Wembley, le facteur W de l'Angleterre en finale de l'EURO 2020
jeudi 8 juillet 2021
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L'excellent bilan de l'Angleterre à Wembley, sans parler de la vague d'optimisme croissante autour de l'équipe de Gareth Southgate, emplissent d'espoir les fans et le reporter d'EURO2020.com, Simon Hart.
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« Nous avons donné le sourire à beaucoup de monde, mais le public a été incroyable ce soir. Je les ai trouvés fantastiques, ils nous ont poussés, surtout en prolongation, et nous avons réussi à inscrire le but de la victoire. »
Voici les mots de Jordan Henderson, résumant pour EURO2020.com le facteur W de Wembley qui a aidé les joueurs de l'Angleterre à enfin franchir la barre des demi-finales pour s'offrir une nouvelle finale majeure.
Wembley, le facteur W
Séances de tirs au but exclues, l'Angleterre n'a jamais perdu un match de phase finale majeure à Wembley (11 victoires, 5 nuls).
Henderson est un joueur qui connaît très bien l'effet que les fans locaux peuvent avoir sur une équipe. Son propre club de Liverpool, par exemple, n'aurait probablement jamais renversé ce retard 3-0 face à Barcelone lors d'une demi-finale bouillante en 2019 sans un stade d'Anfield en ébullition.
La différence avec Anfield est un socle de confiance bâti sur des années d'exploits improbables. Pour l'Angleterre, comme Gareth Southgate l'a dit avant le triomphe sur le Danemark en demi-finale, le nouveau Wembley, où l'Angleterre a joué pour la première fois en 2007, ne possède pas une telle Histoire. « Wembley présente une Histoire fantastique, bien sûr, mais pour ceux qui ne sont pas assez vieux pour s'en rappeler, beaucoup de ces souvenirs remontent à l'ancien stade », a-t-il regretté.
Southgate appelait à créer de nouveaux « moments iconiques » sous l'arche du nouveau stade, une demande entendue par une équipe qui a commencé à écrire un nouveau chapitre sous les ordres de leur sélectionneur remarquablement ingénieux et sûr de lui. En ce sens, l'équipe et le stade partagent la mission d'écrire l'Histoire dans ce tournoi, tout comme leurs prédécesseurs l'avaient fait sous les vieilles tours jumelles en 1966.
Le douzième homme a joué son rôle face à l'Allemagne en huitièmes et, mercredi soir, avec 64 547 spectateurs à Wembley, il l'a de nouveau fait pour s'offrir une finale face à l'Italie dans une enceinte où l'Angleterre a désormais gagné 13 de ses 15 derniers matches.
Un moment en particulier au début de la prolongation a résumé la bruyante conviction qui émanait des tribunes. On aurait pu pardonner aux plus anciens fans de l'Angleterre un sentiment de désespoir avec les souvenirs des éliminations en demi-finales de tournois majeurs en 1990, 1996 et 2018 après un score de 1-1 à l'issue du temps réglementaire.
Comme le dit Three Lions, une chanson (malgré ce que certains pourraient penser) à propos des espoirs tenaces du supporter de football malgré des expériences amères : « England's gonna blow it away, gonna throw it away » (l'Angleterre va le laisser filer, va le gâcher). Mais pas cette fois.
Tandis que l'arche scintillait dans la nuit londonienne, les fans anglais reprenaient une bruyante version de cette chanson invitant l'Angleterre à pousser pour aller chercher le but de la victoire en prolongation. Et après le but de Harry Kane, au coup de sifflet final, après les reprises de Sweet Caroline, beaucoup sont restés dans les gradins, pour profiter de ces instants.
Place à l'Italie désormais. « Une finale. À la maison. Ouais, c'est génial », a confié Kane à EURO2020.com après la rencontre. L'Histoire prouve toutefois qu'une finale à domicile ne se termine pas toujours en apothéose. La France a perdu la sienne il y a cinq ans, le Portugal également en 2004 aux dépens de la Grèce. Par deux fois seulement une nation a remporté l'EURO sur son propre sol : l'Espagne en 1964, la France en 1984. Mais il s'agit cette fois de l'Angleterre de Southgate, une nouvelle Angleterre et une nouvelle histoire.