Le Sporting voulait sa finale

Par David Drujon

Au bout d'un scénario "hitchkockien" où le Sporting Clube de Portugal et l'AZ Alkmaar se sont échangé quatre fois la qualification pour la finale de la Coupe UEFA, les Portugais ont enlevé l'affaire à la 32e minute de la prolongation.

Imiter Feyenoord
Le Sporting jouera le 18 mai en son stade José Alvalade contre le PFC CSKA Moskva pour succéder au Valencia CF et décrocher son premier trophée européen depuis 1964. Il pourrait aussi détrôner Feyenoord, dernier club vainqueur d'une finale continentale sur sa pelouse, en 2002.

Comme le PSV
Le coup est très dur pour les Néerlandais, surtout après l'élimination du PSV Eindhoven dans des conditions aussi brutales, mercredi, en demi-finale de l'UEFA Champions League. Le CSKA Moscou sait désormais à quoi s’en tenir. Les Portugais sont plus que jamais déterminés à pousser l’aventure jusqu’au bout.

Première mèche pour Perez
La première mèche était allumée par Kenneth Perez qui, après avoir effacé deux défenseurs portugais, écrasait trop sa frappe (5e). Mais cela n’était que partie remise pour l’attaquant danois puisque, sur l’action suivante, celui-ci expédiait un véritable missile de la tête sous la barre de Ricardo (1-0, 6e).

Perez touche du bois
Pris à la gorge d’entrée, les Portugais semblaient tout simplement dans l’incapacité de réagir. Ce qui ne manquait pas de profiter aux Néerlandais qui, au lieu de chercher à préserver leur avantage, décidaient de serrer encore un peu plus leur étreinte. Et il s’en fallut d’un cheveu pour que Perez ne réalise un doublé express dans cette partie. Mais son coup franc était repoussé par l’arrête du but gardé par Ricardo (11e).

Le Sporting sort la tête de l’eau…
Si l’action suivante était à nouveau à porter au crédit des joueurs de Co Adriaanse, les Portugais ne restaient, cette fois-ci, pas en reste. Désormais mieux organisés au milieu de terrain, les joueurs du Sporting parvenaient même à se créer deux occasions coup sur coup par Roudolphe Douala (29e) puis par Liedson dont la tentative était efficacement repoussée par Henk Timmer (31e).

… et égalise !
Les Néerlandais avaient-ils jeté d’entrée trop de forces dans la bataille ? Toujours est-il que les minutes suivantes furent totalement au profit des Portugais qui, par l’intermédiaire de Garcia (42e) mais surtout de l’excellent Liedson commençaient à en faire voir de toutes les couleurs au gardien hollandais. La récompense allait même intervenir avant la pause puisque, après avoir contraint une première fois Timmer à la claquette, le Brésilien détournait adroitement dans les filets une frappe puissante de Fabio Rochemback (1-1, 45e+2).

Les Hollandais assommés
A 1-1, forcément, la donne n’était plus tout à fait la même. Déjà, parce qu’avec cette égalisation, la qualification retrouvait le camps portugais. Ensuite parce que ce but encaissé dans les arrêts de jeu assénait un vilain coup derrière la tête des Hollandais. Ainsi, il n’y eut rien d’étonnant au fait qu’en seconde mi-temps, les débats reprirent là où ils s’étaient arrêtés avec un Sporting Portugal toujours aussi entreprenant.

Alkmaar joue son va-tout
Toutefois, si la domination des visiteurs était bien réelle, les actions dignes de ce nom n’étaient pas légion puisque seules quelques percées de Liedson continuaient à faire passer quelques frissons. Seulement, à vouloir trop gérer, le Sporting allait finir par se faire piéger. Après avoir fait sonner une première fois la cloche de la révolte (78e), Steen Huysegems remettait les compteurs à zéro (sur l’ensemble des deux matches) en profitant d’une belle percée d'Ali Elkhattabi,  il envoyait les deux équipes en prolongation (78e).

Le Sporting in extremis
Si au fil du temps réglementaire le match semblait avoir progressivement perdu de son intensité, on ne peut pas dire qu’il en fût autant durant la prolongation. Pour preuve, deux buts allaient être inscrits. Le Hollandais Kew Jaliens pensait d’ailleurs avoir fait le plus dur en trompant Ricardo d’une belle reprise de volée sur corner (3-1, 108e). Mais même si la situation se présentait pour eux comme étant des plus précaires, les Portugais n’avaient pas encore dit leur dernier mot. Et c’est finalement, Miguel Garcia qui, au bout de la nuit, donnait la qualification aux siens d’un coup de tête rageur dans les arrêts de jeu (3-2, 122e).