Pas de miracle à La Meinau
jeudi 16 mars 2006
Résumé de l'article
RC Strasbourg - FC Basel 1893 2-2 (tot. 2-4)
Un doublé d'Eduardo met un terme au parcours des Français.
Corps de l'article
Face à un FC Basel 1893 sérieux et appliqué, le RC Strasbourg n'eut que trois minutes l'espoir de renverser une situation compromise par sa défaite 2-0 il y a une semaine au Parc Saint-Jacques. En encaissant le deuxième but d'Eduardo après 25 minutes, les quarts de finale de la Coupe UEFA étaient envolés.
Une première
Les champions de Suisse seront au tirage au sort, vendredi à Nyon, après avoir brillamment éliminé leur deuxième club français. Pour la première fois en Coupe UEFA un club prend sa revanche en phase à élimination directe après avoir été battu en phase de groupes.
Une équipe jeune et… vieille
Un peu comme il y a trois mois, quand Strasbourg avait accueilli le FK Crvena Zvezda (Etoile Rouge de Belgrade, 2-2, déjà), le public visiteur s'occupait de l'ambiance à La Meinau. Sûrs de leur qualification, les Bâlois chantaient la victoire dès les premières minutes du match. Côté strasbourgeois, l'équipe alignée par Jacky Duguépéroux était jeune (Rudy Carlier, Habib Bellaid, Ricardo Faty) et sur le retour (Yves Deroff, Pascal Johansen, Arthur Boka). A Bâle, le bourreau du match aller, Matías Delgado était présent pour organiser le jeu.
Douche froide
Dès la 3e minute, Strasbourg prenait une véritable douche froide sur la tête. Daniel Majstorovic balançait une longue ouverture dans le dos de la défense locale. A trois contre le seul Nicolas Puydebois, le Suisses marquaient le premier but de la partie par Eduardo sur une passe de Bruno Berner (0-1). Strasbourg devait alors en marquer quatre pour se qualifier !
Carlier égalise
On pouvait croire les Alsaciens refroidis, il n'en fut rien. D'abord, à la 9e minute, Bruno Berner sauvait sur sa ligne une tête lobée d'Abou Moslem Farag, finalement aligné, qui avait trompé le gardien suisse, Pascal Zuberbühler. Puis, une minute plus tard, sur un bon centre d'Alexander Farnerud, Habib Bellaid déviait pour Rudy Carlier qui d'une belle reprise dans la lucarne offrait l'égalisation (1-1, 11e).
Flottement à Bâle
Dans la foulée, Bâle, peut-être trop confiant, était encore débordé sur un joli passement de jambes d'Alexander Farnerud qui centrait pour Pascal Johansen, lequel remettait en retrait à Boka dont le missile du gauche tutoyait le poteau adverse. A cet instant, Bâle avait l'avantage du score, du soutien de son fervent public, mais sûrement pas du jeu. Strasbourg voulait croire à l'exploit devenu encore plus fou.
Le public s'emballe
A la 22e minute, Zuberbühler sauvait les siens dans un face à face contre Farnerud, magnifiquement servi par son frère Pontus. En plus du but, c'était déjà la troisième grosse occasion strasbourgeoise. Et le public alsacien s'emballait ! Christian Gross, l'entraîneur suisse, incitait depuis son banc ses joueurs à plus de calme et de maîtrise. Mais ce sont les errances défensives des hommes de Jacky Duguépéroux qui allaient le soulager.
Degen tranquille
A la 26e minute, David Degen pénétrait tranquillement une arrière-garde strasbourgeoise passive, puis servait Eduardo, esseulé au second poteau. Ce dernier trompait Nicolas Puydebois (1-2). Du rêve, le match virait au cauchemar. Bâle avait dès lors tout le loisir de voir venir.
La différence est là
La suite, forcément, devenait anecdotique. Comment y croire quand la mission, d'abord impossible, devient jouable pour finalement se révéler vraiment impossible ? Sachant qu'en plus, ce 8e de finale de Coupe UEFA opposait une équipe première de son championnat (Bâle) face à un relégable (Strasbourg)... La première période se terminait comme elle avait commencé, avec ce sentiment de match déjà plié en faveur des Suisses allemands.
Eduardo proche du triplé
La deuxième période manquait de piquant. Eduardo était tout proche de trouver le cadre après une sortie hasardeuse de Nicolas Puydebois (55e minute). Alexander Farnerud, sans un mauvais contrôle, aurait pu convertir l'offrande d'Arthur Boka (58e minute). Puis plus rien à signaler jusqu'à la 69e minute et ce coup franc des 20 mètres frappé de peu à côté par Alexander Farnerud et le même, une minute plus tard, pour Bâle et tiré largement au-dessus par Mladen Petric, bien moins efficace qu'au match aller.
Kanté récompensé
Alors que le match sombrait dans une apathie attendue, Yves Deroff et Alexander Farnerud combinaient, Deroff adressait un joli centre manqué par Habib Bellaid mais Cédric Kanté, meilleur joueur strasbourgeois de ces dernières semaines avec Amara Diané (resté sur le banc), égalisait du droit (2-2). Mais la messe était dite depuis longtemps. Bâle s'est montré plus réaliste sur ce 8e de finale et c'est logiquement que les hommes de Christian Gross se qualifient pour les quarts de la Coupe UEFA.