Exclu. Nabil Fekir : « Heureux de retrouver l'Europe »
mercredi 15 septembre 2021
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En « électron libre » du Betis, Nabil Fekir se délecte de renouer, jeudi, avec le football européen. Son interview exclusive.
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Vous aviez un peu perdu de vue Nabil Fekir depuis sa dernière sélection avec la France, le 8 septembre 2020 (victoire 4-2 en Nations League contre la Croatie à Saint-Denis) ? Ce n'est pas le cas des fans du Betis. Avec l'apport de l'ancien Lyonnais (5 buts, 5 passes décisive en Liga), qui les a rejoints en juillet 2019, les Andalous se sont qualifiés pour l'Europa League en terminant à la sixième place de la Liga. Jeudi, en ouverture du Groupe G, qui compte aussi Ferencváros et Leverkusen, ils reçoivent le Celtic Glasgow.
UEFA.com : Savez-vous où se déroulera la finale de la Ligue Europa cette année ?
Nabil Fekir : Non.
Ce sera, je crois, à un kilomètre d'ici, à Séville, dans le stade voisin.
Oh, c'est encore à Séville cette année ? Je crois que la finale de la Ligue des Champions était à Séville l'année dernière, non ?
C'est au tour de la finale de l'Europa League...
Génial.
Cela vous donne-t-il des idées ?
Ce serait top si nous pouvions y arriver. Le chemin est encore long, il y a beaucoup de matches à gagner, mais ce serait bien de la jouer ici.
Vous êtes de retour en Europe. Heureux de retrouver l'UEFA Europa League ?
Oui, bien sûr. Heureux de retrouver l'Europe. Quand vous êtes joueur, vous voulez participer à ces compétitions. Cette année, nous avons la chance de pouvoir y participer et j'espère que nous ferons un bon tournoi.
Avez-vous vu vos trois adversaires ? Pouvez-vous nous parler un peu de votre groupe : Celtic, Leverkusen, Ferencváros ?
C'est un bon groupe. Je pense que le plus important est que nous nous concentrions sur nous-mêmes, car nous sommes une équipe forte et si nous faisons bien les choses, je ne doute pas que tout ira bien.
Quel est votre meilleur souvenir de compétition européenne ? Vous avez beaucoup joué avec Lyon, quels grands souvenirs en gardez-vous ?
Le match contre l'AS Roma, à domicile, où nous avons gagné 4-2. Quand on a gagné, c'était génial. Les fans, l'ambiance... On perdait, on revenait, c'était bon.
De qui vous sentez-vous proche dans le vestiaire du Betis ?
Mon meilleur ami est mon petit frère (Yassin est aussi en équipe première), c'est sûr. Mais vraiment, il y a une bonne ambiance, on s'entend tous bien. Il y a Youssouf (Sabaly), il y avait Aïssa (Mandi) l'année dernière, maintenant il y a Willy (William Carvalho). Ils sont nombreux !
Comment êtes-vous employé dans le système de Manuel Pellegrini au Betis ?
Comme vous le savez, j'aime être libre sur le terrain, l'électron libre qui tourne autour de l'avant-centre. Cela fait plusieurs années que je joue à ce poste. Je pense qu'il me convient bien et je l'apprécie aussi.
Qu'est-ce que vos coéquipiers et votre entraîneur attendent de vous à ce poste ?
Ils attendent de moi que je fasse la différence et que je sois décisif. Ils attendent aussi de moi que j'aide à la construction, à la création aussi. Je pense que c'est aussi un rôle clé, car je suis dans l'axe, où tout se passe.
Ce sont des responsabilités...
C'est évidemment un poste à responsabilités, mais j'aime ça. C'est ce qui me motive et m'enthousiasme.
Il n'est jamais facile de parler de soi, mais quels sont, selon vous, vos points forts dans ce rôle ?
Comme vous l'avez dit, je préfère que quelqu'un d'autre parle de moi, mais puisque vous le demandez, je dirais mon explosivité. Je pense que c'est l'un de mes principaux atouts. Je suis également à l'aise sur le plan technique. Je pense que c'est un attribut essentiel si vous voulez jouer à ce poste.
Nous connaissons votre technique et vos courses balle au pied. Est-ce quelque chose que vous travaillez, ou est-ce quelque chose que vous avez acquis à un jeune âge ?
Je pense que je l'ai depuis que je suis jeune. Je pense qu'un joueur de 18 ou 19 ans qui atteint le niveau de l'élite n'a pas grand-chose à améliorer dans ce sens. Il peut s'améliorer dans d'autres domaines, mais pas concernant la technique. Je pense que c'est quelque chose que l'on acquiert quand on est jeune.
Et cette technique, d'où vient-elle, Nabil ?
J'ai beaucoup joué au pied de mon immeuble. Nous avions un petit terrain et j'y jouais très souvent avec mes copains. Je pense que cela m'a beaucoup aidé.
Pour des joueurs comme vous, on fait souvent le parallèle avec le monde de l'art. Est-ce que vous vous considérez comme un artiste d'une certaine manière ?
Non, pas comme un artiste. Mais il est vrai que je joue à un poste où j'ai besoin de créer. Comme je le dis souvent, j'essaie toujours de donner le meilleur de moi-même et d'aider l'équipe. Et quand tout va bien, tout le monde est content.
À un jeune qui se dit « je veux être Nabil Fekir, je veux le même poste, car il a de la liberté pour créer », quels conseils donneriez-vous ?
D'abord, la technique, comme je viens de l'expliquer. Il faut un certain niveau d'habileté technique. Il faut aussi essayer de capter le plus possible d'informations sur le terrain. Je pense que c'est également important.
Avez-vous eu des modèles vous-même étant jeune ?
Pour être honnête, je ne me suis inspiré de personne. En fait, je n'ai pas beaucoup regardé le football à la télévision étant jeune, je préférais jouer. Cependant, je sais qu'il y a des joueurs de haut niveau qui ont réalisé de grandes choses à ce poste.
Combien pensez-vous avoir progressé en rejoignant le Betis ?
En Espagne, on pratique un football plus technique et plus libre. Il y a aussi beaucoup de passes. Je pense que je me suis amélioré dans ce sens.
Que vous a apporté le coach, Manuel Pellegrini ?
Il me donne beaucoup de confiance, il me donne de la liberté sur le terrain, c'est ce que j'aime. Il sait que j'aime ça, alors il me met dans les meilleures conditions.