Quand Milan ouvre les vannes
jeudi 16 février 2012
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Retour sur les six victoires 4-0 remportées en UEFA Champions League par l'AC milan. La dernière en date étant acquise aux dépens d'Arsenal.
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Retour sur les six victoires 4-0 remportées en UEFA Champions League par l'AC Milan. La dernière en date étant acquise aux dépens de Arsenal FC pas plus tôt que mercredi en 8es de finale aller. Anthologie en rouge et noir.
1992/93, phase de groupes : AC Milan 4-0 IFK Göteborg
Marco van Basten aurait pu inventer un nouveau proverbe, du style "tout est bien qui commence bien", lors de la première phase de groupes de l'UEFA Champions League. L'IFK Göteborg, champion de Suède en titre, résistait jusqu'à la demi-heure de jeu mais une fois qu'un Van Basten déséquilibré avait réussi à ouvrir le score de façon invraisemblable du pied gauche, les Suédois n'étaient que spectateurs privilégiés d'un one-man show remarquable.
L'international néerlandais disputait là sa dernière saison, en raison d'une blessure à la cheville récurrente. Un mois après son 28e anniversaire, il laissait alors un souvenir impérissable et récompensait la volonté offensive de Fabio Capello qui avait aligné l'attaquant Daniele Massaro au poste d'arrière gauche à la place de Paolo Maldini, blessé. Une tactique mise à mal en début de rencontre par Peter Eriksson qui était près de marquer à deux reprises.
Mais grâce à Gianluigi Lentini et Stefano Eranio sur les flancs, les Rossoneri prenaient le contrôle de la rencontre et auraient pu ouvrir le score si le tir de loin de Jean-Pierre Papin ne s'était pas écrasé sur le montant. Trois minutes plus tard, l'attaquant français faisait une offrande à Van Basten qui trouvait enfin la faille. Après cela, on ne voyait plus que les hôtes, et surtout Van Basten.
Le n°9 doublait la marque sur penalty juste après la pause, avant d'envoyer un retourné acrobatique dans les buts. Soixante secondes plus tard, Milan menait 4-0 : Van Basten avait percé la défense de l'IFK, driblait Thomas Ravelli du pied droit et marquait du gauche.
Ravelli protestait avec sa défense avant même que le ballon ne touche les filets mais parfois, personne ne peut rien y faire. Même Capello, peu connu pour ses salves de compliments, était admiratif. "Je donnerais une note de 9,5/10 à Van Basten ce soir", disait-il. "Mais seulement parce que je ne crois pas en la perfection."
1993/94, finale : AC Milan 4-0 FC Barcelona
Pour la première fois de mémoire d'historien du football, l'AC Milan se présente en finale de Coupe d'Europe des clubs champions en position d'outsider, sa défense décimée par les suspensions, prête à gauchir sous le feu catalan. Fabio Capello décidait de surprendre son monde en répliquant au feu par le feu. Daniele Massaro allumait victorieusement les deux premières mèches et lorsque Dejan Savićević enfonça le 3-0 d'un magnifique lob peu après la reprise, le match était plié. Marcel Desailly eut l'honneur du coup de grâce.
"Je vais ramener trois trophées à la maison", a déclaré Massaro après le match. "Mes deux buts et le maillot de Hristo Stoichkov ; c'est mon idole." Plus de respect que de déférence, voilà sous quelles auspices était placée cette mémorable soirée athénienne. Avec Demetrio Albertini à la baguette dans le rond central, les Rossoneri commencaient très tôt à bander leurs arcs. Lors de l'ouverture du score à mi-course de la première période par Massaro, qui plongeait au second poteau après que Savićević s'était joué de Josep Guardiola comme d'un poussin, Christian Panucci s'était déjà vu refuser un but.
Massaro récidivitait à l'entame de la seconde et le Barcelone tant célébré de Johan Cruyff comprenait que ce n'était décidément pas son jour lorsque Sergi Barjuán tergiversait sur un rebond, laissant Savićević bondir, lever les yeux et lobber Andoni Zubizarreta de loin. "Il Genio" (Le Génie) aurait pu aggraver les choses s'il n'avait trouvé la barre, que Desailly frôlait du bon côté pour la curée juste avant l'heure de jeu.
Mauro Tassotti - capitaine en l'absence de Franco Baresi et Alessandro Costacurta suspendus - brandissait le trophée. Privé du graal 12 mois plus tôt par l'Olympique de Marseille, Milan emportait Scudetto et Coupe d'Europe la même année, pour la première fois. "Voilà", devait conclure Capello, "ce que j'appelle la perfection."
2005/06 group stage: Fenerbahçe SK 0-4 AC Milan
Andriy Shevchenko a égalé un record, en inscrivant quatre buts lors d'un match d'UEFA Champions League pour une équipe de l'AC Milan qui s'est largement imposée à Istanbul, battant le Fenerbahçe SK 4-0 pour prendre la tête du Groupe E.
Shevchenko avait manqué son tir au but lors de la dernière finale de Champions League et avait à cœur de se rattraper pour ce retour dans la capitale turque, ce qu'il faisait dès la 15e minute. Il ajoutait un second but après la pause, et s'il ratait une occasion en or ensuite, il calmait définitivement le public du stade Sükrü Saraçoglu en inscrivant deux buts en six minutes, en milieu de seconde période.
Christoph Daum, l'entraîneur du Fenerbahçe, devait composer avec l'absence de trois Brésiliens, blessés ou suspendus. Il en ôtait même un quatrième de ses titulaires, préférant ajouter un milieu à la place de son attaquant Márcio Nobre, afin de compenser la suspension de Marco Aurélio, le ratisseur de ballon habituel. Ümit Özat, le capitaine du Fener, quittait son poste de milieu défensif pour garnir le milieu de terrain, et en l'absence de Fábio Luciano, suspendu, Daum optait pour un duo offensif inédit, Servet Çetin-Deniz Bariş.
Avec Alberto Gilardino et Shevchenko sur son front offensif, le Milan mettait rapidement à l'épreuve l'arrière-garde turque remaniée. Les Milanais obtenaient deux corners et adressaient un nombre important de passes en profondeur au cœur de la surface du Fenerbahçe, mais les locaux tenaient bon et commençaient rapidement à pousser à leur tour. Carlo Ancelotti, l'entraîneur milanais, avait également apporté des changements à sa défense avec Serginho et Dario Šimić à la place de Jaap Stam, suspendu, et de Cafu, blessé. Cette paire défensive était prise par surprise sur une frappe d'Ümit qui passait au-dessus de la transversale.
Mais au moment où le Fenerbahçe, menée par un bon Stephen Appiah, commençait à se montrer dangereux, le Milan ouvrait le score. Clarence Seedorf adressait une balle en profondeur à Shevchenko, qui la récupérait au milieu de terrain et se jouait d'un retour de Servet pour aller battre Volkan Demirel. C'est en tirant entre les jambes du gardien qu'il inscrivait son 50e but européen. Les Rossoneri auraient même pu doubler la marque six minutes plus tard, sur un tir à ras de terre de Seedorf mais Volkan se détendait bien, alors que le Milan prenait l'ascendant sur la rencontre.
Seedorf pesait lourdement sur une défense stambouliote bancale, et il était encore impliqué sur une action chaude qui intervenait à la demi-heure de jeu. Il adressait une passe parfaite à Rui Costa, entré en jeu à la place de Kaká. Mais le meneur de jeu portugais manquait le cadre du but qui lui était pourtant grand ouvert. Shevchenko faisait preuve de beaucoup plus de réussite six minutes après la pause : après avoir feinté Servet, il adressait une frappe puissante des abords de la surface qui laissait Volkan impuissant.
Jusqu'à cet instant, Dida passait une soirée relativement tranquille dans les cages milanaises mais le défenseur turc Önder Turaci le mettait enfin à contribution d'une frappe soudaine. Cette occasion permettait au Fener de souffler, mais les Milanais auraient très bien pu ajouter un troisième but à l'heure de jeu : Shevchenko se défaisait facilement de Servet, avant d'hésiter trop longtemps, pour finalement voir sa frappe sauvée sur sa ligne par Serkan Balci. Neuf minutes plus tard, il faisait amende honorable en réalisant un coup du chapeau : servi par un Serginho qui venait de contourner deux défenseurs sur le flanc gauche pour centrer, il faisait de nouveau trembler les filets.
Shevchenko clôturait enfin le score en inscrivant un quatrième but, sur un service de Christian Vieri, entré en cours de jeu, et qui profitait d'une erreur défensive des Turcs. Le Milan se hisse donc dans le fauteuil de leader du Groupe E, mais doit gagner son dernier match, qu'il disputera à domicile face au FC Schalke 04, pour s'assurer de la qualification en huitièmes de finale. De son côté, le Fenerbahçe ne peut désormais plus espérer mieux qu'une place en Coupe UEFA.
Et les autres :
2002/03, phase de groupes : RC Deportivo La Coruña 0-4 AC Milan
2004/05, phase de groupes : AC Milan 4-0 FC Shakhtar Donetsk