Del Bosque : "Un succès historique"

Les réactions des deux sélectionneurs, Vicente del Bosque et Cesare Prandelli, après la victoire de l’Espagne 4-0 sur l’Italie en finale de l'UEFA EURO 2012 dimanche soir à Kyiv.

Vicente del Bosque, sélectionneur de l'Espagne
Avant de commencer à analyser quoi que ce soit, je voudrais dire que tout le monde perd parfois. L’Italie a connu une grande phase finale mais elle a été handicapée par la blessure de Thiago Motta (l’Italie a joué les 28 dernières minutes à dix). Nous, nous avons bien joué, nous avons marqué le premier but et malgré la réaction de l’Italie, on en a inscrit ensuite un deuxième. Notre succès est historique mais il nous faut maintenant commencer à nous tourner vers le futur et vers les éliminatoires pour la Coupe du Monde (de la FIFA) au Brésil.

C’est une grande génération de joueurs. Ils ont des racines et ils savent comment jouer parce qu’ils viennent d’un pays qui sait comment jouer. Nous avons un groupe fantastique, certains jouent à l’étranger, certains ne sont jamais partis. C’est une grande période pour le football espagnol. Après Vienne (victoire en 2008), Luis Aragonés, qui était alors sélectionneur, nous a montré le chemin, la direction à suivre. Il y a encore des défis à relever dans le futur, avec la qualification pour la Coupe du Monde, et ensuite la Coupe des Confédérations où représenter l’Europe va signifier que nous allons devoir faire de bonnes choses.

Nous avons disputé un match extraordinaire mais il ne faut pas sous-estimer l’Italie. Elle n’a pas eu de chance. Tout nous a souri ce soir. L’Italie avait un joueur de moins, elle avait un jour de repos de moins. Elle a essayé de se mettre dans le match mais elle n’a pas pu le faire. Nous avons joué notre propre jeu et nous avons gardé confiance en ce que nous faisons depuis des années. J’ai parlé au roi (Juan Carlos) et à son fils ; ils ont dit qu’ils viendraient nous voir demain. C’est un grand moment pour tout le peuple espagnol.

Cesare Prandelli, sélectionneur de l'Italie
Notre seul regret, c'est la fatigue. Nous étions face à une grande équipe, les champions du monde, donc dès que nous avons été réduits à dix (sur blessure de Thiago Motta), le match était fini. Nous avons vu dès le début que les Espagnols avaient l'air plus frais alors que nous avions dépensé beaucoup d'énergie la semaine dernière. Physiquement, nous étions vraiment en difficulté.

C'était un tournoi fantastique pour nous et je dois féliciter les gars pour cela. Dans le premier match contre l'Espagne, je nous avais trouvés excellents car nous étions à 100 % physiquement. Contre l'Espagne, vous devez être au top, faire les bons tacles, mais ce soir ça n'a pas été le cas. Il faut féliciter l'Espagne qui entre dans l'histoire et qui le mérite. Ils ont beau jouer sans attaquant reconnu, ils nous ont quand même posé de graves problèmes.

Je nous donnerais un 8/10 dans le tournoi. Le groupe était difficile mais on a bien joué. Nous avons montré un excellent état d'esprit, nous avons montré que nous pouvions jouer offensif, que vous pouvez perdre avec dignité.

Nous ne pouvons pas être satisfaits de la défaite. Mais plus le match avançait, plus je repensais à la façon dont nous avons joué. Lorsque nous survolerons Kyiv et que nous verrons les lumières du stade, j'aurais de la déception mais je serai fier.