Ada Hegerberg, interview exclusive avant l'EURO féminin: «De très belles années devant moi»
mardi 5 juillet 2022
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« J'ai encore de très belles années devant moi », explique la star norvégienne Ada Hegerberg à l'approche de l'EURO féminin de l'UEFA 2022.
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Meilleure buteuse de tous les temps en UEFA Women's Champions League avec 59 réalisations, Ada Hegerberg a remporté la compétition phare du football de clubs féminin européen pour la sixième fois avec Lyon cette saison.
Absente des terrains pendant plus de 20 mois suite à une grave blessure au genou, la Norvégienne a retrouvé la compétition en octobre dernier, avant d'annoncer son retour sur la scène internationale en mars, elle qui n'avait plus représenté la Norvège depuis la décevante campagne à l'EURO féminin de l'UEFA 2017. Elle nous a accordé un interview exclusif à l'approche de la phase finale 2022.
Sur son retour en équipe de Norvège pour l'EURO féminin 2022
Ce retour était une chose énorme pour moi. J'ai senti que c'était le bon moment. Évidemment, ce n'est pas non plus une décision qui s'est prise du jour au lendemain, mais j'ai toujours eu de bons contacts avec Lise Klaveness, qui est la présidente de la Fédération norvégienne de football. Je suis très contente de retrouver les filles.
Je veux évidemment remporter l'EURO, mais il y a beaucoup d'étapes avant cela et prédire le vainqueur est très difficile. Évidemment, vous avez l'Angleterre, la France... La Suède est toujours une équipe solide sur laquelle on peut compter. C'est un long tournoi ; c'est difficile. Le tout est d'y aller étape par étape. Il y aura certainement des surprises, mais je ne peux pas vous dire qui va gagner.
Sur son triomphe en Women's Champions League avec Lyon cette saison
Je pense qu'il est très normal d'avoir des pensées (négatives) pendant une si longue convalescence. Je ne dirais jamais que j'ai douté de moi ou de ma capacité à revenir. Évidemment, c'était très dur mentalement mais aussi physiquement, mais j'ai toujours eu cette certitude. Je me suis entourée de bonnes personnes qui m'ont donné une bonne énergie. J'ai reçu une aide médicale formidable et j'ai abordé cela au jour le jour.
Mais en même temps, je dois dire que ce que nous avons accompli cette saison, ce que j'ai accompli personnellement après ce que j'ai vécu, c'est très inspirant d'un point de vue émotionnel de continuer sur cette lancée. Je ne vais pas m'arrêter là. J'ai encore des très belles années devant moi, et je suis prête à en profiter.
Sur sa quête pour un premier EURO
L'EURO est un tournoi très difficile. En 2013, nous sommes allées en finale. Nous avons perdu contre l'Allemagne mais nous étions tout près d'être championnes d'Europe. Et puis il y a eu 2017, un autre tournoi très difficile. Donc, tout est question de préparation – en équipe, mentalement – d'avoir des idées précises en tête, car tout ne se passe pas toujours comme prévu.
Donc, il s'agit de garder un équilibre. Être réaliste en ce qui concerne notre niveau, mais aussi avoir de l'ambition, trouver le juste milieu entre les deux. Cela ne peut que mieux se passer que la dernière fois.
Sur la pression qu'elle ressent avec cette phase finale
Je ne ressens aucune pression, ou alors de la pression positive. Lorsque vous jouez pour votre pays, il est important de créer une relation spéciale avec les fans et de créer une ambiance réaliste mais ambitieuse avec eux. C'est pourquoi, à l'aube d'un nouveau tournoi, je pense que nous devons être très exigeantes car nous savons que nous avons de la qualité, et en même temps toujours savoir où nous en sommes pour pouvoir toujours aller dans la bonne direction ; ne pas aller trop bas, mais ne pas aller trop haut non plus.
Je pense que nous avons du talent, mais il faut le mettre en œuvre. Vous devez jouer ensemble, et c'est pourquoi j'ai hâte d'y être. Maintenant nous avons le temps de nous réunir, de bien nous entraîner, de bien nous préparer et de passer du bon temps ensemble.