Rennes, Marseille, c'est grave ?
mardi 30 août 2005
Résumé de l'article
Coincés dans les soutes de la Ligue 1, les deux engagés en Coupe UEFA s'avancent vers leur rendez-vous européen.
Corps de l'article
Par Christian Châtelet
Le Stade Rennais FC et l'Olympique de Marseille occupent les deux dernières places de la Ligue 1. Que peuvent-ils espérer au premier tour de la Coupe UEFA qui débutera le 15 septembre ?
Après l'euphorie
Décrite il y a quelques semaines par son entraîneur Laszlo Bölöni comme une équipe "dure au travail et intelligente", Rennes finissait alors quatrième du Championnat et accédait à la Coupe UEFA pour la première fois par le biais de la ligue et pour la première fois depuis sa victoire en Coupe de France en 1971. Toute une ville faisait la fête et Bölöni écrasait quelques larmes.
Seize buts en cinq matches
Au début de cette saison, le sage roumain avait prévenu : "Il faut oublier cette quatrième place. C'est du passé, nous repartons de zéro. J'espère que mes joueurs comprendront cela." Il semble que ce message, comme beaucoup d'autres depuis, ne soit pas très bien passé. Les Rouge et Noir ont encaissé 16 buts en 5 matches, presque deux fois plus que la deuxième plus mauvaise défense.
Torturé par les promus
L'équipe si intraitable à domicile l'année dernière (2 défaites) a encaissé un 3-0 au stade de la Route de Lorient contre le FC Nantes Atlantique, son ennemi intime. Deux promus ont ensuite fait très mal aux coéquipiers d'Alexander Frei, le meilleur buteur de la Ligue 1 2004/05 (20 buts). Rennes perdait 4-0 au Mans UC 72 puis 6-0 sur la pelouse de l'AS Nancy Lorraine.
"Pas dignes de la Ligue 1"
"Je le savais !", soufflait Bölöni. "Avec nos capacités actuelles en terme de physique et de tactique, nous ne sommes pas dignes de la Ligue 1." Une intervention policée que le défenseur Abdeslam Ouaddou éclarcissait dans la presse : "Il faut arrêter de tricher. Il y a des joueurs dans cette équipe qui ne jouent pas le jeu".
Frei dans le viseur
Contre Nancy, Ouaddou a eu une dispute avec Frei. Le Suisse est donc le premier visé. Accusé de ne pas s'acquitter de ses tâches défensives. Il est vrai qu'avec un seul but en quatre matches et pas mal d'occasions loupées (il le reconnaît lui-même), Frei a d'autres filets à fouetter.
Osasuna comme révélateur
Cette situation fragilise Bölöni même si ses dirigeants avouent "travailler dans le calme, la sérénité et la liberté de parole". L'affrontement avec le CA Osasuna sera à cet égard un révélateur, à partir du 15 septembre.
Mieux que Marseille
Car aujourd'hui, le match référence de Rennes reste la victoire 3-2 contre Marseille il y a quelques semaines. Or l'OM est encore plus mal classé que les Bretons. Sur le Vieux-Port, on n'a plus vu ça depuis près de quatre décennies. L'entraîneur Jean Fernandez aurait valsé depuis belle lurette si la déroute de l'OM ne s'accompagnait pas d'exploits à répétition en Coupe UEFA Intertoto.
Cadences infernales
3-0 contre la S.S. Lazio, 5-1 contre le RC Deportivo La Coruña en finale alors que Marseille n'a plus gagné à domicile en Championnat depuis le 12 mars ! "L'Intertoto nous a coûté des points en Championnat", avance Fernandez. "Si nous n'avions pas rencontré de telles pointures européennes, nous ne nous serions pas retrouvés si bas."
Louis-Dreyfus pas inquiet
L'ancien coach de Metz, débarqué cet été dans un club où il se dit "prêt à travailler gratuitement", a le soutien de ses dirigeants. L'actionnaire majoritaire Robert Louis-Dreyfus, connu voire brocardé pour sa discrétion, est descendu pour la première fois sur la pelouse après le match contre le Depor, pour fêter son premier titre avec ses joueurs. "Je ne suis pas inquiet", dit le puissant homme d'affaire, l'équipe finira par bien tourner en Championnat."
Anvers et contre tout
Si ce n'est pas le cas, il lui restera toujours la Coupe UEFA et la venue du KRC Germinal Beershot Antwerpen pour enflammer le Vélodrome.