Exclu. Moussa Diaby avant Roma - Leverkusen en UEFA Europa League : « Nous méritons d'être ici »
mercredi 10 mai 2023
Résumé de l'article
L'ailier du Bayer Leverkusen, Moussa Diaby se livre en exclusivité sur UEFA.com à l'approche de la demi-finale aller face à la Roma.
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Moussa Diaby a joué un rôle clé dans la qualification du Bayer Leverkusen pour les demi-finales de l'UEFA Europa League cette saison. L'ailier français a inscrit trois buts et délivré deux passes décisives en six apparitions dans la compétition jusqu'à présent, et il espère augmenter ses statistiques lorsque son équipe affrontera l'AS Rome dans le dernier carré.
Avant le coup d'envoi de la demi-finale, Diaby a parlé à UEFA.com de la campagne de l'équipe jusqu'à présent, de l'influence de Xabi Alonso et de son parcours jusqu'à Leverkusen.
UEFA.com : À quel type de double confrontation vous attendez-vous face à la Roma ?
Moussa Diaby : Je pense que ce sera un grand match contre la Roma. Il s'agit, quoi qu'il arrive, d'un match de demi-finale en vue d'une qualification pour la finale. Les deux équipes vont se battre pour gagner et nous savons comment les équipes italiennes jouent. Toutes les compétitions européennes comptent encore une ou deux équipes italiennes engagées, ce qui prouve que leur championnat est très fort et possède de grandes équipes. Je m'attends à un grand match parce que nous connaissons la Roma, nous connaissons son entraîneur et nous connaissons aussi ses supporters. Leurs supporters sont très enthousiastes.
Je pense que nous aurons aussi besoin de nos supporters. Nous aurons besoin de leur soutien et de leur motivation pour jouer deux grands matches afin d'atteindre la finale pour eux.
Êtes-vous surpris de vous retrouver dans le dernier carré de l'Europa League ?
Je ne dirais pas que je suis surpris, non, et il en va de même pour mes coéquipiers. Nous savons que nous méritons d'être ici et nous avons réussi à élever notre niveau de jeu quand il le fallait. Certes, nous avons été relégués de la Ligue des champions à la Ligue Europa, mais je pense que si nous avions démarré la Ligue des champions comme nous l'avons fait après la trêve hivernale, nous aurions pu aller un peu plus loin dans cette compétition. Mais le passé est le passé et nous sommes en Europa League. Atteindre les demi-finales n'est pas une mince affaire, car cela faisait longtemps que le club n'avait pas atteint le dernier carré d'une compétition européenne. Nous méritons d'être là et nous ferons tout pour atteindre la finale.
Dans votre parcours jusqu'en demi-finale de l'Europa League, un moment marquant ?
Je pense que l'un des facteurs décisifs a été notre capacité à commencer les matches en force et à marquer tôt. C'est ce que nous avons bien fait en Ligue Europa, non seulement nous avons réussi à marquer tôt dans quelques matches, mais nous avons aussi marqué beaucoup de buts en général. Bien sûr, nous ne serions pas en demi-finale si nous n'avions pas éliminé Monaco après avoir remporté la séance de tirs au but...
C'était un match difficile contre une équipe de qualité, mais nous avons réussi à nous qualifier et c'est là que j'ai réalisé pour la première fois à quel point tous les membres de l'équipe étaient confiants et déterminés à réaliser quelque chose de grand ensemble.
Depuis ce match contre Monaco, nous n'avons plus perdu. Cela montre à quel point ce résultat a donné confiance à toute l'équipe et je pense que nous pouvons vraiment terminer la saison en beauté si nous sommes capables de continuer sur notre lancée. Je ne peux que demander à l'équipe de continuer dans cette direction.
Il y a un autre Français qui brille en ce moment chez vous, Amine Adli...
Oui, tout à fait. Nous savons tous qu'Amine (Adli) est un excellent joueur. lls ont l’EURO U21 qui arrive cet été et j'espère qu'ils iront jusqu'au bout parce que je sais qu'ils en sont capables. Je pense qu'Amine va être un joueur clé pour nous parce qu'à chaque fois qu'il est sur le terrain ici, il apporte quelque chose de spécial au match, et il fait la même chose pour la France.
Je crois vraiment que cet EURO sera important pour lui. En participant à un tournoi si important, il reviendra au club avec plus de confiance en lui et en ayant grandi en tant que joueur. Lors du tournoi, nous verrons le même Amine qu'à Leverkusen. J'ai parlé un peu avec lui et je sais qu'il veut bien finir la saison et que l'EURO est très important pour lui. Il va pouvoir démontrer ses qualités et continuer à performer comme il le fait en club.
Votre présence a été importante pour son adaptation au club et au pays…
Oui en effet. Quand il est arrivé ici, je l'ai beaucoup aidé parce que nous parlons la même langue et que je le connaissais un peu du championnat français. Maintenant, on est de très bons amis.
Votre entraîneur (Xabi Alonso) a aussi apporté pas mal à l'équipe. Quel regard porte-t-il sur vous ?
Il sait que je suis ici depuis quatre ans, que je connais bien mes coéquipiers et que j'ai l'habitude de jouer dans le championnat allemand. Il veut donc que je m'implique davantage pour tirer l'équipe dans la bonne direction.
Le coach veut surtout que je contribue à l'équipe, que je montre que je suis un joueur important et que je suis capable de tirer l'équipe dans la bonne direction en jouant bien, en marquant des buts et en donnant des passes décisives ; si mes coéquipiers me voient faire cela, ils voudront faire de même. C'est pourquoi cette équipe est si cohérente, tout le monde ici a le même état d'esprit : un état d'esprit basé sur la victoire.
La première partie de saison a pourtant été difficile non ?
On sait que la première partie de saison, ce n’était vraiment les résultats qu’on voulait. Les choses ne se passaient pas très bien. Ce n’était vraiment pas un problème de coach. Je pense que c'était plus un problème de stabilité dans la tête des joueurs de tout le groupe.
Cela étant, on a eu un nouveau coach, Xabi Alonso, que vous connaissez bien. Ça a été un grand joueur. Il a joué dans des grands clubs, donc il est venu ici. La première chose qu'il a fait, c'était de changer la mentalité, d'oublier ce qui s'était passé avant qu'il arrive. C'est comme si on entamait une nouvelle saison. Il est arrivé ici, il a apporté son expérience, les choses qu'il a vécues. C'est ce qu'il essaie de nous apprendre au quotidien. Pour l'instant, ça lui réussit bien et on espère que ça va continuer comme ça parce qu’on est très contents. L'équipe tourne bien, on enchaîne les bonnes performances. Et comme il l'a dit, c'est pour ça qu’aujourd’hui, on est remonté au classement et qu'on est aujourd'hui en demi-finale de Europe League.
Votre effectif est très jeune, cela peut-être expliquer ces performances fluctuantes ?
Oui, c'est sûr que nous, on a une équipe très jeune. Cela étant, je pense que pour moi, c'est une équipe jeune, mais avec, comme je l'ai dit avant, beaucoup de maturité, parce que les joueurs qui sont ici, on sait ce qu'on veut faire et on sait ce qu'on ne doit pas faire aussi. Il y a quelques joueurs plus âgés dans l'équipe aussi.
À certains moments, vous savez, quand on est jeune, il y a certains moments où il faut recadrer les choses, les dire. Et je pense que les plus anciens, ils sont là pour ça. Après moi, au niveau de mon expérience, je ne suis pas quelqu'un qui va recadrer quelqu'un s'il fait une bêtise ou quoi en dehors. Je suis plus le genre de personne qui va montrer de la présence mais sur le terrain, en apportant beaucoup à l'équipe, en aidant beaucoup l'équipe aussi à aller de l'avant et aussi de remotiver les troupes quand ça ne va pas. Je pense que je suis plus ce genre de personne, je prends des initiatives dans le terrain, au dehors c’est différent.
Vous avez abordé le monde pro au Paris Saint-Germain (2013-2017). Quels souvenirs en gardez-vous ?
Lorsque j'ai rejoint l'académie du Paris Saint-Germain, c'était la première fois que je quittais ma maison pour aller vivre en centre-ville.
Faire partie de l'académie du PSG a été une expérience incroyable pour moi. C'est là que j'ai vraiment appris le football et que j'ai commencé à expérimenter des matches de haut niveau.
Cela n'a pas toujours été facile, mais il y a eu plus de moments positifs que négatifs. Une fois que vous avez rejoint une académie professionnelle, vous savez que votre objectif doit être d'atteindre le plus haut niveau possible.
Avec les années, il est arrivé que certains joueurs évoluent et progressent plus vite que moi. Mais dans ces moments-là, il faut être patient et continuer à travailler, et si vous y arrivez, si tout se passe comme prévu, vous pouvez avoir la chance de signer votre premier contrat professionnel. C'est exactement ce qui s'est passé pour moi.
Vous étiez motivé au PSG en vous disant « Je peux être comme eux » ou plutôt un sentiment de frustration, en pensant que ce serait trop difficile d’intégrer une telle équipe ?
Toujours motivé. Lorsque j'ai rejoint le Paris Saint-Germain, je connaissais toutes les stars qui y avaient joué. On avait l'habitude de les voir souvent au centre de formation puisque les centres de formation des jeunes et des professionnels étaient très proches. Nous les voyions donc souvent, que ce soit le matin ou l'après-midi. C'était vraiment un facteur de motivation pour moi. Je n'ai jamais pensé que je ne réussirais jamais dans ce club même si j’avais conscience de la qualité de l’effectif.
Mais vous avez réussi…
Je voulais vraiment être comme eux un jour, et cela représentait une énorme source de motivation pour moi. C'est ce qui m'a permis de signer comme joueur professionnel au PSG et d'intégrer progressivement l'équipe première.
Une fois en équipe première du PSG, pourquoi un départ ?
C'était une étape compliquée mais nécessaire pour ma carrière. J’avais déjà dû quitter le PSG pour jouer en Italie pendant six mois. Cela a été un grand changement pour moi de quitter Paris et d'arriver en Italie à l'âge de 17 ou 18 ans donc j'avais déjà vécu cette situation quand je suis arrivé ici, donc ce n'était pas si difficile à gérer.
Pourquoi Leverkusen ?
C'est vraiment le projet qui m’a séduit, c’était la meilleure équipe et le meilleur championnat pour moi, celle qui me conviendrait le mieux et qui me permettrait de mettre en valeur mes compétences. Leverkusen m'offrait tout cela.
Vous avez été toujours très rapide. Est-ce que c'est quelque chose que vous avez développé ?
Non, non. Je pense que ma rapidité, je l'ai eue naturellement. Et après, au fur et à mesure des années, quand on joue des matches de haut niveau, j'ai essayé de m’améliorer parce que je savais que c'était un de mes points forts. Il fallait que je m'appuie sur ça pour pouvoir montrer de quoi je suis capable et exploiter au mieux mes qualités. C'est quelque chose qu'il faut développer.
C'est inné, mais après, il faut savoir bien le travailler pour s'en servir et pouvoir en faire une arme. C'est une vraie arme dans le foot à tous les niveaux, mais sans toucher le ballon, sans vision du jeu, ça ne sert à pas grand-chose. Ça serait mieux d'être un athlète plutôt qu'un footballeur, si vous n'êtes que rapide.
Différences entre le jeune Diaby du PSG et le Diaby actuel, international avec l'équipe de France
Je pense qu'il n'y a pas de différence. C'est la maturité qui change tout. Parce qu' en arrivant jeune au Paris Saint-Germain, on est un peu foufou, je vais dire. On ne connaît pas vraiment le monde professionnel. C'est vraiment des choses sérieuses où il faut vraiment être droit, savoir ce qu'il faut faire au bon moment. Mais c'est vraiment dans ces catégories de jeunes-là que vraiment on commence à apprendre ces choses-là, qui vont nous permettre d'un jour jouer au haut niveau. Je pense que le fait d'intégrer un centre de formation avant de passer au monde professionnel aide beaucoup, parce que tout ce qu'on nous apprend là-bas, c'est à reproduire aussi au plus haut niveau, mais avec une meilleure qualité et plus d'exigence.