Torres, ses premiers pas vers la gloire
mardi 13 avril 2010
Résumé de l'article
Le buteur du Liverpool FC Fernando Torres se prépare à rencontrer son premier club, l'Atlético de Madrid, en demi-finale de l'UEFA Europa League. Des souvenirs remontent dans un entretien exclusif avec UEFA.com.
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Auteur d'un doublé lors de la victoire 4-1, en quarts de finale retour, contre le SL Benfica, Torres revient en grande forme pour la fin de la saison. Nous l'avions rencontré peu après son arrivée en Angleterre. El Nino nous avait alors parlé de l'Atlético... et du reste.
Sur l'Atlético - "C'est mon grand-père qui m'a fait connaître l'Atlético. Dans ma famille, on n'était pas de grands footeux, pas du genre à tous se réunir pour suivre les matches, alors on n'avait pas d'équipe fétiche, sauf mon grand-père, qui était fan absolu de l'Atlético. J'ai suivi ses pas. Mais l'amour du football, je le dois plutôt à mon frère, qui était gardien de but pour l'équipe de Fuenlabrada. Ils avaient besoin de quelqu'un pour tirer pour qu'il s'entraîne : c'était ça, mon job, quand j'étais enfant. C'est comme ça que je suis entré dans le football et que j'ai commencé à aimer ça.
Le rôle de sa famille dans sa carrière - "De la plus haute importance. Le soutien de sa famille, c'est le plus important. Le soutien de sa famille et de ses frères. Ils m'ont tous donné de leur temps, en laissant de côté leur travail et leurs études pour m'aider. Le centre d'entraînement était à 1 heure et demi de chez nous : il fallait prendre le bus, puis le train... Et puis il y avait les longs déplacements le week-end. C'était aussi important que mes parents ne mettent pas la pression : on voit des pères assister aux matches de leur enfant comme si c'était un match professionnel et les traiter comme s'ils étaient des pros. C'est horrible, ce qu'on voit ici et là. Moi, j'ai eu de la chance : ma mère me disait toujours 'Ce n'est pas pour nous que tu joues. Si un jour tu en as marre de jouer pour l'Atlético, alors tant pis, tu reviendras jouer dans un club du quartier'. On doit être heureux, c'est ça la clé, et rien d'autre. Mon père a toujours été derrière moi, à me soutenir sans rien demander en échange. J'ai eu beaucoup de chance, par rapport à ce qu'on voit de la part d'autres pères, qui dictent leur conduite à leurs enfants : c'est tout simplement horrible. J'ai eu de la chance que ça ne se passe pas comme ça pour moi."
Ses premiers ballons - "À l'époque, je jouais pour l'équipe Radio 13 à Fuenlabrada, et les deux meilleurs gosses de la saison avaient l'occasion de s'entraîner avec l'Atlético. J'ai eu de la chance d'en faire partie : on a disputé un match d'entraînement, en jouant à 11 contre 11 pendant 20 minutes, et après les 22 jeunes s'entraînaient ensemble. On avait l'occasion de montrer ce qu'on savait faire pendant ces 20 minutes, pour impressionner les entraîneurs : c'était comme passer un examen à l'école. C'était le premier test. J'ai réussi à bien me débrouiller, et j'ai continué à passer les échelons un par un à l'Atlético. Je jouais toujours avec des gamins qui étaient plus vieux que moi, parfois de deux ans. Mais je pense que c'est très important, parce que quand on joue avec des enfants plus vieux et plus forts physiquement que soi, on apprend plus à leur contact : ils ont plus d'expérience et pensent différemment, donc on mûrit plus vite et mieux. Et à 17 ans, j'ai commencé à jouer en équipe première."
Le stress, toujours - "Les situations les plus difficiles, ce sont les moments qui précèdent les matches : on devient nerveux, quand on marche dans le tunnel et qu'on sait qu'on va jouer un match important, comme une finale. On est là avec ses coéquipiers, qui sont tous très concentrés, et on réalise que c'est pour vivre ces moments qu'on s'est toujours battus, que c'est ce dont on a toujours rêvé. Ces grands matches peuvent décider de votre avenir. Mais dès que le match commence et qu'on touche le ballon, la nervosité s'évapore : on essaye d'être aussi concentré que possible et de faire de son mieux pour l'équipe. Dès qu'on reçoit le ballon, on prend du plaisir et on essaye d'avoir le plus gros impact possible sur le match. Donc c'est plutôt avant le match, à l'échauffement, qu'on pense à l'importance de ces rencontres. Mais par exemple, la veille du match, j'en profite encore, je suis impatient de le disputer : à ce moment-là, je ne suis pas nerveux, pas plus que pendant le match."