Allemagne 0-1 Espagne (a.p.), le génie d'Aitana Bonmatí qualifie la Roja en prolongation pour la finale de l'EURO féminin de l'UEFA 2025

La frappe à angle fermé d'Aitana Bonmatí en fin de prolongation a envoyé l'Espagne en finale de l'EURO féminin de l'UEFA 2025 dimanche contre l'Angleterre, après qu'une équipe d'Allemagne tenace autant que décimée par les blessures a failli refaire le coup de la France à Zurich.

L'Espagne, en demi-finale pour la première fois en 28 ans, n'avait jamais atteint la finale d'un EURO féminin. Mais les championnes du monde et de l'UEFA Women's Nations League en titre ont fait valoir leur supériorité.

Le match, l'Espagne a dû lutter

Sjoeke Nüsken et Kathrin Hendrich étant suspendues, et Sarai Linder ayant rejoint la capitaine allemande Giulia Gwinn sur la liste des blessées, la recrue estivale du Real Madrid et vétérane de l'équipe championne de 2013, Sara Däbritz, a été titularisée au milieu de terrain, Janina Minge montant d'un cran. En défense, Sophia Kleinherne et Carlotta Wamser, de retour de sa suspension en quart de finale, étaient alignées. María Méndez a intégré la défense espagnole en l'absence de Laia Aleixandri, suspendue.

Ann-Katrin Berger, l'héroïne de l'Allemagne contre la France, a failli offrir un but d'entrée lorsque sa longue balle a lancé Klara Bühl, mais sa frappe a fui le cadre. Berger a rapidement retrouvé ses marques avec un superbe réflexe pour détourner la demi-volée de sa coéquipière du Gotham FC, Esther González.

L'Espagne, cependant, prenait progressivement le contrôle total de la possession et du terrain, repoussant la défense allemande remaniée dans sa surface. Pourtant, l'Allemagne cherchait à contrer et un dribble déroutant de Jule Brand a créé une ouverture, mais Giovanna Hoffmann, toujours préférée à Lea Schüller en attaque, a manqué sa frappe.

Mais la plupart du jeu se déroulait dans le camp allemand, un coup franc de Clàudia Pina était dévié vers le but par Alexia Putellas et Irene Paredes était toute proche de reprendre de la tête. Paredes a bien repris de la tête un corner de Pina, le ballon a heurté le poteau et Esther a tenté un retourné acrobatique sur le rebond, qui est passé au-dessus.

Esther González tente un geste spectaculaire pour l'Espagne contre l'AllemagneGetty Images

En fin de première mi-temps, Berger s'est interposée face à Mariona Caldentey et, dans l'unique minute de temps additionnel, la gardienne allemande a d'abord remporté son duel avec Esther, avant de repousser une frappe de Pina.

Berger a été rapidement sollicitée après la pause, sortant courageusement dans les pieds d'Ona Batlle. Bonmatí a récupéré le ballon dans la surface et a fait admirer sa technique, mais cette fois, c'est Kleinherne qui s'est interposée.

Cata Coll a dû s'employer pour arrêter une frappe de Bühl, servie par une passe astucieuse de Hoffmann. L'Espagne a alors fait entrer Salma Paralluelo, mais l'Allemagne défendait toujours avec hargne et énergie malgré les vagues d'attaques des championnes du monde, qui ont également fait entrer Athenea.

Pendant un instant, on a cru que Bühl avait donné la victoire à l'Allemagne, son coup franc enroulé à ras de terre passant de peu à côté et rebondissant sur les panneaux publicitaires pour finir dans le petit filet, faisant bondir les cœurs dans la foule. Alors que le match entrait dans le temps additionnel, Paralluelo a tenté une talonnade sur un centre d'Olga Carmona, mais sa tentative a été contrée et, peu après, l'attaquante a failli reprendre un centre d'Athenea.

L'Allemagne a ensuite failli éviter la prolongation, mais Cata Coll a d'abord repoussé la frappe déviée de Bühl qui menaçait de rentrer, puis a arrêté la reprise de Wamser. Les deux équipes ont eu des occasions en début de prolongation, mais l'Allemagne a subi un coup dur lorsque Kleinherne, si impressionnante après avoir été lancée dans le grand bain lors du remaniement en début de quart de finale contre la France, a dû sortir sur blessure.

L'Allemagne semblait tenir bon, mais alors que le ciel commençait à se déchaîner sur le stade, Bonmatí a fait chanter les supporters espagnols sous la pluie. Une passe d'Athenea l'a lancée sur la droite de la surface et Bonmatí a surpris Berger d'une frappe puissante et flottante au premier poteau.

Schüller est alors entrée en jeu et une frappe surpuissante de loin a obligé Cata Coll à une parade plongeante. Le temps a cependant manqué à l'Allemagne, et l'Espagne espère maintenant rééditer sa victoire contre l'Angleterre en finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2023.

Joueuse du match : Aitana Bonmatí (Espagne)

« Bonmatí a montré toute sa classe sur son but, une feinte géniale et une finition pleine de détermination qui a qualifié l'Espagne pour sa toute première finale d'un EURO féminin. »
Panel des observateurs et observatrices techniques de l'UEFA

Réactions

Montse Tomé, sélectionneuse de l'Espagne
Je suis totalement heureuse, car c'était un match difficile. Nous savions que ce serait le cas, que ce serait très disputé et qu'il nous fallait un état d'esprit particulier pour affronter l'Allemagne, une équipe très puissante. Nous avons réussi à battre l'Allemagne pour la première fois, nous sommes donc super heureuses. Nous pensons à tout le temps investi par les joueuses et le staff, il y a beaucoup d'émotions.

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Ma liste avec les cinq joueuses (pour une séance de tirs au but) était prête avant même le match. Mais au fond de moi, j'ai toujours eu confiance en mon équipe. Nous en avons bavé, mais il faut atteindre ce niveau pour comprendre ce que c'est, et nous y sommes parvenues. Les joueuses savaient comment s'y prendre. L'Allemagne est une équipe très forte en transition, comme on l'a vu en fin de match, nous le savions, et nous voulions que l'équipe reste compacte. Félicitations à mes joueuses et au staff pour leur excellent travail.

Christian Wück, sélectionneur de l'Allemagne
Grosse déception. Félicitations à l'Espagne, elles ont prouvé une fois de plus la qualité de leurs joueuses. Pour les spectateurs neutres, c'était bien de voir comment elles faisaient circuler le ballon et les qualités individuelles qu'elles possèdent, bravo à elles et bonne chance pour la finale.

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Il y a de la fierté sur la façon dont nous avons joué, et nous avons créé de l'euphorie dans les stades. J'espérais que beaucoup de gens viendraient, mais je ne m'attendais pas à ce que tant de personnes viennent soutenir les joueuses. Les joueuses sont devenues en quelque sorte de grandes célébrités, et nous sommes heureuses et heureux d'avoir pu remercier les fans pour leurs efforts.

Aitana Bonmatí, Joueuse du match 
Aujourd'hui, j'ai le sentiment que nous avons à nouveau écrit l'histoire. Pour la première fois, nous sommes en finale de l'EURO féminin de l’UEFA, et nous n'avions jamais battu l'Allemagne auparavant. Nous sommes fières de faire partie de cette génération qui gagne tant de choses. Nous en serons reconnaissantes à l'avenir, nous en profiterons, mais maintenant nous devons commencer à penser à l'Angleterre.

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(À propos de son but) Avec le staff, les analystes et l'entraîneure des gardiennes, nous avons étudié Berger, et nous avons remarqué que, parfois, elle bouchait mal son angle avec le premier poteau libre, alors je n'ai pas hésité, je ne voulais pas que ça aille aux tirs au but.

Irene Paredes, capitaine de l'Espagne 
C'est incroyable, nous écrivons l'histoire. C'est ce que nous voulions. Ça a été dur, mais nous sommes en finale.

Nous vivons un grand moment de notre histoire, cela fait des années que nous voulions arriver là. Ce n'est pas toujours facile, aujourd'hui c'était dur.

L'avis des reporters

Anna Sophia Vollmerhausen, reporter pour l'Allemagne
L'Allemagne quitte la compétition la tête haute, après avoir poussé une autre grande équipe jusqu'en prolongation. L'équipe de Christian Wück a réussi à faire vibrer tout un pays par ses performances acharnées et passionnées lors de la phase à élimination directe, en l'absence de plusieurs joueuses clés. Il y aura de la déception, mais l'esprit et la cohésion qu'elles ont développés leur seront utiles à l'avenir.

Andrea De Ferrater, reporter pour l'Espagne
L'Espagne assure sa place en finale de dimanche avec la manière ! Aitana Bonmatí a encore répondu présente pour mettre fin à la longue série sans victoire de la Roja contre l'Allemagne et confirmer son évolution en une équipe capable de surmonter n'importe quel défi. De la patience en possession de balle au pressing incessant et aux éclairs de génie individuels, l'Espagne a prouvé qu'elle pouvait remporter les matches les plus difficiles.

Stats clés

• L'Espagne dispute sa première finale de l'EURO féminin. C'est le seul des tournois d'équipes nationales actuels de l'UEFA (féminins ou masculins, seniors ou jeunes, football ou futsal) qu'elle n'a pas encore remporté.
• L'Espagne a battu l'Allemagne pour la première fois en neuf confrontations (cinq défaites, trois nuls).
• Bonmatí est la 10^e buteuse différente de l'Espagne dans cette phase finale, une de moins que l'Angleterre, son adversaire en finale (qui a établi un nouveau record de 11 hier lorsque Chloe Kelly a marqué).
• Pour la première fois, quatre matches d'un même EURO féminin sont allés en prolongation. C'est aussi la première fois que les deux demi-finales ont dépassé les 90 minutes.
• L'Allemagne disputait sa 11^e demi-finale, un record, et n'a perdu à ce stade que pour la deuxième fois.

Stars au Fantasy

Aitana Bonmatí (Espagne) – 11 points
Ona Batlle (Espagne) – 9
Olga (Espagne) – 8
Sophia Kleinherne (Allemagne) – 8

Compos

Après avoir été battu hier lors du match Angleterre-Italie à Genève, le record d'affluence cumulée a encore été amélioré par les 22 432 fans ce soir à ZurichUEFA via Getty Images

Allemagne : Berger ; Wamser, Kleinherne (Lohmann 97^e), Knaak, Kett ; Senss (Schüller 114^e), Däbritz (Dallmann 64^e), Minge ; Brand, Hoffmann (Cerci 86^e), Bühl

Espagne : Cata Coll ; Batlle, Paredes, Méndez, Olga ; Aitana Bonmatí, Patri Guijarro, Alexia Putellas ; Mariona (Martin-Prieto 103^e), Esther González (Paralluelo 68^e), Pina (Athenea 77^e)