Shevchenko, symbole du succès ukrainien

Shevchenko est l'un des noms les plus respectés en Ukraine. Presque toutes les villes comptent une statue de la légende, y compris Kyiv, dont l'université porte ce nom. Taras Shevchenko, poète du XIXe siècle et l'un des fondateurs de la littérature ukrainienne, est désormais un symbole du pays. Lundi soir, les chances de voir d'autres statues au nom de Shevchenko fleurir à Kyiv ont considérablement augmenté.

Dans le monde entier, l'Ukraine et Shevchenko ne font qu'un - et on ne parle pas de l'auteur. Lors de mes voyages dans des pays aussi variés que le Paraguay, les Philippines ou le Mozambique, je me souviens avoir vu des enfants et des adultes avec des maillots floqués du même nom. Celui du capitaine ukrainien. Pour ces gens-là, Andriy Shevchenko est le symbole moderne de l'Ukraine.

Contrairement à l'opinion populaire, Shevchenko n'était pas un gamin du village qui devait parcourir 100 km en train pour s'entraîner avec le FC Dynamo Kyiv. Il vivait à Kyiv après que ses parents y ont emménagé quand il n'avait que trois ans. Il a rapidement connu la gloire : il remportait le championnat soviétique des moins de 16 ans en 1991. Cette même année, l'Union soviétique se désintégrait, et son championnat avec. Par conséquent, la plupart des joueurs de renommée partirent à l'étranger ; le championnat d'Ukraine s'en trouva affaibli, mais cela laissa de la place à la nouvelle génération de joueurs, dont Shevchenko était le plus doué. Ce groupe d'adolescents allait former l'épine dorsale de la nouvelle sélection ukrainienne pour les dix années à venir.

Avant le match de lundi contre la Suède, Shevchenko avait inscrit 46 buts en 108 sélections. Il en ajouté deux de plus pour donner trois points à son équipe et faire exulter le Stade olympique. À 35 ans, Shevchenko a définitivement acquis son statut de trésor national après de nombreux succès au Dynamo, à Milan, Chelsea, et de nouveau au Dynamo. Shevchenko est une icône pour des millions d'Ukrainiens, respecté par les plus anciens - comme Oleh Blokhin et Ihor Belanov - comme les plus jeunes qui ont à peine connu ses heures de gloire.

Tout cela fait de Shevchenko non seulement le symbole le plus connu du pays à l'étranger, mais aussi l'homme le plus populaire dans son propre pays. Une responsabilité qu'il assume avec une légèreté remarquable : " Je suis juste heureux, j'ai l'impression d'avoir dix ans de moins", a-t-il dit après son dernier succès. "C'est comme un rêve."