Alain Giresse : "Payet, ça fait plaisir"
vendredi 24 juin 2016
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Vainqueur de l'EURO 84, Alain Giresse est ambassadeur de Bordeaux pour ce tournoi et observateur pour l'UEFA. Il revient pour nous sur cette quinzaine, sans oublier les Bleus.
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EURO2016.fr : Comment avez-vous vécu cette première phase de l'EURO 2016 à Bordeaux ?
Alain Giresse : Cela m'a l'air de s'être bien passé ! Le stade est vraiment beau, tous les gens que j'ai pu rencontrer m'en parlent, comme de la beauté de la ville, son architecture, les quais, le vieux centre... Avec les supporters, tout s'est bien déroulé, il n'y a eu aucun problème particulier. C'est conforme dans le positif à ce que tout le monde, ici, espérait.
EURO2016.fr : L'EURO à Bordeaux, c'est une chance ?
Alain Giresse : Pour être allé en ville, j'ai vu des endroits où ils ont dû vendre plus de bières en quinze jours que dans une année (Rires) ! Plus sérieusement, c'est une chance pour l'économie de la région, c'est sûr. Les gens ont pu apprécier la ville, visiter la région, découvrir le stade, cela donne une bonne image.
EURO2016.fr : Et sur un plan sportif ?
Alain Giresse : L'Espagne-Croatie a été de haut niveau. Impressionnant ! C'est le meilleur match que j'ai vu. La Croatie, si elle garde la motivation qu'elle avait contre les Espagnols, attention. Elle va faire très mal. Je dis attention car on connaît leur tempérament, ils peuvent se laisser griser parfois. Mais sinon, s'ils sont au taquet, comme dans ce match, waouh! Ah oui, s'ils restent concentrés sur leur sujet... Et avec le tableau qu'ils ont, en plus... Je vois les battre le Portugal, ça c'est sûr et après... Bon, ils faut qu'ils renouvellent les mêmes performances et dans ce cas...
EURO2016.fr : Quelles sont les autres équipes qui vous ont séduit ?
Alain Giresse : L'Espagne ne m'a pas déçue, tout simplement parce que je pense qu'ils n'ont pas d'attaquants de grande qualité. Bien sûr, ils ont leur jeu de passes, le milieu, ça va, mais devant ? On me parle de Morata mais il a mis trois buts, ce n'est pas significatif dans le sens de la qualité. Leur faiblesse est là à mon avis. Nolito, pfff... C'est très simple, hein, dans leurs clubs, devant, il n'y a que des étrangers. Si les trois du Barça ou ceux du Real jouaient, ils seraient champions d'Europe. Ça peut être un frein pour la suite.
EURO2016.fr : Dimanche, la France joue contre l'Eire...
Alain Giresse : Jusqu'à maintenant, on passe. Au forceps, à la dernière minute... On passe. Est-ce que ce sera suffisant cette fois ? Peut-être contre les Irlandais. Aussi bizarre que cela puisse paraître, je vois un match où on va peut-être subir, face à des Irlandais qui ne vont pas changer. Mais ça peut nous aller, puisqu'on a du mal quand même à prendre le jeu en main.
EURO2016.fr : Cela ne vous surprend pas, cette difficulté à faire le jeu, ce qui était, grâce au milieu de terrain, une grande force ?
Alain Giresse : Si. Mais je sais que les matches amicaux n'ont rien à voir avec la compétition. Et les phases finales peuvent modifier une équipe. En 1982, on a commencé avec une équipe et on a fini avec une autre. En 84 et en 86, on était plus aguerris et on a peu bougé. Mais jusqu'au mois de mars, quelle était l'équipe type ? Je reste confiant parce qu'il y a une base sur laquelle s'appuyer, la bonne préparation, le travail effectué, des choses démontrées.
EURO2016.fr : Qui vous plaît chez les Bleus ?
Alain Giresse : Je dirai Payet d'abord, sans conteste. Ça fait plaisir de voir quelqu'un au-dessus techniquement, qui joue juste, capable d'être décisif, de distiller des ballons. Le fait d'être arrivé en dernier joue aussi pour lui, il avait besoin d'asseoir sa place, il n'est pas dans les mêmes dispositions qu'un Matuidi qui avait eu plus de présence chez les Bleus. Griezmann ? Je trouve qu'on est un peu trop sévère avec lui.
Et avec l'équipe de France en général ?
Alain Giresse : Non, je ne trouve pas qu'il y a trop de sévérité. Tout le monde est simplement dans l'attente par rapport à ce qu'ils ont fait précédemment et ce qu'ils laissent entrevoir.
EURO2016.fr : Bordeaux accueille un quart de finale le 2 juillet...
Alain Giresse : Il y aura un quart sympa à Bordeaux, c'est sûr. L'Allemagne, contre l'Espagne ou l'Italie, ça ressemble à une finale, non ? Ce sera une belle affiche.