Sur les traces du légendaire Paisley
mercredi 14 mai 2014
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Samedi, Carlo Ancelotti pourrait devenir le second entraîneur à remporter trois coupes d'Europe. Le premier s'appelait Paisley.
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En cas de sacre du Real Madrid CF à Lisbonne, Carlo Ancelotti remporterait l’UEFA Champions League pour la troisième fois en tant qu’entraîneur, suite à ses titres conquis avec l’AC Milan en 2003 et 2007. Il égalerait alors le record de Bob Paisley qui, contrairement à Ancelotti, a lié son destin à un seul club.
Né dans le nord-est de l’Angleterre en 1919, Paisley a rejoint le Liverpool FC en 1939 en abandonnant une carrière de mineur et de maçon. Il resterait à Anfield pendant plus de 40 ans… Jeune joueur prometteur au Bishop Auckland FC, il voyait sa carrière interrompue par la Seconde Guerre mondiale et ne disputait son premier match officiel avec Liverpool qu’en janvier 1946. La saison suivante, il était devenu titulaire d’une équipe qui remportait son premier championnat en 24 ans, même s’il ne participait pas à la finale de FA Cup disputée à Wembley contre l’Arsenal FC, alors qu’il avait marqué en demi-finale. Paisley pensait alors à partir, mais il devenait capitaine de l’équipe.
Immédiatement après avoir raccroché les crampons en 1954, il intégrait le staff des Reds, en tant que kiné formé sur le tas : on disait de lui qu’il pouvait détecter les blessures avant qu’elles ne surviennent. Passé entraîneur de l’équipe réserve, il était promu en équipe première suite à l’arrivée du manager Bill Shankly en 1959. Il possédait une approche unique de l’entraînement… "Durant toute ma carrière à Liverpool, nous n’avons jamais travaillé sur quoi que ce soit à l’entraînement", déclarait Alan Hansen, l’ancien défenseur du club. "Nous jouions seulement des matches à 5 contre 5, avec pour seule règle de jouer à une ou deux touches de balle."
"Ces matches à 5 contre 5 étaient la clé", expliquait Paisley. "La force du football britannique reposait sur les duels physiques, mais les continentaux ont appris à la contrecarrer en interceptant le ballon. Les meilleures équipes d’Europe nous ont démontré comment ouvrir des brèches dans les défenses : leur vitesse provenait de leur première passe. Il nous a donc fallu apprendre à être patients et avoir plusieurs coups d’avance. Ça ne s’est pas fait en un jour : au départ, nous étions lents et nous nous contentions de faire bêtement tourner le ballon."
Bien que désarmante de simplicité, la philosophie de Liverpool permettait au club de devenir l’une des places fortes du football anglais et de remporter trois titres de champions, ainsi que deux fois la FA Cup. Mais malgré le sacre des Reds en Coupe UEFA 1973, il fallait attendre que Paisley succède à Shankly au poste de manager l’année suivante pour que les Reds vivent leur âge d’or.
Tout en conservant son statut au niveau national, avec six titres de champion au cours des neuf ans de règne de Paisley, ce club devenait un acteur majeur sur la scène européenne. Après avoir remporté une deuxième Coupe UEFA en 1976, en battant le Club Brugge KV dans une finale alors disputée en matches aller-retour, Liverpool était prêt à briller en Coupe des clubs champions européens, dont il avait précédemment atteint les demi-finales en 1965.
Les Reds éliminaient tour à tour les Crusaders FC, Trabzonspor AŞ, AS Saint-Étienne et FC Zürich pour se frayer un chemin jusqu’à la finale de Rome, une ville dans laquelle Paisley était entré en tank en 1944, lors de la libération. Face au VfL Borussia Mönchengladbach, Terry McDermott, Tommy Smith et Phil Neal marquaient pour offrir à Paisley "le plus beau moment de [sa] vie".
Douze mois plus tard, les Reds récidivaient à Wembley pour conserver leur couronne, grâce à un ballon piqué de Kenny Dalglish contre Bruges.
"Nous avons également vécu des moments difficiles : une année, nous avons terminé deuxièmes."