Florentin Pogba : "Je suis le plus fou-fou de la famille"
jeudi 23 février 2017
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MU - ASSE en 16es d'Europa League, c'est aussi Paul contre Florentin Pogba. Ce dernier, qui est aussi l'aîné évoque la famille, les souvenirs et ce match pas comme les autres.
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L'affiche entre Manchester et Saint-Étienne met aux prises pour la première fois les frères Paul et Florentin Pogba. L'occasion d'en savoir plus sur le moins connu des deux dans une interview au long cours et exclusive accordée à UEFA.com.
Florentin évoque Paul bien entendu, mais aussi Mathias, son jumeau, actuellement attaquant en D1 néerlandaise, au Sparta Rotterdam. Tous deux sont internationaux guinéen, alors que Paul a choisi la France qu'il a mené cet été jusqu'en finale de l'UEFA EURO 2016.
United-ASSE, c'est jeudi 16 à 21h05!
UEFA.com : Florentin, vous avez grandi en région parisienne (Roissy-en-Brie). Quels sont vos premiers souvenirs de vos premiers pas footballistiques ?
Pogba : C'était au City Stade, un petit terrain synthétique dans le quartier, c'est là qu'on a commencé à jouer au foot. Après l'école, on se retrouvait toujours là-bas avec les amis jusqu'à l'âge de 15, 16 ans. Dès qu'on finissait l'école ou qu'on avait un moment libre, on y allait pour jouer au foot au City Stade. Ça, c'est des souvenirs que je ne peux pas oublier, c'est là qu'on a commencé à jouer au foot. C'était nos premiers pas dans le monde du football
UEFA.com : Vous avez bien dit "nos" premiers pas, vous parlez de vous trois ?
Pogba : Oui, on est toujours ensemble depuis qu'on est tout petits. La seule séparation qu'on a eue, c'est quand moi et mon frère sommes partis en Espagne et mon petit frère est parti au Havre. C'est le seul moment où on n'était pas ensemble.
UEFA.com : Comment se passaient les matches entre les frères Pogba. Là aussi c'était le plus petit qui faisait gardien ?
Pogba : C'est vrai, lui (Paul) déjà à la base, il aime bien être dans le but. Je ne sais pas pourquoi il a fait des matches juste pour rigoler en étant gardien, sinon on était tous sur le terrain. On aimait bien marquer des buts comme on en voyait à l'époque. On se disait qu'on allait essayer de faire pareil sur le City. On demandait tout le temps le ballon en essayant de marquer.
UEFA.com : Et c'était tout le monde, tous les enfants du quartier…
Pogba : Oui, c'est ça. Au moins tous les enfants qui aimaient bien jouer au foot. On s'y retrouvait, on faisait un petit tournoi à 5 équipes de 5 joueurs et on jouait du début de l'après-midi jusqu'au soir, et quand il n'y avait plus de lumière, tout le monde rentrait chez soi.
UEFA.com : On parle souvent des problèmes des banlieues parisiennes. Comment était votre expérience en grandissant dans ce quartier ?
Pogba : C'était dur ! On était dans les HLM, parfois il y avait des coupures d'eau et d'électricité. Ça ne durait pas, mais c'était assez fréquent dans le quartier. Ça nous a appris à garder la valeur de l'argent et à savoir utiliser les choses à bon escient, à ne pas jeter l'argent par les fenêtres. Franchement, ça nous a fait grandir. Et le fait qu'on soit partis à l'étranger, moi et mon frère jumeau, ça nous a bien aidés aussi à réaliser que la vie n'est pas facile, et que ce que tu peux avoir tout de suite, il faut en profiter, parce qu’on ne sait pas ce qui peut arriver. Je pense que ça nous a aidés mentalement à grandir dans ces quartiers.
UEFA.com : Est-ce que vos parents étaient toujours derrière vous afin de vous inculquer des valeurs ?
Pogba : Oui, ils ont toujours été là, ils le sont toujours. C'est vrai que quand on est partis du quartier, il fallait un soutien familial. Même si on en avait entre frères, c'est toujours bien d'avoir un soutien familial au quotidien. Même si ce n'était pas facile pour mes parents de se déplacer en Espagne, on les avait quasiment toujours au téléphone. C'est important dans les moments durs.
UEFA.com : Vous étiez assez jeunes pour partir tous les trois…
Pogba : On se dit que pour arriver où on est aujourd'hui il fallait passer par là. Ma mère a compris que si on voulait aller loin il était préférable de partir en Espagne, trouver une autre culture du football, découvrir un centre de formation, elle ne nous a pas retenus. Elle a dit, 'C'est la vie, j'espère que ça vous emmènera où vous voulez', et Dieu merci ça nous a beaucoup aidés et aujourd'hui on est tous les trois professionnels. Aujourd'hui, on n'a aucun regret par rapport à ça.
UEFA.com : Le Celta, Sedan et maintenant Saint-Étienne. Est-ce que tous ces défis vous ont rendu plus fort ?
Pogba : Oui. Je pense que ce qui m'a beaucoup aidé c'est mon passage en Espagne parce que je n'avais pas fait de centre de formation en France. Je suis parti dans un autre pays qui a une autre culture foot. Dans toutes les catégories de jeunes, ils faisaient des exercices totalement différents qu'en France. C'était beaucoup basé sur le ballon, sur le jeu, apprendre à ne pas perdre le ballon, être efficace. Je ne dis pas que ce n'est pas comme ça en France, mais c'est tout le temps la possession de balle, être efficace dans la dernière zone. Je n'ai pas été professionnel là-bas, mais j'ai fait des entraînements et ça a suivi son cours. Toujours travailler avec le ballon, ça m'a fait beaucoup aimer le foot.
UEFA.com : Les frères jouent dans trois pays différents (Angleterre pour Paul, France pour Florentin, Pays-Bas pour Mathias). Est-ce que vous êtes toujours proches ?
Pogba : Oui, bien sûr, c'est seulement physiquement qu'on s'est éloignés. Juste avant de descendre vous voir, j'avais mon frère, je sais qu'il joue dans en Coupe ce soir (interview faite le 27 janvier). On ne s'appelle pas, mais on s'écrit tous les jours, ça ne change rien.
UEFA.com : Au début, vous et votre frère jumeau étiez en Espagne, Paul était déjà au Havre. Comment avez-vous vécu ces moments de séparation ?
Pogba : Ça a dû être plus difficile pour lui, mais il était à 2 heures de Paris alors quand il avait du temps il rentrait à Roissy. Nous, on n'avait pas cette possibilité-là. Chaque fois, c'était six mois pour revenir, mais j'étais avec mon frère. C'était très dur, mais on était deux. On se dit, 'Voilà, on n’est pas tout seul'. Si on doit se faire mal et rester soudé, c'est le moment parce qu’il y avait des moments très durs et on l'a très bien fait pendant deux ans.
UEFA.com : Concernant Paul, comment avez-vous vécu sa progression entre Manchester United et la Juve, puis l'été dernier, son retour à United en devenant le joueur le plus cher de l'histoire du club ?
Pogba : Franchement, ça m'a un peu surpris qu'il soit si vite arrivé au plus haut niveau parce que même si je connaissais ses qualités en étant jeune, d'être titulaire à cet âge-là dans un grand club, ce n'est pas donné à tout le monde. C'est plus sur ce domaine qu'on est fiers de lui. On savait qu'il avait les qualités pour devenir professionnel et jouer dans un grand club, mais c'est vrai que sa progression, ça m'a beaucoup surpris . Bien sûr il avait le talent, du talent à revendre, mais le fait qu'il s'impose dans les grands clubs est une satisfaction qui ne se traduit pas en mots, qui n'a pas de prix. On est toujours derrière lui, il sait comment ça se passe dans ma famille. Bon match ou mauvais match, on va toujours lui parler, le conseiller. Même s’il joue dans un club plus huppé que le nôtre, on le conseille, on n'a pas besoin de niveau pour ça. Franchement, c'était une éclosion très rapide et je pense que ça a aussi surpris le monde entier
UEFA.com : Est-ce qu'il est toujours "le petit" ?
Pogba : Il peut avoir tous les trophées du monde, ça restera le petit frère de Florentin et Mathias.
UEFA.com : Qu'est-ce qui le motive ? Il a dit qu'il faisait abstraction de son transfert qui a fait beaucoup de bruit. Maintenant il est très performant avec United. Qu'est-ce qui lui donne cette force d'être devenu ce qu'il est aujourd'hui ?
Pogba : Lui, il a des objectifs à atteindre, il a encore des choses à prouver. Même si tout le monde sait qu'il a un talent, peut-être qu'il sera — ça c'est un de ses rêves — un futur Ballon d'Or. Il veut être Ballon d'Or. Il fait partie des meilleurs milieux de terrain du monde. Il faut qu'il atteigne ses objectifs personnels et c'est ça aussi qui lui donne encore une détermination à prouver au monde entier que Paul Pogba veut encore prouver beaucoup de choses. Son transfert record, je pense qu'il met ça de côté. C'est un fait médiatique, le transfert record, mais personnellement je pense qu'il ne se prend pas la tête avec ça, et il joue son football, même si on sera toujours derrière lui. Chaque geste qu'il fait aujourd'hui prend trois, quatre fois plus d'ampleur, que ce soit dans le bon ou dans le mauvais sens. Je pense que maintenant il est arrivé à un stade où il peut contrôler tout ça, c'est une force mentale qu'il a en lui depuis sa jeunesse.
UEFA.com : Vous allez le rencontrer sur le terrain lors de ce duel en Europa League. Déjà il y a la coupe de cheveux… est-ce que c'est quelque chose qui vous unit, une volonté de rester à la mode ?
Pogba : Je ne peux pas vous dire quand ça a commencé, mais aujourd’hui, c'est devenu une marque de fabrique de la famille. Je pense qu'on ne fait pas ça pour faire plaisir aux fans, aux supporters. Juste on aime bien, et si ça fait parler, ça fait parler. Nous sommes trois et tous les trois on fait des choses comme ça. Ça fait parler les gens, mais je dirais tant mieux parce qu'il n'y a rien de mal dans tout ça. Je ne sais pas ce que je ferai pour le match contre Paul, et lui aussi, mais je pense qu'on aura une nouvelle coupe de cheveux pour ce match.
UEFA.com : Est-ce qu'il y a des similitudes entre vous et votre frère sur la façon d'être sur le terrain ?
Pogba : La détermination sur le terrain est ce qui nous unit. On veut toujours gagner, rien lâcher, même si le match paraît facile : ne pas perdre, gagner des duels, c'est un peu notre marque de fabrique aussi.
UEFA.com : C'est une détermination qui vient de l'enfance ?
Pogba : En fait, c'est naturel. Cela ne se travaille pas. Soit tu l'as, soit tu ne l'as pas. Depuis tout petit, on veut toujours gagner, avoir la rage, la grinta sur le terrain. Ça sort tout seul. Une fois sur le terrain, c'est ça, c'est ça, c'est ça, et jusqu'au bout, jusqu'au coup de sifflet final. C'est comme ça dans ma tête.
UEFA.com : Vous aviez dit que vous et votre frère jumeau avez des personnalités différentes. Et entre vous et Paul ?
Pogba : Aussi. Je suis le plus fou-fou de la famille, sans en faire trop. C'est la différence avec mes frères. Moi, je suis toute la journée en mode fou-fou, en train de rigoler, la joie de vivre, alors qu’eux, c'est par moment. Quand on l'est tous, on est tous sur le même niveau, mais moi je le suis un peu plus qu'eux, je suis comme ça.
UEFA.com : Les choses vont devenir sérieuses pour les deux matches contre Manchester United. Au moment du tirage au sort, qu'avez-vous pensé quand Saint-Étienne a hérité de Manchester United ?
Pogba : Je l'avais prédit un peu, j'avais le pressentiment qu'on allait se rencontrer, parce qu'on avait fini premiers du groupe, ce qui avait étonné pas mal de monde. La deuxième place de Manchester avait aussi créé la surprise. Je pense que les supporters, les fans de football attendaient ça de nous, pas de Manchester. Le fait que ça soit un peu rare, je me suis dit, 'On va tomber contre eux'.
Au moment du tirage, j'étais avec mon frère, j'ai dit, 'On va attraper Manchester, j'en suis sûr', et puis on sort en premier, et on tombe sur eux. On a rigolé, on s'est dit, 'Voilà, le jour J est arrivé, au lieu d'être ensemble sur le City, on sera sur le terrain l'un contre l'autre. C'est une chose extraordinaire et rare, il faudra profiter du moment. Ça sera un événement dont devra profiter toute la famille, parce que je ne sais pas quand ça se reproduira. Ces deux matches-là vont être pleins d'émotions, et j'espère qu'on aura quelque chose de positif à la fin des 180 minutes.
UEFA.com : Vous risquez d'être au marquage de votre frère...
Pogba : Oui, c'est possible. Après, je ne sais pas si j'aurai Zlatan ou un autre joueur, mais je pense que j'aurai mon petit frère. Ça me paraît plus logique, vu que je le connais. Après, peu importe qui joue, mais si le coach me met au marquage de mon petit frère, je le prends au marquage comme tous les autres, avec la même détermination, la même envie de gagner mon duel que si c'était un autre joueur.
UEFA.com : Ça va vous faire bizarre ?
Pogba : Oui, ça me fera bizarre, parce que je le prends au marquage dans une compétition européenne. D'habitude, on joue ensemble. Quand on va en vacances, on joue un petit match de foot, on est toujours ensemble. Et là, je vais l'avoir au marquage. C'est mon petit frère. Ça va me faire bizarre. Mais c'est le foot.
UEFA.com : Et pour vos parents, un sentiment un peu partagé ?
Pogba : Oui, c'est sur. D'aller au stade et de voir deux de leurs fils jouer l'un contre l'autre, les sentiments restent mitigés. Il y aura forcément un gagnant et un perdant, mais pour la famille il y aura deux gagnants, parce que restera un souvenir inoubliable.
UEFA.com : Pour vous personnellement, d'aller jouer dans un stade mythique comme Old Trafford, ça doit faire quelque chose ?
Pogba : Oui. En premier lieu, je joue dans un grand stade contre une grande équipe. Après le fait qu'il y ait mon petit frère ajoute un côté sentimental. Mais le simple fait de jouer contre Manchester, chez eux, pour le match aller, ça va rester un grand moment, de ceux qui marquent une carrière. Je ne sais pas comment se passera le match, mais le fait de fouler la pelouse d'Old Trafford ça sera un très, très grand plaisir.
UEFA.com : Et vous imaginez déjà l'ambiance au Chaudron pour le match retour…
Pogba :Oui. On a déjà fait des matches européens avec des bonnes équipes, mais pas du standing de Manchester, et il y avait déjà une ambiance incroyable. Donc pour ce match-là, le Chaudron va nous réserver quelque chose de grand, de beau, en espérant ressortir avec quelque chose de bon après le match.
UEFA.com : Comme vous aviez dit, c'était un peu inespéré de voir Saint-Étienne en tête de son groupe, d'autant qu'il y avait de plus grands noms, comme Mayence ou Anderlecht. C'est déjà une réussite ?
Pogba : Je pense que par rapport aux années précédentes, on a grandi, on a appris, et aujourd'hui on a gravi des échelons au niveau de l'Europa League. Nous avons progressé chaque année. Là, c'est encore un plus, on a montré qu'on figure parmi les grands, on est reconnu aujourd'hui. En finissant premiers du groupe, on a montré qu'une équipe française peut s'imposer en Europe. Et comme j'ai dit, de finir premier, et de rencontrer Manchester, ça veut dire qu'une équipe française a grandi et doit encore montrer sa valeur en 16es de finales.
C'est là qu'on a échoué l'an dernier contre Bâle. Ce n'est pas le même adversaire, mais on sera tous dans le même état d'esprit, d'aller chercher une qualification pour les 8es et passer encore un cap. Je pense qu'après un bon moment sans faire une compétition européenne, ça sera un grand moment pour les Stéphanois.
UEFA.com : Vous rêvez déjà de regarder plus loin que Manchester United ?
Pogba : Bien sûr. Même si c'est un grand club, tout est possible au football. Sur le papier, ils sont plus forts que nous, mais le match n'est pas joué. On se donnera à fond, on essaiera de sortir avec une qualification. Même si on sait que ça va être très dur, il faut toujours y croire, sinon rien ne sert de jouer.
UEFA.com : Revenons au City Stade. C'était qui le meilleur joueur : vous ou Paul ?
Pogba : Je ne sais pas, on se titillait, mais au City Stade on était tous pareils, les frères j'entends. On était au même niveau. On sentait déjà qu'il avait une aisance technique. Il était au-dessus des joueurs de son âge. Quand il jouait avec nous, c'était un peu plus dur pour lui, parce qu'on faisait parler le physique, qu'on avait un peu plus de grinta. Les autres, ils le laissaient jouer, ils étaient contents de regarder. Il faisait ses beaux trucs, mais quand il jouait avec nous, ce n'était pas pareil. Aucun de nous n'était au-dessus de l'autre.
UEFA.com : Et pour les jongles ?
Pogba : Il aimait bien le freestyle. Il en faisait plus parce qu’il aimait ça, mais moi et mon frère jumeau, ça nous était un peu égal. Paul regardait des vidéos sur YouTube et essayait de reproduire les gestes. En freestyle, il était le plus fort.
UEFA.com : Qui sera le premier à poster sur les réseaux sociaux après le match contre Manchester ?
Pogba : Je pense que ça sera mon frère jumeau, parce qu'il ne sera pas sur le terrain. Je pense qu'on fera ça en même temps, mais mon frère jumeau aura une avance sur nous parce qu’il va regarder le match. Je pense qu'il va poster beaucoup de photos.
UEFA.com : Est-ce que vous vous envoyez des messages après un match d'habitude ?
Pogba : Oui, on s'appelle, on fait un débrief, de ce qu'on a bien ou mal fait, des points à améliorer, des choses à ne plus faire. À chaque fin de match, ou lendemain de match, on parle de la rencontre. Je pense que c'est important d'être honnête pour avancer, et ne pas se contenter de dire : 'tu as fait un bon match'.
UEFA.com : Si vous n'étiez pas footballeurs, vous et Paul, qu'est-ce que vous feriez ?
Pogba : On a très vite été marqués par le foot et on était extrêmement déterminés à réaliser notre rêve de devenir professionnels. On ne parlait pas du fait de ne pas y arriver.
Personnellement, je pense que j'aurais fait de la danse. Ou bien un autre sport. Je pense que je serais resté dans le monde du sport, parce que j'aime bien danser, j'aime bien me défouler. Je ne sais pas si j'en aurais fait un métier, mais en tout cas, je pense que je serais resté dans le sport.
UEFA.com : Vous en avez déjà parlé des similitudes entre vous ; il y avait aussi cette détermination…
Pogba : Un peu plus chez lui je pense. Il est assez nerveux. Il n'aime pas perdre. Avec Paul et mon frère jumeau, on a des personnalités différentes, naturellement, mais concernant le foot, on se ressemble beaucoup.
UEFA.com : Comme il est mauvais perdant, vous en tant que grands frères, vous deviez le remettre à sa place ?
Pogba : Oui, c'est sûr. Je n'aimais pas perdre, mais avec la défaite, j'apprenais. J'ai appris à perdre, parce que je dis qu'on ne perd pas, on apprend. Ce que tu n'as pas réussi à faire, ou ce qu'on n’a pas réussi à faire avec l'équipe, ça doit nous faire progresser.
Mais lui, dès qu'il perd, il pète les plombs, il faut qu'on gagne. Il peut narguer sur le terrain, on est naturellement comme ça, mais au fur et à mesure tu grandis, tu apprends avec la défaite, c'est important aussi.
UEFA.com : Est-ce son pire trait de caractère, ou peut-on dire que c'est positif pour un footballeur ?
Pogba : Dans le foot c'est positif, parce qu'avec ça, quoi qu'il arrive, il ne lâchera pas. De ne pas aimer la défaite, ça montre que tu seras quoi qu'il en soit concentré, déterminé à gagner le match.
UEFA.com : Qui Mathias va-t-il soutenir ?
Pogba : Il va soutenir ses frères et que le meilleur gagne et que le meilleur passe. Dans tous les cas, ça restera un moment sentimental plus qu'un match entre ASSE et Manchester.