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Tactique, l'analyse d'Espagne 2-0 France

L'observateur technique de l'UEFA Nils Nielsen analyse la victoire de l'Espagne dans la toute première édition de l'UEFA Women’s Nations League.

L'Espagnole Mariona Caldentey (centre)  fête son but avec Athenea de Castillo (droite) et Aitana Bonmatí (gauche)
L'Espagnole Mariona Caldentey (centre) fête son but avec Athenea de Castillo (droite) et Aitana Bonmatí (gauche) Getty Images

L'Espagne a confirmé son triomphe en Coupe du Monde de la FIFA en battant la France pour la première fois en 14 tentatives et en soulevant le trophée à La Cartuja de Séville. Dans cet article, Nils Nielsen passe en revue, en collaboration avec l'équipe d'analyse des performances de l'UEFA, certaines caractéristiques tactiques clés du succès des championnes du monde, notamment l'exploitation du jeu de possession caractéristique, le pressing haut efficace, les surnombres au milieu de terrain et les stratégies bien rodées sur coups de pied arrêtés.

Systèmes

La pressing intense perturbe le jeu de possession de la France

L'Espagne a exercé un fort pressing tout au long de la finale, principalement en 1-4-1-4-1, l'attaquante Salma Paralluelo (7) visant à guider la France sur un côté, rendant son jeu plus prévisible et posant les bases d'un pressing collectif sur le côté du ballon.

Finale de Women's Nations League, les récupérations hautes de l'Espagne

Le premier extrait montre l'Espagnole Athenea de Castillo (22) pressant la défenseure française Sakina Karchaoui (7) avec Aitana Bonmatí (6) prête à bondir; deux coéquipières coupant les sorties de terrain transversales; et Salma, couvrant initialement la défenseure centrale Griedge Mbock Bathy (19), force un dégagement précipité lorsque le ballon est transmis à la gardienne de but. Mariona Caldentey (8), sur la gauche de l'Espagne, s'empare du ballon et le transforme immédiatement en occasion de but grâce à une remise en retrait.

Le deuxième extrait montre la gardienne française sans opposition, mais avec un trio de joueuses espagnoles prêtes à intervenir. Salma se déplace vers l'avant lorsque le ballon est joué sur la droite et le dégagement de Maëlle Lakrar (2) est intercepté par la milieue de terrain espagnole Laia Aleixandri (14), bien placée.

Le troisième extrait illustre la manière dont le contre-pressing de l'Espagne a généré des récupérations de balle que, comme le commente Nils Nielsen, « l'Espagne a exploitées plus efficacement, générant de nombreuses situations dangereuses, ce que la France n'a que très rarement fait. » La passe en profondeur de l'Espagne sur la gauche est coupée, mais le pressing exercée sur le ballon provoque un long dégagement vertical et, alors que les joueuses reviennent à toute vitesse, Aleixandri lit à nouveau le jeu, intercepte et relance un mouvement offensif à partir de la récupération.

Le jeu de possession de l'Espagne

« La France n'a jamais su comment faire face au brillant milieu de terrain espagnol », a noté Nils Nielsen, « où il y avait toujours une joueuse libre et pas de panique. » La ligne d'attaque asymétrique de l'Espagne posait des problèmes avec Athenea (22) en tant qu'ailière droite tandis que Caldentey, sur l'autre flanc, repiquait dans l'axe pour créer le surnombre au milieu de terrain et ouvrir des espaces que Jenni Hermoso (10) et l'arrière gauche Olga Carmona (19) pouvaient exploiter. Dans un match où les deux équipes ont exercé un fort pressing, l'Espagne a fait preuve de grand sang-froid.

Finale de Women's Champions League, l'Espagne en possession

Le premier extrait montre comment l'Espagne, qui commence à construire avec les deux défenseures centrales sans opposition, fait circuler le ballon d'un côté à l'autre, Aleixandri soutenant habilement l'arrière droite Ona Batlle (2) jusqu'à ce que, finalement, six joueuses françaises soient attirées en territoire espagnol mais en infériorité numérique dans des zones étroites, d'abord à 2 contre 3 puis 3 contre 4, suivi d'un changement de jeu vers l'espace sur le flanc droit.

Dans le deuxième extrait, la gardiennne Cata Coll (1) fait glisser le ballon vers un scénario à 4 contre 3 avec Bonmatí dans le losange. Elle fait preuve d'un grand sang-froid sous la pression et Aleixandri s'avance intelligemment pour sortir l'attaquante française de la ligne de passe, ce qui permet à Bonmatí de changer de jeu, Hermoso s'enfonçant dans la profondeur et, sous une forte pression, de délivrer une passe en une touche de balle pour lancer Caldentey sur la gauche.

Centres à ras de terre

La performance de l'Espagne dans un match où son taux de réussite pour entrer dans la surface de réparation était de 42 % contre 26 % pour la France, a illustré la préférence de l'équipe pour éviter les combats aériens et, à la place, créer le danger avec des centres à ras de terre ou des remises en retrait, une formule qui a fourni quatre des cinq buts de l'Espagne en demi-finale et en finale.

Finale de Women's Champions League, les centres à ras de terre de l'Espagne

Dans le premier extrait, une récupération haute entraîne une combinaison parfaite entre Carmona et Hermoso sur la gauche et, alors que les défenseures centrales font face au danger, Bonmatí sprinte dans la zone centrale devant Amandine Henry (6) pour marquer, reproduisant le but qui avait permis à l'Espagne de mener 2-0 contre les Pays-Bas avec, encore une fois, des défenseures centrales hors de position, laissant un milieu de terrain (Jackie Groenen) tenter désespérément, en vain, d'empêcher la finition de Bonmatí.

Le deuxième extrait montre une attaque espagnole qui échoue et un dégagement précipité intercepté par Aleixandri. Elle trouve Bonmatí dans sa zone préférée pour créer un scénario à 3 contre 2 qui, avec sang-froid et précision, libère l'espace pour Athenea qui délivre un centre à ras de terre depuis la droite.

Le troisième extrait commence par une sortie de but de la gardienne espagnole, dont la longue passe trouve Caldentey sur la gauche, qui s'infiltre dans l'espace pour permettre à Aleixandri de remonter le terrain et d'adresser un centre à ras de terre que la gardienne française repousse devant deux adversaires qui se bousculent.

Corners bien travaillés

De manière surprenante, l'Espagne a créé plus de danger sur les corners que la France, dont la défense en zone a eu du mal à gérer les déplacements espagnols. L'Espagne s'est efforcée d'attirer les adversaires hors de la surface en envoyant des joueuses près de la tireuse - Salma, qui a délivré tous les corners du pied gauche et a produit trois coups de tête libres par des joueuses libres de tout marquage.

Finale de Women's Nations League, les corners de l'Espagne

Le premier extrait montre quatre joueuses françaises réparties en zone dans la surface de réparation, tandis que cinq joueuses espagnoles se rassemblent dans la surface. Irene Paredes (4), protégée par deux coéquipières, se libère et frappe.

Le deuxième est une frappe en profondeur de la droite et, alors qu'Hermoso et Caldentey sont aux prises avec leurs adversaires et que l'attention est concentrée sur Paredes, c'est Aleixandri qui se charge de la réception sans opposition. Une fois de plus, la France défend à 1 contre 3 autour du point de penalty.

Le troisième vient de la gauche, avec trois manœuvres de blocage, deux au premier poteau et une près du point de penalty. Cette fois, la tête est arrêtée par la gardienne.

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