Le top des gardiens européens
vendredi 16 janvier 2015
Résumé de l'article
Nos correspondants nous parlent aujourd'hui du gardien de but qui a le plus marqué l'histoire du football dans leur pays.
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Présentation par nos correspondants du gardien de but qui a le plus marqué l'histoire de leur pays.
Autriche : Walter Zeman
Le 'Tigre de Budapest', la 'Panthère de Glasgow' ... L'Autrichien Zeman a marqué l'histoire de son pays mais aussi du SK Rapid Wien avec qui il a remporté plusieurs titres de champion entre 1945 et 1961. Titulaire dès l'âge de 18 ans, il intègre un Rapid alors au sommet de son art et côtoie, entre autres, Ernst Happel, Franz Binder ou encore Gerhard Hanappi. Il remporte la Zentropa Cup – compétition européenne aujourd'hui disparue – en 1951 et intègre l'équipe FIFA de l'année deux ans plus tard, après avoir été désigné sportif autrichien de l'année en 1950. L'homme aux 41 sélections nous a quittés en 1991, à l'âge de 64 ans.
Belgique : Jean-Marie Pfaff
Il grandit en caravane au sein d'une fratrie de 12 enfants et travaille dans une filature avant de percer au KSK Beveren, où il remporte la coupe et le championnat. Avec la Belgique, il atteint la finale de l'UEFA EURO 1980 – perdue contre la RFA - avant de signer pour le FC Bayern München en 1982, où ses parades et ses arrêts sur penalty permettent la conquête de trois titres de champion d'Allemagne. Il atteint également la demi-finale de la Coupe du monde 1986. "Ce que j'ai gagné au Bayern et avec les Diables au Mexique, c'est le fruit d'un dur travail. Je voulais être le meilleur en permanence."
Bulgarie : Borislav Mihaylov
Mihaylov a brillé avec le PFC Levski Sofia, mais également avec l'équipe nationale ; premier joueur bulgare a franchir la barre des 100 sélections, il en a porté le brassard à 60 reprises. Le point culminant de son parcours : l'épopée américaine de la Bulgarie en Coupe du monde, en 1994. "J'ai eu une superbe carrière", déclare l'actuel président de la Fédération bulgare. Je n'oublierai jamais cette Coupe du Monde, la joie des gens qui avaient pris d'assaut les rues de Sofia. Je me souviendrai éternellement de cette foule lors de notre retour au pays."
République tchèque : Petr Čech
"Ivo Viktor est une légende chez nous, et c'est un honneur de lui être comparé", a déclaré Petr Čech en 2013, le soir où il a dépassé Viktor au nombre de nominations au titre de footballeur tchèque de l'année. Il a remporté son septième sacre en mars 2014, à 32 ans et se rapproche du record de sélections de Karel Poborský (119). Il est le dernier d'une grande lignée de gardiens tchèques : Viktor a joué un rôle majeur dans la conquête de l'EURO '76, tandis que František Plánička a terminé vice-champion du monde en 1934 avec la Tchécoslovaquie.
Danemark : Peter Schmeichel
Premier joueur danois à atteindre les 125 sélections, trois fois désigné meilleur footballeur danois de l'année, il termine sa carrière à 129 capes, et un triomphe surprise lors de l'EURO '92. "Je suis de nature optimiste, mais pas naïve", avait-il déclaré avant l'ouverture du tournoi. "Je ne pense pas que nous serons champions d'Europe – notre préparation n'était pas assez bonne pour cela." Heureusement pour le Danemark, le gardien de Manchester United FC avait tout faux. Son fils Kasper – aujourd'hui gardien de la sélection – a hérité d'une lourde succession, comme tous les gardiens danois à venir après lui.
Angleterre : Gordon Banks
Peter Shilton a dit, une fois, de son prédécesseur : "Il a gagné la Coupe du Monde, et il a arrêté un bijou de Pelé. Quand ces deux lignes là apparaissent sur votre CV, il n'y a rien d'autre à ajouter." Sa carrière plutôt modeste en club, au Leicester City FC et au Stoke City FC, contraste avec son succès à domicile, en 1966, et sa parade magistrale face au Brésil, en 1970. Banks déclarait que sa force au niveau du haut du corps venait de ses années à charger le charbon et à poser des briques, tandis que son sens du placement lui permit de poursuivre sa carrière aux États-Unis, malgré la perte de l'usage d'un œil en 1972 dans un accident de voiture.
France : Fabien Barthez
"Plus l'enjeu est important, plus il y a de monde dans les tribunes, et plus Fabien se sublimera", a déclaré Sir Alex Ferguson de l'homme qui a signé pour les Red Devils en 2000 dans le but de remplacer l'irremplaçable Peter Schmeichel. "Il ne connaît ni la peur, ni le stress". Célèbre pour son excentricité, matérialisée par ses dribbles osés, Barthez fait l'étal de ses prouesses aériennes face à Ronaldo, un soir de 12 juillet 1998, au terme d'une Coupe du Monde marquée de la bise fétiche de Laurent Blanc sur le crâne du "divin chauve". Il a également contribué à la conquête de l'UEFA EURO 2000. Gardien le plus capé du football français (87 sélections), "Fabulous Fab", qui a également remporté l'UEFA Champions League avec l'Olympique de Marseille (1993), profite désormais de sa nouvelle carrière de pilote de rallye.
Allemagne : Sepp Maier
Maier incarne à la fois la longévité, et l'humour ; comme il a pu le dire une fois, "un gardien se doit d'inspirer la sérénité, et de rester éveillé même quand il dort". Le munichois aux 442 rencontres consécutives en Bundesliga a, selon Franz Beckenbauer, "fait entrer le poste de gardien de but dans une nouvelle ère. Il était rapide, agile, et savait faire le ménage dans sa surface. D'où son surnom, 'Katze von Anzing' (le chat d'Anzing)." Maier a remporté le Championnat d'Europe de l'UEFA en 1972 et la Coupe du Monde 1974 avec la RFA. Il a également entraîné deux de ses dignes héritiers au Bayern et avec la Mannschaft : Oliver Kahn et Andreas Köpke.
Grèce : Antonis Nikopolidis
"Un gardien se doit d'être patient et de jouer de son expérience", déclarait Nikopolidis en 2009. Il n'est pas particulièrement grand, pas vraiment agile, mais dispose d'une lecture du jeu et d'un sens du placement au-dessus de la moyenne. Dès l'âge de 20 ans, alors qu'il joue au Panathinaikos FC, il observe et apprend de Józef Wandzik, pour, plus tard, briller avec la Grèce et remporter l'UEFA EURO 2004. Il est le seul footballeur grec à avoir remporté trois doublés Coupe-Championnat consécutifs (et 2004, 2005 et 2006), et a pris sa retraite à presque 40 ans, après 11 titres de champion de Grèce – cinq avec le Pana, et six avec l'Olympiacos FC.
Italie : Dino Zoff
Gianluigi Buffon a dépassé le nombre de sélections de Zoff (112), et l'a rejoint au palmarès des gardiens Azzurri champions du monde (en 2006), mais Zoff reste conscient quant à sa place dans l'histoire du football italien. "Parmi mes nombreux héritiers, Buffon est certainement le meilleur", a-t-il déclaré récemment. "Mais personne ne peut se dire meilleur que moi." Le roc de l'Udinese Calcio, l'AC Mantova, le SSC Napoli et la Juventus – avec qui il a gagné six titres de champion et la Coupe UEFA en 1976/77 – était surnommé "le meilleur gardien du monde". Huit ans plus tard, il mène l'Italie à la victoire en Coupe du Monde en tant que capitaine, et son arrêt de dernière minute en finale, contre le Brésil, reste l'un des plus célèbres du football italien.
Pays-Bas : Edwin van der Sar
Mis sur le devant de la scène avec l'AFC Ajax à 19 ans, Van der Sar grandit sous l'aile de Louis van Gaal, et remporte l'UEFA Champions League en 1994/95. Il réédite cette performance en 2007/08 avec le Manchester United FC, et arrête le tir au but de Nicolas Anelka au terme d'une séance décisive. Hans van Breukelen – gardien des Pays-Bas champions d'Europe en 1988 – ne tarit pas d'éloges pour le recordman de sélections Oranje. "Van der Sar est à mille lieux de mon niveau. Ma carrière a été faite de hauts et de bas. Lui, il a disputé 130 matches internationaux et n'a jamais baissé le pied. C'est ce que j'appelle la classe."
Irlande du Nord : Pat Jennings
Il serait plus facile de renverser une montagne que de résumer en quelques mots l'importance de Pat Jennings dans l'histoire du football nord-irlandais. Lui, le gardien inépuisable, a également marqué l'histoire du derby nord-londonien en ayant porté le maillot d'Arsenal et du Tottenham Hotspur FC, et a également porté 119 fois le maillot de son pays. Il a brillé en quarts de finale de la Coupe du Monde 1982 et a fêté ses 41 ans au Mexique, lors de l'édition 1986, suite à laquelle il a pris sa retraite. Martin O'Neill, son ex-coéquipier, dit de lui : "C'était un homme de grande classe, sur et en dehors du terrain. Peu importe l'époque, il aurait marqué l'histoire de son poste."
Portugal : Manuel Bento
Le regretté Manuel Bento était assez atypique. Il compensait sa petite taille (1,73 m) par de superbes réflexes, une sérénité à toute épreuve, et une absence de peur. "La gomme" (surnom dû à son agilité), a défendu les buts du Portugal à 63 reprises et pris sa retraite en 1992. Álvaro Magalhães, son coéquipier au SL Benfica, dit de lui : "C'était quelqu'un de modeste et travailleur. Ce n'était pas un footballeur bling-bling, il n'avait pas ce sens de l'image, il prônait l'efficacité. S'il s'était cassé un doigt, il aurait trouvé un autre moyen d'éloigner le danger."
République d'Irlande : Shay Given
À seulement 19 ans, Given connaît, en 1996, une première cape difficile contre la Russie (défaite 2-0, expulsion du capitaine Roy Keane). Il connait cinq revers lors de ses six premiers matches internationaux, et ne glane aucun titre en club pendant des années (il remporte la FA Cup, en 2011, avec le Manchester City FC, en tant que remplaçant). Mais, en 100 sélections, il contribue pleinement à l'histoire du football irlandais. Il précipite sa retraite après trois défaites en phase de groupes à l'UEFA EURO 2012, mais reprend le chemin des terrains en 2014. "J'aurai tout juste 40 ans à l'UEFA EURO 2016. J'ai rencontré Pat Jennings l'an dernier ; il en avait 41 lors de sa dernière Coupe du Monde, et m'a donc conseillé de reconsidérer ma décision."
Russie : Lev Yashin
Il est considéré comme le meilleur joueur (sur comme en dehors du terrain) de l'histoire du sport russe et soviétique. Avec l'URSS, il remporte la médaille d'or lors des Jeux Olympiques 1956, la Coupe d'Europe des Nations en 1960, et termine vice-champion d'Europe en 1964. Il ne connaît qu'un club dans sa carrière, le FC Dinamo Moskva, mais a également connu une belle carrière de hockeyeur (il remporte une Coupe de l'URSS avec le Dinamo au début de sa carrière). L'"araignée noire" (ou "panthère noire"), réputé pour son agilité et son maillot noir, remporte le Ballon d'Or en 1963. Il est encore le seul gardien à avoir inscrit son nom au palmarès du trophée. "J'ai consacré toute ma vie et ma santé au football". Il décède à 60 ans, en 1990.
Écosse : Jim Leighton
Jusqu'aux années 80 et l'arrivée de Leighton, les gardiens écossais étaient la risée du monde entier. Le gardien de l'Aberdeen FC, puis de Manchester United, du Dundee FC, du Hibernian FC, puis à Pittodrie, était aussi agile que courageux. Brian Clough, le légendaire entraîneur du Nottingham Forest FC, déclarait : "Jim Leighton est un oiseau rare : un gardien écossais infaillible." En 91 sélections sur 16 ans (de 1982 à 1998), Leighton, qui a joué la Coupe du Monde en 1986, 1990 et 1998, n'est devancé que par Kenny Dalglish au classement du nombre de sélections sous le maillot écossais. Il termine également 42 de ses rencontres sans encaisser de but.
Espagne : Ricardo Zamora
"À l'époque, il était plus célèbre que Greta Garbo – et plus beau", déclare Jacinto Quincoces, défenseur du Real Madrid, à propos de Zamora, et l'une des cinq superstars du football espagnol. Lui, le "divin", a gardé les cages du RCD Espanyol et du FC Barcelona, mais il a connu son apogée à Madrid. Il était considéré comme l'un des meilleurs joueurs de sa génération et sa légende est encore vivante aujourd'hui : le trophée récompensant le meilleur gardien espagnol chaque saison porte son nom.
Turquie : Rüştü Reçber
L'évolution de l'ancien gardien du Fenerbahçe SK et du Beşiktaş JK a suivi celle du football turc. Rüştü a disputé l'EURO '96 et l'UEFA EURO 2000, puis a glané la médaille de bronze à la Coupe du Monde 2002, avant d'envoyer la Turquie en demi-finale de l'UEFA EURO 2008 au terme d'une séance de tirs au but héroïque contre la Croatie. Malgré tout, il n'a pas commencé par le poste de gardien. "Quand je jouais en amateur, le gardien de mon équipe était parti faire son service militaire", se souvient-il. "J'étais gardien pour l'équipe première, et attaquant pour l'équipe des jeunes. Mais mon entraîneur d'alors m'a conseillé de me concentrer sur le poste de gardien, vu ma taille."