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Analyse de l'EURO féminin de l'UEFA 2025 : le retour de l'Angleterre en finale contre l'Espagne décrypté

Le groupe des observateurs et observatrices techniques de l'UEFA explique comment l'amélioration du pressing et un milieu de terrain en losange ont été fondamentaux dans le retour de l'Angleterre à Bâle, en finale de l'EURO féminin de l'UEFA 2025.

Les joueuses et le staff de l'Angleterre célèbrent leur victoire en finale de l'EURO féminin de l'UEFA 2025 contre l'Espagne
Les joueuses et le staff de l'Angleterre célèbrent leur victoire en finale de l'EURO féminin de l'UEFA 2025 contre l'Espagne AFP via Getty Images

« Cette équipe répond toujours présente et n'abandonne jamais », a déclaré la sélectionneuse Sarina Wiegman après que son Angleterre a été menée pour le troisième match consécutif avant de remporter, dimanche, la finale de l'EURO féminin de l'UEFA 2025 contre l'Espagne.

Comme face à la Suède en quart de finale et à l'Italie en demi-finale, l'Angleterre a fait preuve d'une résilience et d'une force mentale exceptionnelles en effaçant l'avantage pris par l'Espagne en première mi-temps, avant de s'imposer aux tirs au but pour conserver sa couronne.

Dans l'analyse qui suit, le groupe des observateurs et observatrices techniques de l'UEFA met en évidence la manière dont l'Espagne a pris le contrôle en première mi-temps et, surtout, examine les détails du retour de l'Angleterre en seconde mi-temps, notamment l'amélioration de son pressing, récompensé par le but égalisateur d'Alessia Russo.

Les stats de la finale

La supériorité initiale de l'Espagne

Analyse, les permutations espagnoles côté gauche

Pour commencer avec l'Espagne, cette vidéo présente une phase de possession confortable des championnes du monde en première période, une grande partie de laquelle l'Angleterre a passée en bloc bas.

On voit l'Angleterre se replier en 4-4-2, les déplacements de l'Espagne lui posant des problèmes en raison de la buteuse Mariona Caldentey qui rentre à l'intérieur. En attirant Lucy Bronze, Mariona a créé de l'espace sur le côté gauche pour l'Espagne et, dans ce clip, Olga Carmona en profite en s'engouffrant dans l'espace et en centrant pour une occasion de tir rapide d'Esther González.

Pour expliquer les difficultés de l'Angleterre, Tanya Oxtoby, observatrice technique de l'UEFA, a déclaré : « Keira Walsh essayait d'aller avec Alexia Putellas et Lucy Bronze devait s'occuper de Caldentey qui était à l'intérieur, puis l'Espagne a obtenu le surnombre sur la gauche, Lauren Hemp ne sachant pas très bien où aller. »

Point positif, l'Angleterre a bien réussi à replacer ses joueuses dans sa surface de réparation. Pourtant, avec ses attaquantes repliées, l'équipe avait du mal à garder le ballon. « L'Espagne a beaucoup contre-pressé, si bien que l'Angleterre a passé de longues périodes à défendre dans sa propre moitié de terrain », a déclaré Ioan Lupescu, observateur technique de l'UEFA.

« Leur mettre la pression »

Analyse, le pressing de l'Angleterre

« Nous voulions leur mettre un peu plus la pression dans leur moitié de terrain », a déclaré Wiegman à propos de l'approche de l'Angleterre après la pause, et le premier clip de cette deuxième vidéo montre un pressing bien synchronisé de Hemp et Bronze sur la droite.

Bronze montant pour presser Carmona, Hemp est en mesure de mettre la pression sur Laia Aleixandri, la défenseure centrale gauche. « On voit juste Hemp regarder par-dessus son épaule et Bronze lui dire : “Vas-y, vas-y, vas-y”, c'est donc un mouvement de pressing structuré », a expliqué Oxtoby.

Le deuxième clip montre Hemp qui met à nouveau la pression, remarquez comment elle presse de « l'extérieur vers l'intérieur », bloquant la ligne de passe vers l'arrière latérale et permettant ainsi à ses coéquipières de disposer de plus de temps pour se mettre en position de presser également.

Comme l'a ajouté Oxtoby, « Elles les forçaient à rentrer à l'intérieur, ce qui signifiait une passe supplémentaire pour l'Espagne, et cela permettait à l'Angleterre d'être plus agressive. Elles ont rendu la tâche plus difficile pour l'Espagne de jouer dans les demi-espaces. »

Les données montrent que l'Angleterre a réalisé beaucoup plus de récupérations en terrain adverse en seconde période. En première période, elle a effectué 8 de ses 22 récupérations de balle (soit 36 %) dans la moitié de terrain espagnole, en seconde période, ce chiffre est passé à 14 sur 24 (soit 58 %).

Sur ce changement dans le match, la sélectionneuse de l'Espagne, Montse Tomé, a déclaré : « En deuxième mi-temps, il y a eu des moments où nos lignes étaient un peu plus étirées défensivement et nous n'avions pas la même circulation de balle qui nous aurait aidées à mieux défendre. »

L'influence croissante du milieu de terrain anglais

Analyse, le milieu en losange anglais

Grâce au fait que l'Angleterre s'est montrée plus agressive et a récupéré le ballon plus régulièrement, son milieu de terrain en losange a eu un impact plus important en seconde période.

Comme le montre cette vidéo de l'égalisation anglaise, Bronze a rejoint Walsh à la base de ce losange, Georgia Stanway et Ella Toone occupant des espaces plus élevés devant elles. Britta Carlsson, observatrice technique de l'UEFA, a expliqué : « L'Angleterre voulait faire sortir les joueuses du milieu de terrain espagnol. L'Espagne a mis la pression sur Bronze et Walsh, mais les attaquantes anglaises étaient plus hautes et elles pouvaient leur adresser des ballons par-dessus le milieu de terrain. »

Patri Guijarro a eu un problème particulier, elle qui s'est retrouvée prise entre Stanway et Toone, selon Lluis Cortés, observateur technique de l'UEFA. « Aitana [Bonmatí] et Alexia étaient avec Walsh et Bronze, donc Patri avait toujours deux joueuses dans l'axe à défendre », a-t-il déclaré.

Ceci est illustré dans le clip où nous voyons Stanway avec l'espace pour porter le ballon vers l'avant et servir Chloe Kelly, dont le centre rentrant amène le but de Russo.

Pour résumer les progrès de l'Angleterre, Wiegman a déclaré : « En première mi-temps, nous avons eu des moments où nous avons gagné le ballon et l'avons perdu trop vite.

« En deuxième mi-temps, nous voulions placer l'avant-centre plus haut pour qu'elle reste un peu là, de sorte que si nous gagnions le ballon, nous puissions jouer et le conserver pour que l'équipe ait le temps de se déployer et de jouer au football. Ensuite, nous avons créé des moments dans le jeu parce que c'est elles qui nous couraient après plutôt que l'inverse. »

Pour les coaches, les ingrédients pour atteindre ce niveau

Que faut-il pour atteindre les niveaux observés lors de la finale de dimanche entre l'Angleterre et l'Espagne ? Lluis Cortés, observateur technique de l'UEFA, souligne ici deux ingrédients clés que les jeunes footballeuses en herbe doivent désormais posséder en plus des fondamentaux techniques.

« La condition physique est importante. On a vu tous les jours lors de cet EURO que le niveau physique des joueuses est de mieux en mieux. Il y a eu des matches longs avec des prolongations et il y a beaucoup d'actions à haute intensité auxquelles une joueuse doit être prête. »

« Un autre facteur clé est l'intelligence tactique. Nous n'avons pas vu de grosses erreurs de la part des joueuses en termes de technique, il y a eu peu de buts, par exemple, qui étaient des cadeaux des défenseuses ou des gardiennes, donc je pense qu'en termes de compétences techniques, nous nous sommes beaucoup améliorés. »

« Nous avons maintenant besoin de joueuses capables de lire le jeu et de s'adapter aux différentes situations qui peuvent se présenter au cours d'un match car, comme on l'a vu dans ce tournoi, les équipes sont capables de changer les choses. Par conséquent, nous avons besoin de joueuses avec une bonne compréhension du jeu et la capacité de réagir aux changements. »

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