Benfica reviendra à Turin

Le SL Benfica s'est payé le luxe de disputer une deuxième finale d'affilée d'UEFA Europa League. Battus l'an dernier par Chelsea FC, les Benfiquistes espèrent ne pas laisser l'occasion de soulever un premier trophée européen depuis 1962, le 14 mai prochain, face au FC Séville.

D'entrée de jeu, les deux équipes ont imprimé un rythme très intense à ce match. Contrairement au scénario attendu, Benfica a été le premier en jambes avec tout de suite des intentions de porter le danger sur la défense de la Juventus. Malmenés en début de match, les joueurs d'Antonio Conte ont ensuite posé petit à petit leur empreinte sur la rencontre.

Plusieurs situations ont ponctué ces premiers mouvements, à l'image de tentatives d'Andrea Pirlo (8e minute) et d'Arturo Vidal (20e) ou d'une reprise de volée acrobatique de Carlos Tévez (24e). Alors que Stephan Lichtsteiner a réussi enfin une frappe cadrée (29e) facilement stoppée par Jan Oblak, la tête décroisée de Leonardo Bonucci a rasé le poteau du gardien slovène de Benfica, juste avant la pause. Dans le temps additionnel, le centre puissant de Kwadwo Asamoah a trouvé la tête piquée d'Arturo Vidal qui a été déviée au-dessus par une autre tête, celle de Luisão, le vaillant capitaine de Benfica. 

La pluie s'est invitée à la fête durant la mi-temps, et même la grêle, et le déluge a continué à s'abattre sur la défense benfiquiste. La domination des Bianconeri a repris mais les Portugais se sont montrés de plus en plus fringants en contres, comme en témoigne la reprise juste au-dessus de Rodrigo (50e).

Jusqu'à une faute sans doute inutile d'Enzo Pérez, synonyme de deuxième avertissement et donc d'expulsion à la 67e minute. Pendant près de 25 minutes, Benfica a donc dû se démener en infériorité numérique. Ce qui n'a pas forcément facilité les affaires de la Juve qui a eu de plus en plus de mal à approcher des buts de Benfica, la faute à l'accumulation de la fatigue. C'est sans doute un manque de lucidité qui a empêché Stephan Lichtsteiner de contrôler correctement un ballon dans la surface, à dix minutes de la fin.

Le Juventus Stadium a bien failli exploser de joie quand Paul Pogba a remisé de manière incroyable pour Pablo Osvaldo, tout juste entré en jeu, qui a propulsé l'offrande au fond des filets. Mais le Français avait été signalé hors-jeu. Il restait un peu plus de cinq minutes à jouer, la peur avait gagné les supporters turinois qui semblaient comme apathiques.

Les esprits se sont échauffés tout d'un coup sur le banc de touche entre Lazar Marković, à peine remplacé, et Mirko Vučinić, sans doute frustré de ne pas être entré en jeu. Il y a eu aussi la blessure spectaculaire d'Ezequiel Garay, touché à la tête par le pied de Paul Pogba. Le défenseur argentin a dû sortir, laissant ses partenaires à 9 contre 11.

La Juve a eu beau tenter par Carlos Tévez, obtenir un coup franc bien placé pour Pirlo dans les dernières secondes, Benfica a tenu sa qualification pour la finale. Au bout de 8 minutes de temps additionnel, Jorge Jesus et tous les joueurs de Benfica ont pu faire des sauts de cabri, les bras levés vers le ciel de Turin. Où ils reviendront le 14 mai.