El-Arabi : « Ma meilleure saison »
dimanche 26 juillet 2020
Résumé de l'article
Héros de l'Olympiacos face à Arsenal en 16es de finale, Youssef El-Arabi évoque son parcours, sa saison et la reprise en UEFA Europa League.
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Buteur à la dernière seconde sur la pelouse d'Arsenal pour propulser l'Olympiacos en 8es de finale, l'international marocain né à Caen Youssef El-Arabi évoque son parcous, sa saison et le reprise en UEFA Europa League en exclusivité avec les équipes d'UEFA.com.
UEFA.com : Youssef, comment allez-vous ?
Youssef el-Arabi : Très bien. On a fini le championnat, il nous reste une finale de Coupe puis l’Europa League au mois d’août.
Il est vrai que vous jouez sur tous les tableaux, c’est une saison riche, incroyable pour le club.
Oui c’est vrai. On est content car on a clôturé le championnat, on est encore en course en Europa League après avoir fait un bon parcours en Champions League. Il nous reste aussi une finale de Coupe. Finir avec le doublé ici c’est important et après pourquoi pas passer au prochain tour [en Europa League]
À titre personnel, vous êtes dans une forme incroyable...
Je suis très content de ma saison, j’ai enchaîné les matches, enchaîné les buts et ça s’est suivi après lorsque l’on a commencé les compétitions comme la Champions League en jouant tous les trois jours, il fallait répéter les matches donc je suis content de moi car j’ai été décisif. Et puis il y a le match d’Arsenal, qui est resté dans les mémoires car il nous donne la qualification pour le tour suivant. Je suis content de moi mais de l’équipe aussi car on est restés invaincus jusqu’à la semaine dernière, je pensais qu’on irait jusqu’au bout mais on reste positifs car cette saison est incroyable.
De nombreux observateurs dissent que c’est votre meilleure saison. D’accord avec cela ?
Bien sûr. Pour moi, je dirais que c’est ma meilleure saison, avec ma première en Ligue 1. Elles se ressemblent mis à part le fait que cette année, je joue plus de matchs et lorsque tu joues dans les plus grandes compétitions, tu es plus exposé. Donc pour moi, cette année est l’une de mes meilleures.
La transition est idéale car vous évoquez la Ligue 1. Vous êtes nés en Normandie et j’imagine qu’une partie de votre cœur bat encore pour le Stade Malherbe de Caen. Pouvez-vous nous raconter votre début de carrière ?
En tant qu’originaire de la banlieue de Caen, j’ai grandi là-bas, ma famille est encore là-bas. J’ai fait mes débuts là-bas, mon premier match professionnel, donc il est vrai que le Stade Malherbe de Caen m’a apporté énormément. Mes débuts n’ont pas été faciles car je suis arrivé, j’avais 13 ans, j’étais en sport-étude, je ne pensais alors pas encore totalement au football, on pensait surtout à rigoler avec les potes, on se retrouvait à l’école. Ensuite je suis parti dans un club secondaire qui m’a appris à mûrir en jouant pas mal de matches en CFA et CFA2 et titiller le plus haut niveau.
Justement, le haut niveau c’est la Ligue 1. Que vous a-t-elle apporté ? Vous aviez marqué les esprits à l’époque, on parlait beaucoup de vous.
À cette époque-là, c’était une grosse Ligue 1 car il y avait de grandes équipes, de grands joueurs. Lyon sortait du lot, il y avait les grand Marseille, les grands Lille. Pour moi c’était une transition car il fallait s’adapter rapidement. Quand tu joues en Ligue 1 et que tu affrontes les grands, les meilleurs joueurs, tu dois très vite t’adapter. Je pense que j’ai vite pris mes repères, j’ai eu la confiance de mon entraîneur, Franck Dumas, qui m’a donné les clés, m’a dit de jouer comme je savais faire. C’est ce qui m’a aidé, de même que mes coéquipiers et cela m’a permis de faire la belle saison que j’ai pu faire.
Vous partez ensuite dans des championnats que l’on connait moins, passez par Grenade ensuite mais on vous voit moins. Jusqu’à ce retour. C’est une belle histoire que vous vivez, après être sorti des radars, le retour au Pirée où l’on parle de nouveau de vous.
Oui c’est vrai, j’ai beaucoup joué à l’étranger. Ma dernière année s’est passée au Qatar et je voulais revenir en Europe. J’ai eu la chance que l’Olympiacos cherchait un attaquant. Comme mon entraîneur au Qatar était Portugais et connaissait très bien mon entraîneur actuel, cela s’est fait naturellement. Revenir en Europe était un challenge, je savais qu’Olympiacos jouait les tours préliminaires de la Champions League donc pourquoi pas tenter ma chance ? Je vois qu’en travaillant dur, en gagnant ma place, j’ai été récompensé.
Un petit mot sur Mathieu Valbuena, qui a un rôle important à vos côtés. Quelle est votre relation avec Mathieu, sur le terrain comme en dehors ?
J’ai une très bonne relation avec Mathieu. Je le connaissais auparavant, j’ai joué contre lui en France. C’est un joueur incroyable, vu son âge, ce qu’il fait, franchement je me me régale. Avoir un joueur derrière moi, on arrive à combiner, il comprend mon jeu, je le comprends aussi . Et puis il aime bien donner le ballon, c’est pas pour rien qu’il est le meilleur passeur décisif du Championnat de Grèce. On a une complicité qui fait qu’on se trouve directement, le coach a bien vu ça.
On va reparler de l’Europa League. Ce but décisif à Arsenal en 16es retour, alors...
Dernière action, le coach fait un changement. Il fait remonter un défenseur qui est assez grand, Pape Cissé, et me dit voilà vous jouez à deux devant maintenant, et qu’il fallait mettre le ballon dans la surface. Sur un corner, il y a une relance, Omar Elabdellaoui et remet sur le côté sur Masouras, son centre du pied gauche rentre dans la surface, sur mon replacement je pense qu’on me voit pas arriver, et voilà je lance ma jambe et le ballon finit au fond des filets. Une joie énorme !
Encore un club anglais en 8es, sur le papier un club moins prestigieux qu’Arsenal, Wolverhampton...
Quand on regarde leur parcours en Angleterre, c’est une équipe qui bat souvent les gros. Une équipe un peu à la portugaise, qui défend bien, avec de bons attaquants qui se projettent très vite vers l’avant. On s’est dit qu’il fallait au moins décrocher le nul à domicile, pour aller là-bas avec ce résultat au retour. On ne pouvait pas perdre. Le coach nous a dit de prendre du plaisir, car ce n’est pas évident quand vous atteignez ce stade de la compétition, et puis avec la fatigue, vous jouez tous les trois jours… Au final, on a eu ce nul, en jouant à dix pendant une heure.
Il reste un match retour. Il est vraiment loin, il y eu la coupure, il a fallu refaire une petite prépa, se remettre à niveau… On était dans notre lancée, mais il a fallu repartir. Heureusement on n’a pas arrêté comme certains pays, on a enchaîné les matches avec les play-offs (du championnat de Grèce). On est prêts à quelques jours de ce match retour.