Ramos sort de l'ombre

Juande Ramos atteint son Everest grâce à la qualification pour la finale de la Coupe UEFA du Sevilla FC. Cependant, même à Eindhoven, ce coach de la nouvelle génération reste discret.

Evènement mondial
Ramos a parlé brièvement, mardi, de la confiance qui habite son équipe, de la menace du Middlesbrough FC et de la fierté de qualifier l'équipe pour sa première finale européenne. Tandis que son homologue anglais faisait recette auprès des journalistes, Ramos, se félicitait de voir l'attention des médias tournée ailleurs que sur lui, du moment que Séville continue de créer la surprise. Rien ne présageait un aussi grand succès l'été dernier lorsqu'il reprenait l'équipe en main. En tant qu'ancien entraîneur du grand rival, le Real Betis Balompié, sa nomination ne faisait pas l'unanimité auprès de supporteurs grincheux après les départs du héros local Sergio Ramos et de la vedette Julio Baptista pour le Real Madrid CF. Juande Ramos a fait taire les critiques en menant Séville à sa première finale depuis la Copa del Rey 1962 et en approchant les places qualificatives pour l'UEFA Champions League.

L'homme du Rayo
Ce natif de Ciudad Real (près de Madrid), 51 ans, occupa son premier poste d'entraîneur à l'Elche CF en 1991. Après quelques passages dans les divisions inférieures, notamment dans l'équipe B du FC Barcelona, il se tournait vers l'élite. Grand voyageur, il compte parmi ses anciens clubs l'UE Lleida, le Betis, le RCD Espanyol et le Málaga CF et sait très bien comment s'y prendre pour faire de grandes choses avec peu de moyens. Il prenait de l'ampleur au Rayo Vallecano, en faisant monter la troisième équipe de Madrid en Primera División dès sa première saison en 1998/99, avant de terminer neuvième du championnat l'année suivante. Le Rayo Vallecano se qualifiait même pour la Coupe UEFA par l'intermédiaire du classement fair-play et terminait sa première aventure européenne en quarts de finale.

Nouvelle génération
Ramos fait partie de cette nouvelle génération d'entraîneurs espagnols, comme Joaquín Caparrós du RC Deportivo La Coruña, qu'il remplace à Séville, Quique Flores du Valencia CF et Rafael Benítez du Liverpool FC (vainqueur de la Coupe UEFA avec Valence), qui aiment mélanger discipline et dur labeur. Les joueurs de Séville sont très doués techniquement mais font également preuve de solidité en défense. "Pour gagner, nous devons faire ce que nous savons le mieux", déclare-t-il. "Nous avons travaillé dur et maintenant, nous souhaitons bien jouer et répondre à nos attentes." Ramos n'est pas du genre à montrer ses émotions. Contrairement à un McClaren souriant et expansif, Ramos est resté sur ses gardes mardi. "Il est tout à fait capable et réussira à tirer le meilleur de ses joueurs", indiquait Ramos lorsqu'on lui demandait si le départ de McClaren motivera encore davantage Middlesbrough. "Il voudra partir sur une victoire." L'entraîneur de Séville aussi. Une victoire ce soir et il sera à jamais sorti de l'ombre.