Double couronne pour Séville
mercredi 16 mai 2007
Résumé de l'article
RCD Espanyol - Sevilla FC 2-2 a.p. (1-3 t.a.b.)
Face à 10 Catalans, Séville est devenue la seconde équipe à conserver la Coupe UEFA, au bout de la nuit humide d'Hampden.
Corps de l'article
Le Sevilla FC a conservé la Coupe UEFA, mercredi sous la pluie de Glasgow, à l'issue d'une finale à grand suspense où le RCD Espanyol à joué à 10 pendant 52 minutes.
Première depuis 1986
Pour la première fois depuis le Real Madrid CF en 1986, le tenant conserve son titre. Mais ce fut bien plus dur pour les joueurs de Juande Ramos qu'il y a un an à Eindhoven, face au Middlebrough FC (4-0). L'Espanyol, outsider au départ, s'est montré supérieur jusqu'à l'expulsion de Moisés Hurtado (68e). La ville de Barcelone ne gagnera peut-être aucun titre cette saison alors que Séville, qui occupe la 3e place de la Liga, en compte déjà deux (Coupe UEFA et Super Coupe de l'UEFA) et jouera le 23 juin la finale de la Copa Del Rey.
Pandiani sur le banc
Pour l'Espanyol, cette finale est aussi cruelle que celle de 1988, déjà perdue aux tirs au but face au Bayer 04 Leverkusen. L'entraîneur catalan Ernesto Valverde était sur la pelouse il y a 19 ans. Il surprenait en décidant de se passer de Walter Pandiani, plaçant l'Uruguayen, meilleur buteur de la compétition, sur le banc, alors que Luis García était aligné au côté du capitaine Raúl Tamudo en attaque. Côté sévillan, seul Julien Escudé, suspendu, manquait à l'appel. Le Français était remplacé en charnière centrale, au côté de Javi Navarro, par Antonio Puerta.
L'Espanyol se réveille
Le début de match était légèrement à l'avantage de Séville, avec notamment des frappes décadrées d'Enzo Maresca (4e) et Frédéric Kanouté (6e). Puis l'Espanyol, se souvenant peut-être de ses victoires chez l'AFC Ajax (phase de groupes), le SL Benfica à domicile (quarts) ou chez le Werder Bremen (demi-finale retour), donnait du volume au match. Tamudo (14e) et Moisés Hurtado (17e) faisaient même trembler la colonie andalouse.
Adriano va très bien
Mais juste au moment où l'Espanyol prenait confiance, Andrés Palop captait un corner d'Iván de la Peña. D'une divine relance de 40 m, le buteur magique des 8es de finale retour, chez le FC Shakhtar Donetsk, trouvait Adriano Correia en pleine course. Le Brésilien échappait au tacle de David García puis gagnait son duel avec Gorka Iraizoz (1-0, 18e). Incertain jusqu'au début de la semaine, le milieu de terrain sévillan montrait que sa blessure à la cuisse n'était qu'un mauvais souvenir.
Riera égalise...
Il n'en restait pas moins que les Catalans étaient très bien entrés dans le match. Sans complexe, sans peur et sans penser à cette finale de 1988. Il n'était donc pas étonnant, dix minutes après l'ouverture du score, de voir Albert Riera porter longuement le ballon sur le côté gauche, repiquer au centre de décocher la frappe de l'égalisation. Le ballon fusait sur la chaussure de Daniel Alves et transperçait le gant de Palop (1-1, 28e).
...et trouve la barre
Sentant le danger, Ramos densifiait son milieu de terrain avec l'entrée à la reprise de Jesús Navas, à la place de Maresca. Ce qui n'empêchait pas les Barcelonais de conserver un jeu fluide. Palop devait réaliser des exploits pour repousser les frappes de Tamudo (55e) et surtout de Riera dont le boulet était détourné sur la barre par son ancien coéquipier au Valencia CF (58e). Entre-temps, Pandiani remplaçait Francisco Rufete (57e).
Moisés expulsé
Autre entrée stratégique, celle d'Aleksandr Kerzhakov qui était taclé violemment par Moisés à la 67e minute. C'était le deuxième jaune pour le milieu défensif bleu et blanc. Il avait beau vitupérer, il devait laisser ses collègues à dix. Le défenseur Jesús María Lacruz remplaçait alors le capitaine Tamudo. Sur un tapis gorgé d'eau, l'Espanyol parvenait à tenir sous la pression croissante des tenants du titre qui se procuraient de nombreuses occasions de plus en plus chaudes.
Jônatas répond à Kanouté
Pour la première fois depuis la victoire du FC Porto de José Mourinho, en 2003, face au Celtic FC (3-2 a.p., à Séville), la Coupe UEFA allait se jouer au-delà du temps réglementaire. Après le but de Kanouté (centre à ras de terre de Navas), l'Espanyol était au plus mal. Mais Son adversaire manquait encore quelques occasions. Il les regrettait lorsque le remplaçant Jônatas frappait de l'entrée de la surface. Le ballon touchait terre avant de se ficher à l'ntérieur du poteau gauche de Palop (2-2, 116e).
Hip ! Hip ! Hip ! Palop
Pour la 4e fois en 32 finales, la première depuis la victoire du Galatasaray SK en 1999/00, la fameuse "loterie" se mettait en place devant le virage de l'Espanyol. Luis García ratait la première tentative catalane (arrêt de Gorka). L'erreur du défenseur était rattrapée par Daniel Alves, passé à côté de sa finale, qui visait au-dessus. Mais au tir suivant Jônatas, héros quelques minutes plus tôt, butait sur Palop qui donnait ensuite la victoire à Séville, stoppant en même temps le tir de Marc Torrejón et le suspense. Ivre de joie, il pouvait se jeter dans les bras de ses coéquipiers. Après la Coupe UEFA 2006 et la Super Coupe de l'UEFA, Séville venait de remporter sa troisième compétition européenne de rang.