Ibrahimović : « On ne peut pas dompter Zlatan »
vendredi 18 décembre 2020
Résumé de l'article
L'indestructible attaquant de l'AC Milan nous a accordé une interview exclusive.
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Du haut de ses 39 ans, Zlatan Ibrahimović est revenu à l'AC Milan début 2020 après deux saisons passées aux États-Unis, déterminé à toujours évoluer au plus haut niveau.
Après avoir remporté de nombreux trophées avec l'Ajax, la Juventus Turin, l'Inter Milan, le FC Barcelone, l'AC Milan, le Paris Saint-Germain ou encore Manchester United, l'attaquant suédois n'a plus rien à prouver. Mais il assure à UEFA.com qu'il garde pour objectif de gagner encore sur les terrains... et qu'il battrait « facilement King Kong au bras de fer ». Du grand Zlatan dans le texte.
UEFA.com : Qu'est-ce qui entretient votre motivation ?
Zlatan Ibrahimović : J'ai 39 ans et avec tout ce que j'ai accompli, je n'ai plus l'obligation de continuer à travailler, mais j'ai toujours cette passion pour ce que je fais. Je ne suis jamais satisfait, j'en veux toujours plus. Je ne connais pas beaucoup de joueurs de mon âge qui ont été ou qui sont aussi performants. Le moment où un joueur dépasse les 30 ans est (censé être) celui où il commence à décliner, à abandonner. Mais lorsque j'ai franchi les 30 ans, c'est là que j'ai commencé à devenir encore meilleur.
J'entends des athlètes américains dire qu'ils ont dépensé plus d'un million (de dollars) pour maintenir leur corps en forme. J'ai 39 ans. Je suis en forme. Je suis au plus haut niveau. Et je ne dépense rien pour rester en forme. Le secret n'est pas de savoir combien vous dépensez, le secret est dans votre tête – de quelle manière vous en voulez, qu'êtes-vous prêt à sacrifier. C'est ça, le secret. Cela s'appelle la mentalité, et la mentalité ne coûte rien.
Quel défi cela représente-t-il de jouer à 39 ans dans un grand championnat et au niveau européen ?
J'aimerais avoir le cerveau de Zlatan dans un corps de 25 ans ! Je me fatigue plus vite maintenant, par rapport à quand j'étais plus jeune. Je dors beaucoup parce que j'ai besoin de récupérer davantage. Disons qu'après les matches, avant, il me fallait probablement une journée pour récupérer, me sentir bien et vraiment frais. Maintenant, il me faut entre deux et trois jours, ce qui est normal pour l'âge que j'ai.
Et tant que je pourrai être performant, j'évoluerai à un haut niveau. Le jour où j'arrêterai, je ne jouerai plus parce que j'ai besoin de me sentir vivant. J'ai toujours besoin de sentir que je donne le change. Je ne veux plus avoir d'avantages parce que j'ai 39 ans et qu'on me dise : « Hé, tu ralentis », tout ça. Non, je veux que vous me considériez au niveau international et que vous me compariez à tous les autres, parce que c'est là que je me dépasse encore plus.
Qui jouera encore à la cinquantaine : Zlatan ou Gianluigi Buffon ?
Buffon… Pour lui, c'est simple : il lui suffit de rester immobile et de bloquer des ballons. Moi j'ai besoin de me déplacer, de créer, de me mettre en position de frapper, d'aller au duel avec les défenseurs. Il peut donc probablement durer plus longtemps sans vraiment avoir à rester en forme, mais je ne le laisserai pas gagner si facilement.
Dans votre équipe de rêve, qui serait chargé de tirer les penalties : Zlatan ou Lionel Messi ?
Je tirerais les penalties, c'est sûr à 100%, parce que je serais le capitaine de cette équipe. Je déciderais qui a la responsabilité des penalties. Je prendrais les trois premiers, puis je lui en laisserais un, puis je prendrais les trois suivants, puis je lui donnerais (le suivant)...
Qui a les plus beaux tatouages : Zlatan ou David Beckham ?
La plupart de mes tatouages sont dans mon dos. Donc c'est parce que je ne les vois pas que je ne peux pas m'en lasser. Si je les voyais tous les jours, je m'en lasserais. Et je pense que désormais c'est fini, pour moi, les tatouages, je n'ai plus de place dans le dos. Tandis que mes jambes, je ne les touche pas, elles sont des cadeaux pour moi. Et sur mon front, je n'ai pas prévu de faire quoi que ce soit.
Qui a le plus beau palmarès : Zlatan ou Maxwell ?
Il en a une que je n'ai pas : la (UEFA) Champions League. C'est la seule différence entre son palmarès et le mien. Nous avons passé de bons moments, et nous avons eu une belle carrière, tous les deux. Nous avons gagné beaucoup de trophées ensemble. C'est mon meilleur ami dans le monde du football, et je suis juste heureux et fier de pouvoir partager ce bonheur avec lui. C'est un type formidable. Il a beaucoup de patience pour me supporter. Et ça, c'est une grosse qualité.
Qui vieillit le mieux : Zlatan ou Benjamin Button ?
Je m'en sors mieux, parce que j'en suis la preuve vivante. Benjamin Button n'est qu'une histoire inventée. Je suis le profil parfait pour ce film. Je vis le vrai film, Benjamin Button n'était qu'un film pour le cinéma.
Qui remporterait le bras de fer : Zlatan ou King Kong ?
Je détruirais King Kong. C'est sûr à 100%. Je le démolirais.
Qui a le moins de chances d'être dompté : Zlatan ou un lion ?
Zlatan, à 100%. On peut dompter un lion, mais on ne peut pas dompter Zlatan. C'est un animal à part.