EURO 1968 : tout savoir
jeudi 13 février 2020
Résumé de l'article
Comment l'Italie a triomphé à domicile.
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L'équipe vainqueur de l'EURO 1968
Un vent nouveau soufflait sur 1968. Et ce renouveau concernait à la fois le tournoi et l'Italie, pays hôte. Auteur d'une campagne désastreuse à la Coupe du Monde de la FIFA 1966, l'Italie se reformait pour devenir le premier vainqueur du nouveau Championnat d'Europe de l'UEFA.
Rebaptisé en lieu et place de Coupe d'Europe des nations, le tournoi adoptait également un nouveau format : des groupes de qualification remplaçaient les matches aller-retour en éliminatoires qui attribuaient aux huit vainqueurs de groupe un billet pour les quarts de finale. Pas de changement en revanche concernant la phase finale : comme ses prédécesseurs de 1960 et 1964, elle consistait en demi-finales, finale et match pour la 3e place.
Seules Malte et l'Islande n'y participaient pas, ce qui signifie que la RFA faisait ses grands débuts, avec un certain Gerd Müller dans ses rangs. Malgré l'émergence de ce nouveau joueur, les Allemands terminaient à la deuxième place de leur groupe, derrière la Yougoslavie, qui se qualifiait pour les quarts de finale.
Les Championnats britanniques composaient un deuxième groupe, remporté finalement par l'Angleterre. Après une célèbre défaite 3-2 face à l'Écosse à Wembley, les champions du monde se qualifiaient grâce à un match nul 1-1 face à l'Écosse devant 130 711 spectateurs à Hampden Park, record d'affluence pour un match du Championnat d'Europe de l'UEFA.
Ailleurs, il y a eu des surprises puisque le Portugal d'Eusébio a terminé deuxième derrière la Bulgarie, et les talentueux Belges ont fini juste derrière la France. L'Espagne, champion en titre, n'a pas eu de mal à se qualifier, et rencontrait l'Angleterre en quarts de finale. Les hommes d'Alf Ramsey s'imposaient 1-0 à domicile et 2-1 à Madrid pour s'ouvrir les portes du tournoi final.
La liste des équipes qualifiées pour les demi-finales organisées à Florence, Naples et Rome était complétée par la Yougoslavie et l'URSS, en plus de l'équipe italienne new look de Ferruccio Valcareggi. Copieusement arrosés de tomates pourries après la défaite face à la République démocratique de Corée à la Coupe du Monde de la FIFA 1966, les Italiens étaient déterminés à regagner le respect de leurs fans, d'autant plus que la compétition avait lieu sur le sol transalpin.
Mais la qualification de l'Italie se jouait à pile ou face puisque la demi-finale face à l'URSS se terminait sur le score de 0-0 après 120 minutes. L'arbitre appliquait le règlement et les Azzurri se qualifiaient pour le prochain tour à Rome face à la Yougoslavie qui pouvait remercier Dragan Dzajic pour son but face à l'Angleterre (1-0). Alan Mullery est devenu le premier joueur anglais à être expulsé dans ce match. Il était donc absent pour le match pour la troisième place remporté par ses coéquipiers.
Le jour de la finale, l'Italie était menée par la Yougoslavie sur un but de Dzajic après 39 minutes, et semblait aller vers une défaite au Stadio Olimpico de Rome. "Honnêtement, nous ne méritions pas le match nul", reconnaît aujourd'hui le gardien Dino Zoff, mais Angelo Domenghini égalisait à dix minutes de la fin, obligeant les deux équipes à se rencontrer de nouveau deux jours plus tard.
Valcareggi appelait Sandro Mazzola et Luigi Riva, et ce dernier ajoutait un deuxième but après l'ouverture du score de Pietro Anastasi. L'Italie battait la Yougoslavie 2-0. "Nous méritions de gagner ce match", ajoute Zoff. "Les souvenirs sont toujours là."
Meilleur buteur de la compétition en 1968
Dribbleur insaisissable, Džajić fut élu Joueur en or de sa nation à l'occasion du Jubilé en or de l'UEFA en 2004. Le milieu du FK Crvena Zvezda [Étoile Rouge] détient le record de sélections pour l'ancienne Yougoslavie (85), inscrivit 23 buts internationaux et figura dans l'équipe du tournoi de l'UEFA de deux Championnats d'Europe : en 1968, puis huit ans plus tard lorsqu'il trouva les filets face à l'Allemagne de l'Ouest puis les Pays-Bas. Aussi adroit dans la dernière passe que dans la finition - il inscrivit 287 buts en 590 matches pour le Crvena zvezda - les centres magiques du gauche de Džajić étaient un régal pour les spectateurs.
Les stades de l'EURO en 1968
Trois stades en Italie ont été utilisés pour la phase finale de l'EURO de 1968. L'Italie a remporté la "demi-finale à la pièce" au Stadio San Paolo de Naples, tandis que l'autre demie était programmée au Stadio Comunale de Florence. Le match pour la troisième place et les deux finales de l'EURO ont ensuite eu lieu au stade Olimpico de Rome – le match pour la troisième place et la première finale toutes deux le même jour, le 8 juin.
Le sélectionneur vainqueur de l'EURO 1968
Nommé sélectionneur de l'Italie en 1966 après une humiliante défaite contre la Corée du Nord en Coupe du Monde de la FIFA, Ferruccio Valcareggi, un ancien joueur et entraîneur de l'ACF Fiorentina, a réussi à redorer le blason de son pays dans les huit ans qui ont suivi, ne concédant que six défaites sur cette période. La victoire finale dans le Championnat d'Europe des nations de l'UEFA, en 1968, à été le point d'orgue du mandat de ce natif de Trieste. Il a ensuite mené son pays en finale de la Coupe du Monde 1970 au Mexique s'inclinant contre le grand Brésil mais seulement après avoir éliminé l'Allemagne de l'Ouest dans une demi-finale restée dans la légende (4-3).
Le capitaine vainqueur de l'EURO 1968
Figurant parmi les plus grands latéraux gauches de tous les temps, Facchetti a été le cœur et l'âme du FC Internazionale Milano pendant près d'un demi-siècle. Capitaine du club pendant son époque glorieuse du milieu des années 60, il a disputé 634 matches officiels pour l'Inter, inscrivant 75 buts avec le numéro 10 sur le dos. Il était le capitaine de l'Italie victorieuse du Championnat d'Europe de l'UEFA 1968. Il reste l'homme qui a fait le bon choix lors du tirage au sort à pile ou face après le match nul et vierge de l'Italie face à l'Union soviétique, permettant ainsi aux hôtes de se qualifier pour la finale. Facchetti a occupé de nombreux postes à l'Inter après avoir pris sa retraite en 1978 et il en était le président lorsqu'il est décédé en 2006, à l'âge de 64 ans.
L'équipe du tournoi à l'EURO 1968
G : Dino Zoff (Italie)
D : Mirsad Fazlagić (Yougoslavie)
D : Giacinto Facchetti (Italie)
D : Albert Shesternev (URSS)
D : Bobby Moore (Angleterre)
M : Ivica Osim (Yougoslavie)
M : Sandro Mazzola (Italie)
M : Angelo Domenghini (Italie)
A : Geoff Hurst (Angleterre)
A : Luigi Riva (Italie)
A : Dragan Džajić (Yougoslavie)
Les statistiques de l'EUROI1968
• La finale est la seule d'un tournoi majeur (EURO ou Coupe du Monde) qui s'est décidée sur un match d'appui.
• La victoire de l'Italie en demi-finale est le seul match de compétition de nations en Europe à s'être joué à la pièce.
• Johan Cruyff faisait ses débuts pour les Pays-Bas lors des éliminatoires, le 7 septembre 1966. Il a marqué dans ce nul 2-2.
• Le match entre l'Écosse et l'Angleterre à Hampden Park, le dernier officiel jusqu'à l'EURO '96, s'est déroulé devant 130 711 spectateurs, record d'affluence à l'EURO.
• Lors de cette édition, la France s'est inclinée en quarts de finale contre la Yougoslavie six buts à deux sur l'ensemble des deux matches.