Ce que va laisser Guardiola dans le football

Son impact a été si important ces quatre dernières saisons que tout le monde aura sa propre manière de définir le FC Barcelona au cours de l'ère Josep Guardiola.

Son repositionnement de Lionel Messi en ce qu'on appelle aujourd'hui "un faux n°9", a conduit à une avalanche de buts rarement vue dans l'histoire du football. Le risque de jouer régulièrement à trois derrière pour apporter une supériorité numérique au milieu et donc, plus de chances de marquer, et plus récemment, son choix d'aligner quatre attaquants, seront de fabuleux souvenirs pour certains romantiques du football.

Puis, il y a eu les matches de légende. Rome en 2009 a produit une finale d'UEFA Champions League de toute beauté lorsqu'une équipe ravagée par les suspensions et les blessures refusait d'abdiquer devant la maîtrise du Manchester United.

Cette victoire permettait à Barcelone de disputer et remporter la Coupe du Monde des clubs de la FIFA à Abu Dhabi, à l'issue de laquelle Guardiola fondait en larmes sur le terrain. Certains considèreront ce succès comme le plus grand du règne de Guardiola.

Ou alors est-ce Wembley ? Parmi tous les éloges qui ont suivi la victoire 3-1 des Catalans face à United en 2011, de nombreux anciens footballers, entraîneurs actuels et journalistes respectés ont considéré qu'ils avaient vu peut-être la plus grande équipe de tous les temps.

Guardiola nous a régalés avec son élégance, son intelligence, son éthique, sa foi en les jeunes talents et l'excellence de sa vision du football. Après avoir reçu la Médaille d'honneur de Catalogne l'année dernière, il a tenu à féliciter ses recruteurs et ses analystes vidéo, et a reconnu que peut-être son plus grand plaisir individuel, y compris les trophées, était le moment où, après de longues heures d'analyses sur DVD, il avait réalisé soudain de quelle manière devait jouer son équipe pour battre ses rivaux.

Puis, il a décidé de prendre du recul, de quitter cette vie d'intensité qui lui a apporté, à lui et à son club, tant de gloire. Et en plus de tous ses succès en termes de trophées, c'est peut-être son influence que le football européen qui représente sa plus grande réussite.

Plusieurs entraîneurs ont adhéré à ce style de jeu fluide, élégant et basé sur la possession du ballon, un football intelligent, efficace et beau à regarder. En Angleterre, les Wigan Athletic FC et Swansea City AFC ont prouvé que cette créativité était leur principale arme.

En Espagne, Marcelo Bielsa a permis à l'Athletic Club de se qualifier pour la finale de la Copa del Rey et de l'UEFA Europa League. C'est la même école. Et il semblerait que les coaches, les recruteurs, les parents, les enfants, les joueurs professionnels, et tout le monde du football, souhaitent apprendre à imiter le style de jeu du Barça. À la Guardiola.

Au-delà des treize titres remportés avec les pros plus le titre en 4e division quand il était avec l'équipe B, et avec une finale de Copa del Rey face aux hommes de Bielsa à venir, quel héritage pourrait être plus impressionnant que de multiplier les amoureux du football autour du monde ?

Mais nous qui aimons tant ce football, nous espérons que ce n'est qu'un au revoir, pas un adieu. Raúl González, en théorie rival après ses années au Real Madrid CF, mais en réalité ami et grand admirateur, a trouvé les bons mots. " Le football a besoin de Pep Guardiola et de gens comme lui." Bien dit. Reposez-vous bien Señor Guardiola. Et revenez vite.