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Analyse de l'EURO féminin 2025, les changements clés de l'Angleterre pour sa remontée contre la Suède

L'observateur technique de l'UEFA Ioan Lupescu analyse les ajustements qui ont permis à l'Angleterre de remonter au score en quart de finale de l'EURO féminin de l'UEFA 2025, après un début de match en fanfare de la Suède.

Chloe Kelly (à gauche) et Beth Mead (à droite) sont sorties du banc pour avoir un impact majeur pour l'Angleterre lors de sa victoire contre la Suède
Chloe Kelly (à gauche) et Beth Mead (à droite) sont sorties du banc pour avoir un impact majeur pour l'Angleterre lors de sa victoire contre la Suède Getty Images

Avant le quart de finale spectaculaire de jeudi, aucune équipe n'était jamais revenue d'un retard de deux buts pour remporter un match à élimination directe de l'EURO féminin de l'UEFA.

L'Angleterre a réalisé cet exploit contre la Suède, une remontée qui s'est achevée par une victoire aux tirs au but. Dans l'analyse qui suit, le Groupe d'observateurs et observatrices techniques de l'UEFA met en lumière les changements opérés par la sélectionneuse Sarina Wiegman qui ont offert une bouée de sauvetage, en particulier l'impact de la remplaçante Chloe Kelly et sa qualité de centre exceptionnelle.

Stats et feuille de match,

Le départ en fanfare de la Suède

Analyse, le pressing suédois

Le premier aspect à souligner est l'excellence de la Suède au cours d'une première mi-temps où elle a mis les tenantes du titre dans les cordes. Son but d'ouverture à la deuxième minute mérite d'être revu non seulement pour la précision de la finition de Kosovare Asllani, mais aussi pour le pressing intelligent de la même joueuse qui a conduit l'Angleterre à perdre le ballon dans son tiers défensif.

L'observateur technique de l'UEFA, Ioan Lupescu, a déclaré : « Comme vous le voyez dans ce clip, la défenseure centrale anglaise Jessica Carter est droitière et la Suède a laissé un peu d'espace libre pour qu'elle puisse prendre le ballon, mais Asllani l'a ensuite pressée de ce côté, ce qui a causé des difficultés dans leur construction ».

En conséquence, Carter a fait une passe sous pression qui a entraîné une perte de balle et, en quelques secondes, l'Angleterre était menée. Ce fut la base d'une première mi-temps énergique de la part de la Suède, qui a pressé efficacement et défendu avec force.

Pour remédier aux difficultés causées par le pressing suédois, Wiegman a déplacé Carter au poste de défenseure centrale droite juste après le milieu de la première mi-temps, Leah Williamson passant à gauche. « Dans la première partie de la première mi-temps, nous étions vraiment, vraiment en difficulté », a admis la sélectionneuse anglaise. « Plus tard, nous avons beaucoup mieux joué, mais nous ne nous sommes pas créé beaucoup d'occasions et elles sont restées dangereuses ».

Les remplaçantes donnent l'impulsion

La Suède a continué à forcer les pertes de balle dans la moitié de terrain de l'Angleterre en seconde période et, selon Lupescu, il a fallu l'entrée en jeu des remplaçantes de Wiegman pour relancer son équipe. « Les changements de Wiegman ont eu un impact majeur », a-t-il déclaré. Pour illustrer ce point, lorsque les attaquantes Beth Mead et Michelle Agyemang sont entrées en jeu en même temps que la défenseure Esme Morgan après 70 minutes, l'Angleterre avait un xG de seulement 0,34. Au coup de sifflet final de la prolongation, ce chiffre était passé à 1,71.

« Nous n'arrivions pas à percer leur mur », a analysé Wiegman. « Elles sont si bonnes défensivement qu'il faut soit aller au deuxième poteau, soit créer de l'espace à l'entrée de la surface et nous avions du mal avec ça. Nous avions juste besoin de quelques remplaçantes, d'autres joueuses avec d'autres qualités à apporter au jeu, et cela a changé la physionomie du match ».

Les centres de Kelly s'avèrent décisifs

Analyse, les centres de Kelly

Finalement, comme le soulignent les deux buts de cette vidéo, c'est l'entrée en jeu à la 77e minute d'une quatrième remplaçante, Kelly, qui a été déterminante pour ouvrir une défense suédoise qui, à ce moment-là, n'avait encaissé qu'un seul but en plus de 350 minutes de jeu dans cet EURO. « La seule façon de passer était par les centres », a déclaré Lupescu. « Elles ont fait monter les latérales à gauche et à droite et quand le ballon est arrivé à Kelly, elle a délivré plus d'un centre fantastique ».

À la 81e minute, l'Angleterre avait marqué deux buts rapides, chaque fois après un bon mouvement pour créer des positions de centre sur la gauche avant que Kelly ne centre. D'abord, elle a adressé un ballon au deuxième poteau pour la tête de Lucy Bronze, puis elle a centré pour une égalisation à laquelle deux autres remplaçantes ont également participé, Mead assurant la remise et Agyemang la finition.

Sur l'impact immédiat de Kelly, Wiegman a ajouté : « Nous en avions besoin. Nous avions besoin de centres. Nous avions eu des centres, mais nous n'arrivions pas à mettre [le ballon] au deuxième poteau et nous savons qu'avec son pied droit ou gauche, elle peut adresser de très bons centres et c'est exactement ce qu'elle a fait ».

Considérations pour les coaches : faire en sorte que les centres comptent

L'observatrice technique de l'UEFA, Jayne Ludlow, donne des conseils aux entraîneurs sur la manière de travailler les centres :

« Je commencerais par dire qu'un jeu de centre efficace exige les qualités suivantes : la vitesse et la prise de décision pour exploiter l'espace, le détail et la variabilité de la passe, c'est-à-dire en retrait, à ras de terre, en cloche, tendue, et un bon mouvement, avec la bonne feinte et le bon timing pour attaquer le centre ».

« Les joueuses offensives doivent avoir des zones à cibler en fonction de l'endroit d'où vient le centre et de qui le fait, qu'il s'agisse d'une droitière ou d'une gauchère, et il y a d'autres éléments évidents qu'un entraîneur doit garder à l'esprit, comme la finition, le jeu de tête et les blocs ».

« Sur le terrain d'entraînement, nous nous concentrerions sur une série d'aspects : se mettre en position de centrer, ce qui implique le jeu en combinaison, les un-contre-un, le positionnement, la passe, l'attaque de la première phase et l'anticipation de la seconde phase ».

« Sur ce dernier point, nous anticiperions les zones de centre en fonction de l'endroit d'où vient le ballon, c'est-à-dire que depuis la ligne de touche, on s'attendrait à un centre en retrait, tandis que s'il s'agit d'une percée précoce derrière la ligne de défense, on anticiperait un centre à ras de terre ou tendu derrière la défense qui recule ».

« Et nous nous concentrerions principalement sur la création systématique d'un scénario avec une attaquante au deuxième poteau, car les défenseures sont attirées par le premier poteau lorsqu'elles regardent le ballon. Une autre considération serait les tendances de l'adversaire ».

« Quant aux exercices que j'utiliserais, je préférerais proposer des jeux réduits ou des phases de jeu avec des contraintes pour créer et répéter les scénarios de centre, impliquant beaucoup de prise de décision et de réalisme ».

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