le fait d'avoir joué contre lui. Donc je connais toutes ses qualités. Je connais la qualité qu'il a avec et sans ballon. Mais voilà, quand on a su qu'il allait sûrement arriver, il y a des questions qui se sont posées auprès des joueurs qui le côtoyaient, notamment en sélection. Donc on a tout de suite su qu'il était parfait pour nous et qu'il allait se fondre dans la masse. J'ai appris à le connaître et je ne suis pas surpris par l'homme qu'il est. C'est quelqu'un qui est jeune mais qui dégage une maturité affolante, une tranquillité avec le ballon qui peut parfois me faire croire qu'il a beaucoup d'expérience. Mais voilà, c'est que du bonheur en tout cas d'évoluer avec ce genre de joueur. Parce que comme on dit, il pue le football. Évoluer avec ce genre de joueur, c'est que du kif.

Rennes face à Arsenal en 2019

J'aimerais que tu nous parles de ton premier but européen, contre Arsenal, le 7 mars 2019...
Oui, forcément, le premier but européen, ça reste toujours un moment particulier, un moment que je n'oublierai jamais. En plus, c'était ici-même, dans ce stade, avec une ambiance extraordinaire. Je me souviens même que le stade était à la limite de l'explosion tellement c'était incroyable. C'était contre Arsenal, donc pas n'importe quelle équipe non plus, un club qui a un grand vécu aussi sur la scène européenne. Et pas n'importe quel but non plus, j'ai envie de dire. Jamais je n'aurais imaginé marquer mon premier but de cette façon.

C'était une action instinctive. C'est dans un premier temps un coup de pied arrêté, comme j'ai dit, je devais m'améliorer sur cette phase-là. Dans un premier temps, je tire dans le mur, elle me revient puis, de façon instinctive, je tire et elle se loge dans la lucarne. J'en ai encore des frissons aujourd'hui parce que ça a été un moment marquant de mon début de carrière à Rennes. Ce sont des souvenirs aussi qui restent gravés pour moi et pour les supporters parce que ça a été un moment clé, voire marquant du club sur la scène européenne.

En parlant de Ligue Europa, vous voulez aller jusqu'où ?
C'est difficile de « sentir » une saison, parce que toutes les saisons sont différentes. Forcément, on vise toujours plus, on ambitionne toujours d'aller plus haut, toujours plus loin. Mais pour avoir vécu 2018/19, on fait un parcours en Coupe d'Europe où on avait l'impression qu'on pouvait toujours franchir les étapes les unes après les autres. Et puis il y a eu ce match retour à Arsenal qui nous a stoppés net dans ce qu'on souhaitait faire. Donc forcément, on a toujours envie de regoûter à ce genre d'événement, à ce genre d'ambiance. Ce sont des ambiances qui sont particulières, surtout en Coupe d'Europe. Il y a un engouement qui est créé autour de ça. Dans un premier temps, j'ai envie de choisir la facilité en disant qu'on va tout faire pour sortir des poules.

Mais forcément, on ne se fixe pas de limite, parce qu'aujourd'hui on a vu que le Stade Rennais était capable de beaucoup de choses. Mais voilà, il faut se servir de l'expérience vécue aussi auparavant, notamment les échéances couperet où on n'a pas su justement passer au stade suivant. Comme je l'ai dit, je donnerai tout pour que mon équipe puisse défendre ses couleurs.