Analyse de l'EURO féminin de l'UEFA 2025 : les dévoreuses d'espaces
samedi 26 juillet 2025
Résumé de l'article
L'observatrice technique de l'UEFA, Anna Signeul, examine comment les équipes ont exploité l'espace dans le dos des défenses lors de cet EURO féminin.
Contenu médias de l'article
Corps de l'article
Tout au long de l'EURO féminin de l'UEFA 2025, le Groupe d'observateurs et d'observatrices techniques de l'UEFA en Suisse a suivi les thèmes tactiques clés qui ont déterminé l'issue des matches du tournoi.
Dans ce troisième d'une série de trois articles d'analyse vidéo, l'Observatrice technique de l'UEFA, Anna Signeul, se penche sur les stratégies vues pour exploiter l'espace dans le dos de la ligne défensive.
Signeul commence par le premier but de Lauren James pour l'Angleterre contre les Pays-Bas. Elle observe comment l'Angleterre attire la pression haute de ses adversaires avant de chercher à profiter du trois-contre-trois que ces dernières laissent en défense, avec une longue passe en avant vers Alessia Russo.
« Il s'agit d'une pression haute et de trouver l'espace dans le dos », explique Signeul. « C'est une passe fantastique de Hannah Hampton. Elle est puissante, à ras de terre et traverse toute l'équipe néerlandaise. L'équipe d'Angleterre avait un plan de jeu pour ouvrir la zone centrale pour la relance de Hampton ».
Signeul a noté une amélioration générale du jeu au pied des gardiennes lors de cet EURO, et elle offre un autre exemple avec le ballon de Lisa Lichtfus pour Justine Vanhaevermaet, qui a mené au but d'ouverture de Tessa Wullaert lors de la victoire de la Belgique contre le Portugal.
« Justine Vanhaevermaet est la cible pour la gardienne et il s'agit pour tout le monde de connaître son rôle », explique Signeul. « Nous voyons ensuite deux joueuses prêtes à partir dans le dos, l'arrière latérale Jill Janssens et l'attaquante Wullaert ».
« Il s'agit d'exploiter la structure de l'adversaire et de trouver cette zone dans son dos, et ce que l'on a vu une fois de plus, c'est la qualité de la passe, le timing des courses et l'accélération ».
Le troisième but passé à la loupe est le but contre son camp de Julia Stierli qui a permis à la Norvège de s'imposer face à la Suisse, pays hôte.
Signeul note que la Norvège crée un surnombre dans l'axe et fait preuve de patience dans sa construction, le mouvement de Caroline Graham Hansen étant le « déclencheur » de la passe et de la percée sur la gauche qui s'ensuit.
Elle loue également la « qualité du ballon » de Graham Hansen, tout en soulignant l'importance d'amener du monde dans la surface de réparation pour forcer les erreurs défensives.
Enfin, Signeul analyse le but d'Alexia Putellas sur une passe en diagonale de Mariona Caldentey dans le dos de la ligne défensive lors de la victoire de l'Espagne sur le Portugal.
Comme l'explique Signeul, l'Espagne cherche généralement à pénétrer en créant des surnombres, mais lorsqu'elle ne peut pas progresser de cette manière, elle change de côté, ce que fait Mariona ici. « Esther [González] et Alexia signalent toutes deux leur désir de prendre la profondeur, et la course d'Esther est importante pour mobiliser d'autres défenseures », ajoute-t-elle à propos du mouvement de ces attaquantes.
« Quand on trouve l'espace, il faut le déclic entre la passeuse et la receveuse. Il s'agit de la qualité de la passe et de la course, et nous avons vu de fantastiques courses ici ».