Inusable Sir Bobby
mardi 31 août 2004
Résumé de l'article
A 71 ans, Sir Bobby Robson quitte Newcastle. Est-ce vraiment la fin de sa carrière ?
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Par Paul Saffer
On n'imaginait pas de fin plus tragique aux 37 ans de carrière de manager de Sir Bobby Robson - "relevé de ses fonctions" par le Newcastle United FC. Mais si Sir Bobby a eu une habitude quand il était manager, c'est bien celle de surprendre, et malgré ses 71 ans, un nouveau rebondissement n'est pas à exclure.
Débuts
Tout avait commencé de façon si prometteuse. Après un bref passage comme entraîneur chez les Canadiens du Vancouver Royals en 1967, Robson était rentré au pays en janvier de l'année suivante pour s'occuper du Fulham FC. Dix mois et une relégation plus tard, il était remercié.
Heure de gloire à Ipswich
C'est alors qu'il connaît son premier coup du sort. En 1969, l'Ipswich Town FC, tombé au plus bas de l'élite anglaise depuis les jours de gloire d'Alf Ramsey, le nomme entraîneur. Il construit son équipe petit à petit et, entre 1972/73 et son départ le club, sera toujours dans les six premiers.
Honneur européen
Sous Robson, Ipswich remporte la finale de la FA Cup contre l'Arsenal FC et triomphe de l'AZ Alkmaar trois ans plus tard pour brandir la Coupe UEFA. Robson décline des offres alléchantes pour entraîner des clubs comme le Leeds United AFC et le Sunderland AFC mais, en 1982, c'est la proposition que son patriotisme ne peut refuser : manager de l'équipe d'Angleterre.
Equipe nationale
Sélectionné 20 fois comme joueur, Robson a déjà dirigé l'équipe d'Angleterre B. Et, bien que son passage à la tête de l'équipe nationale soit marqué par des attaques de plus en plus virulentes de tabloïdes, notamment après deux échecs en Championnat d'Europe de l'UEFA, ses performances en Coupe du Monde de la FIFA sont exemplaires.
Coupes du Monde
Lors de la phase finale au Mexique, en 1986, malgré un début calamiteux, Robson emmène son équipe en quarts de finale - où seuls Diego Maradona et son génie peuvent arrêter la progression de l'Angleterre. Après avoir annoncé son intention de démissionner pour entraîner le PSV Eindhoven avant la phase finale de 1990 en Italie, Robson orchestre le plus beau parcours de l'Angleterre sur le sol étranger, l'équipe nationale se faisant éliminer par la RFA en demi-finale.
Tour d'Europe
Robson est alors considéré comme le manager anglais par excellence. Mais au cours de la décennie qui suit, il permet de remporter des trophées au PSV, au FC Porto et au FC Barcelona - la victoire ne lui fait défaut qu'au Sporting Clube de Portugal, où il est le mentor d'un jeune interprète, José Mourinho.
Retour au pays
Mais le CV de Robson reste incomplet. Le manque est comblé le 2 septembre 1999, lorsqu'il devient l'entraîneur du Newcastle United FC, dans sa ville natale. Son premier match à domicile avec cette équipe qui à l'époque luttait pour s'en sortir est un véritable rêve - une victoire 8-0 contre le Sheffield Wednesday FC. Robson ramène rapidement Newcastle vers les sommets de la Premiership et, en 2002, il qualifie son équipe pour la Champions League et il est anobli.
Hauts et bas
Newcastle perd ses trois premiers matches de la phase de groupes de la Champions League 2002/03, mais réussit à se qualifier pour la deuxième phase de groupes. La saison suivante, le club s'incline au troisième tour de qualification aux tirs au but face au FK Partizan. Par la suite, Newcastle atteint les demi-finales de la Coupe UEFA et accroche dans un sursaut la cinquième place du championnat anglais. Mais Robson apprend que son contrat ne sera pas prolongé au-delà de 2005, et les quatre défaites qui inaugurent le début de la nouvelle saison 2004 sonnent le glas de son séjour à Newcastle.
La fin ?
Mais est-ce réellement la fin ? "J'étais toujours 'accro' et j'avais besoin de l'injection quotidienne d'adrénaline que me donnait le football", écrit-il dans son autobiographie pour expliquer son refus de prendre sa retraite en 1995, après qu'on lui a enlevé un mélanome malin au visage. Si on lui proposait un nouveau poste, Sir Bobby pourrait bien avoir encore une surprise en réserve.