Deschamps-Monaco, l'impasse

Depuis le début de la saison, l'AS Monaco FC n'est que l'ombre de lui-même. Eliminé de l'UEFA Champions League et quinzième de la Ligue 1, le club princier a déjà consommé un entraîneur, Didier Deschamps, démissionnaire en début de semaine. Ce départ de l'homme le plus anciennement en poste en Ligue 1 (4 ans et 3 mois) va-t-il éclaircir l'horizon ?

Une prémonition ?
"Une vie de coach est faite de frustrations." La dernière fois que nous avions rencontré Didier Deschamps, début août, l'ancien capitaine de l'équipe de France s'était étendu sur la passage du terrain au banc de touche, regrettant cette position de spectateur que l'ancien joueur est contraint d'adopter.

"De hauts et de bas"
Six semaines plus tard, la frustration inhérente au métier s'est muée en impuissance pour le joueur qui dispose du plus grand palmarès de l'histoire du football français. "La vie d'un club de football professionnel est faite de hauts et de bas et il faut quelques fois savoir tirer les conséquences des périodes plus difficiles pour mieux rebondir", indiquait-il après avoir remis sa démission au président de l'ASM, Michel Pastor.

"Didier ne voulait plus"
"Je quitte un club auquel j'ai consacré, avec énergie et passion, quatre années de ma vie qui resteront gravées dans ma mémoire", ajoute Deschamps. Mais comme l'explique son successeur et ancien adjoint Jean Petit : "Didier ne voulait plus et ne pouvait plus continuer".

Une Coupe et une épopée
S'asseyant sur deux années d'un contrat juteux DD a donc décidé de mettre un terme à sa première expérience d'entraîneur. Il ressort avec une Coupe de la Ligue en 2003 et la plus belle épopée européenne de l'histoire du club, achevée en finale de la Champions League 2003/04 (défaite 3-0 contre le FC Porto).

"Pas un grand club"
Pour autant, en France, la seule chose qui a surpris dans cette démission demeure sa soudaineté. Car depuis la défaite au 3e tour qualificatif de la Champions League contre le Real Betis Balompié, les relations entre le technicien et ses dirigeants n'ont cessé de se dégrader. Le 12 septembre, dans une conférence de presse qu'il avait lui-même convoquée, Deschamps soutenait que Monaco "n'est pas un grand club".

La défaite de trop
A l'unisson des joueurs, il se plaignait de ne pas avoir pu recruter à très haut niveau avant le mois d'août. Pastor lui répondait invariablement, et avec raison, qu'il était impliqué dans les choix. Les deux camps ne pouvant s'entendre, le divorce était consommé. La défaite à domicile dimanche (2-0 contre le Stade Rennais FC) l'a prononcé. "A l'amiable", selon Deschamps.

Petit bout de chemin
En homme d'affaire pressé et avisé, Pastor se tournait vers l'avenir. Le proche concerne Jean Petit. L'éternel adjoint, 55 ans, au club depuis 1969, assurera l'interim comme il l'avait fait après le départ d'Arsène Wenger il y a onze ans. "Je n'irai pas plus loin", déclare l'intéressé. "Ce serait trahir Didier."

Réponse dans quinze jours
Pastor n'écarte pas de pérenniser le nouveau poste de Petit mais il devrait se tourner vers un nouveau venu. "Nous avons reçu beaucoup de propositions", dit-il. Comme toujours depuis qu'il a quitté le FC Sochaux-Montbéliard, Guy Lacombe part favori. Lui, Petit ou un autre aura pour tâche de mobiliser les troupes afin de marquer un premier but à Louis II en Championnat et de poursuivre la Coupe UEFA au-delà de la phase de groupes.