Rafa, une carrière incroyable
vendredi 3 avril 2015
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Alors que l'entraîneur du SSC Napoli Rafael Benítez fête ses 55 ans aujourd'hui, UEFA.com revient sur ses succès européens.
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"C’est marrant parce qu’en Espagne, on me trouve hyper-défensif et en Italie, c’est tout le contraire", plaisante Rafael Benítez, interrogé sur sa carrière d’entraîneur. "Mais le mot-clé, pour moi, c’est 'équilibre'."
À l’approche des 55 ans de l’entraîneur du SSC Napoli, qu’il soufflera le soir du quart de finale d’UEFA Europa League face au VfL Wolfsburg, UEFA.com revient sur les jours de gloire de l’homme en Europe, à travers les mots des Espagnols qui l’ont côtoyé, et de tous ceux qui l’ont aidé à se hisser parmi les plus grands tacticiens de l’histoire de l’UEFA.
Valencia CF : Liga (2002, 2004), Coupe UEFA (2004)
Benítez, pourtant quatrième choix en remplacement d’Héctor Cúper, surprend son monde avec un football champagne qui vaut à Valence de soulever deux Liga et une Coupe UEFA en trois ans.
Benítez sur Valence : La mentalité était excellente, on avait une équipe de vainqueurs. Nous avons gagné le championnat espagnol deux fois, 31 ans après le dernier sacre. Nous avons vu à l'époque que cette équipe avait de la qualité, du caractère, un très bon esprit. La Coupe UEFA était relevée à cette époque – nous avons notamment affronté un Marseille emmené par Didier Drogba. Non seulement l’équipe jouait bien, mais elle avait un mental de vainqueurs.
Jaume Ortí, ancien président de Valence : Nous avons eu de la chance de tomber sur quelqu'un capable de faire ce qu'il a fait : construire une équipe ambitieuse avec un gros mental, une équipe qui avait foi dans son projet. Je lui serai reconnaissant à tout jamais. Il était, et reste, un grand professionnel. Ses trophées parlent pour lui.
Rubén Baraja, ancien milieu de Valence : Il est parvenu à imposer un style, une façon de travailler, à construire une équipe avec des caractéristiques précises - et sans faiblesses. C’était une équipe complète, aussi forte en attaque qu'en défense, où chaque joueur connaissait son travail. Ce fut l’un des premiers à vraiment faire tourner l’effectif ; il savait garder chacun le plus frais possible, pour qu’il soit au top à chaque match. Notre équipe était une vraie machine.
Liverpool FC : UEFA Champions League (2005), UEFA Super Cup (2005), FA Cup (2006)
L’Espagnol transforme Steven Gerrard et Jamie Carragher en bêtes de compétition et mène l’équipe au titre d’UEFA Champions League 2005, après une finale épique soldée par une séance de tirs au but face à l’AC Milan à Istanbul.
Benítez après la finale de 2005 : Je n’ai pas les mots pour exprimer ce que je ressens en ce moment. Un but dès la première minute, Harry Kewell qui sort, les crampes qui apparaissent… Nous avons essayé de changer les choses à la mi-temps, en se disant qu’un but changerait la donne, et ce fut le cas. Les joueurs y ont cru et nous avons gagné.
Steven Gerrard, capitaine de Liverpool : Rafa mange et dort football 24 heures par jour, sept jours sur sept. Chapeau. C’est l'un des meilleurs entraîneurs que je connaisse. C’est le genre de type à ne même pas mentionner le fait que vous ayez été élu homme du match après avoir marqué trois buts. Au lieu de cela, il parlera de votre pied gauche que vous n’avez pas utilisé au bon moment. Mais il le fait bien. J’ai reçu beaucoup de "Bien joué" de sa part, mais aussi des coups de pied aux fesses que je méritais de recevoir.
Dietmar Hamann, ancien milieu de Liverpool : Parfois, parler à Rafa, c’est comme lorsque votre pare-brise de voiture est givré un matin d'hiver. Vous n’arrivez à voir à travers que progressivement, après avoir branché le dégivreur - une image floue émerge dans les deux minutes, en technicolor. Rafa sait transformer un flou total en image nette en seulement deux minutes. Il était incisif. Il avait l'esprit d'un ténor du barreau et les mots d'un troubadour espagnol.
FC Internazionale Milano : Coupe du Monde des Clubs de la FIFA (2010)
Successeur de José Mourinho quelques jours après son départ de Liverpool, Benítez ne s’attardera que six mois à l’Inter. Le temps, tout de même, de soulever un Supercoupe d’Italie et une Coupe du Monde des Clubs.
Benítez sur l’Inter : On ne m’a pas laissé faire ce que je voulais à l’Inter, mais je suis parti avec deux trophées et beaucoup d’amis.
Chelsea FC : UEFA Europa League (2013)
Arrivé chez les champions d’Europe en pleine controverse, Benítez apprécie moyennement le titre de "manager par intérim" mais laisse son empreinte en faisant de Chelsea l’une des quatre seules équipes sacrées dans les trois compétitions majeures de l’UEFA.
Benítez après la finale de 2013 : Mon succès ? Cela dépend de votre façon de voir les choses. Quand on y réfléchit, nous sommes parvenus à conserver un bon esprit d’équipe et composer avec différentes blessures, ce qui n’était pas évident. Il faut gagner pour que les gens se rendent compte de ce que vous essayez de faire. Et c’est exactement ce que l’on a fait.
David Luiz, ancien milieu de Chelsea, après la finale de 2013 : C’était une année éprouvante. Nous étions comme forcés de bien faire après la saison précédente. Nous avons perdu trois finales cette saison (FA Community Shield, Super Coupe de l’UEFA et Coupe du Monde des clubs de la FIFA) alors je tiens à dédier cette victoire à Rafael Benítez, car il a fait du super boulot avec nous.
Frank Lampard, ancien milieu de Chelsea : C’est un véritable professionnel. Il préparait chaque rencontre minutieusement. Et c’était une situation difficile pour lui aussi. En tant que manager en intérim, tout le monde savait qu’il partirait à la fin de la saison. Alors il ne pouvait pas vraiment s’attacher à nous et mettre en place un plan sur le long terme. C’est pour ça que je pense qu’il a, au final, fait du très bon travail ici. Nous avons eu ce que nous désirions : un titre supplémentaire.
SSC Napoli : Coppa Italia (2014)
Engagé en 2013, Benítez a su répondre aux attentes d’un des publics les plus chauds d’Italie, le quart de finale d’UEFA Europa League cette saison représentant le meilleur parcours européen du club depuis de très nombreuses années.
Benítez sur Naples : À ce jour, nous avons remporté la Super Coupe d’Italie face à une très bonne équipe de la Juventus. C’est très important et je tiens à le souligner. Nous sommes également en demi-finales de la Coppa Italia et en quarts de finale de l’UEFA Europa League. Cela faisait 26 ans que le club n’était plus allez si loin en Europe, depuis l’époque d’un certain Diego Maradona...
Dries Mertens, ailier de Naples : Benítez est un super entraîneur qui fait du super travail à Naples. Il nous fait progresser jour après jour. J’espère qu’il restera au club.
Benítez sur sa culture : J’ai travaillé en Angleterre pendant de nombreuses années mais ma culture est avant tout latine et je peux très bien comprendre la passion qui anime les supporters napolitains. Je pense que les supporters ici comprennent également ma passion. La seule différence est que je ne l’exprime pas par des gestes, mais en travaillant dur tous les jours. Les fans de Naples peuvent voir cela en jugeant tout simplement le niveau de l’équipe.