Conte, comment il a fait franchir un cap à l'Inter Milan
mercredi 19 août 2020
Résumé de l'article
"Il veut qu'on donne tout, en match comme à l'entraînement." Ashley Young.
Contenu médias de l'article
Corps de l'article
Durant l'été 1997, un certain Ronaldo signait à l'Inter Milan. En une première saison à 34 buts, le Brésilien allait se forger un surnom, Il Fenomeno (le Phénomène) alors que son équipe remportait la Coupe UEFA.
Vingt-deux ans plus tard, l'Histoire semble bégayer, avec dans le rôle du serial buteur Romelu Lukaku, 33 buts avant la finale de l'Europa League, contre le FC Séville.
Le choix du Belge, c'est celui d'Antonio Conte, lui aussi arrivé l'été dernier en Lombardie, et il est payant. Autour de Lukaku, le technicien italien a construit un 3-5-2 à toute épreuve, avec deux milieux volants autour de l'intraitable Marcelo Brozović dans l’entre-jeu et deux milieux excentrés portés sur l'attaque.
L'Inter est aussi passée maîtresse, sous Conte, dans l'art d'aspirer son adversaire et de toucher très vite ses pointes, à commencer par Lukaku, qui peut être à la fois un point d'ancrage et un dévoreur d'espace. Rare.
Si aujourd'hui le système de Conte carbure bien, il a longtemps cherché la constance cette saison et s'il l'avait trouvée un peu plus tôt, il n'aurait pas terminé vice-champion d'Italie, à un point de la Juventus.
La faute peut-être aux arrivées en janvier seulement d'Ashley Young (Manchester United) et Christian Eriksen (Tottenham) qui ont apporté énormément. Toujours est-il que Conte n'a pas changé un joueur dans ses onze de départ depuis la victoire sur Getafe, en huitièmes de finale.
Mais Conte, c'est aussi une mentalité et c'est peut-être Diego Godín qui en parle le mieux. L'Uruguayen, double vainqueur de l'Europa League, a perdu sa place au profit du jeune central Alessandro Bastoni. Il a donc travaillé deux fois plus. « J'ai relevé le défi de savoir ce que Conte voulait de moi exactement », affirme le joueur de 31 ans. « C'est totalement différent de ce que j'ai pu faire ces 15 ou 20 dernières années. J'ai dû changer mentalement et physiquement et jusqu'à la manière dont je voyais le football. »
L'Inter a connu trois grandes époques, du Grande Inter d'Helenio Herrera au titre en Champions League de José Mourinho, en 2010, en passant par son accent très allemand dans les années 1990 (Andreas Brehme, Lothar Matthäus et Jürgen Klinsmann). L'inter de Conte peut-il prendre la suite ? Premiers éléments de réponse lors des groupes de la Champions League, en octobre.